Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds

Journal officiel mensuel
de la Ville de La Chaux-de-Fonds

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Les éditos

Le Tourbillon a 1 an : il grandit !

Le Tourbillon a 1 an : il grandit !

La première année d’existence du Tourbillon, journal officiel mensuel de la Métropole horlogère, fut une grande réussite. Il s’agissait de trouver le bon moyen afin que le Conseil communal, le Conseil général, les Services de la Ville, les associations, les commerçants·es et tous les acteurs qui font notre cité puissent s’adresser à la population. Il s’agissait que des projets, des visions, des défis, des tâches accomplies ou à accomplir, bref des réalités diverses dans leur nature et leur importance, soient présentés. 

Chères lectrices, chers lecteurs, il s’agissait qu’une voix informative locale s’adresse à vous afin de soigner le lien qui vous unit à la ville que vous habitez. Les retours que le Conseil communal a reçus sont si positifs et les attentes de communication et d’information des uns et des autres si vives qu’il a été décidé de passer à un Tourbillon de huit pages et de le doter d’un site internet afin que ses articles puissent également être consultés en ligne.

 

Ici ou là, toutefois, la critique fuse : c’est la Pravda ! C’est un journal de propagande ! Non. Les raisons sont évidentes. D’abord, un journal de propagande se cache, ne révèle pas sa vraie nature. Or, Le Tourbillon s’affiche fièrement comme un mensuel officiel, soit un organe informatif produit et diffusé par la Ville. Ensuite, un journal de propagande transforme la réalité afin de convaincre, voire de manipuler. Or, Le Tourbillon ne tord par la réalité, il a le devoir institutionnel de la transparence et de la vérité ; par contre, c’est vrai, il n’a naturellement aucune vocation ni pour le scoop, ni pour la critique facile ; il n’aspire pas à remettre en question ou à mettre en doute. Il se contente modestement de délivrer l’information la plus précise possible d’une réalité telle que la Ville la perçoit. Sans plus, sans moins. À l’heure des fake news et des incessantes polémiques, ça fait aussi du bien. 

Pour terminer cet édito, le Conseil communal aimerait remercier à l’occasion de ce premier numéro 8 pages, toutes les contributrices et les contributeurs du Tourbillon, toutes celles et tous ceux qui le lisent ou qui nous proposent des sujets. Surtout, nous aimerions féliciter la petite équipe du Service de la communication, qui chaque mois, le prépare avec talent et passion.

Le Conseil communal

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Les éditos

8 pages se tournent

8 pages se tournent

Il commençait à devenir à l’étroit, ce journal officiel de La Chaux-de-Fonds. Avec un foisonnement d’activités culturelles et sportives, des services de la Ville actifs et intéressés à communiquer, des commerces dynamiques, ou encore des associations qui ne se reposent jamais, il était enfin temps de passer à une pagination double du Tourbillon.

Vous tenez ainsi entre vos mains ce qui sera désormais la taille standard de votre journal, avec huit pages à feuilleter. Encore plus d’articles, de nouvelles rubriques, un dossier mensuel fourni et accompagné d’une vidéo, ou encore une page « de der » tout en divertissement.

Mais ce n’est pas tout ! Votre journal se devait d’avoir son pendant numérique, afin que toute personne puisse avoir accès à l’information officielle. C’est pourquoi, dès aujourd’hui, Le Tourbillon se décline aussi sur Internet, à l’adresse letourbillon.ch. Vous y retrouverez les articles du mois, mais aussi prochainement des vidéos ou encore des podcasts (audio).

Bonne lecture !

Christophe Mirabile
Chef du Service de la communication et de la promotion

Photo : Aline Henchoz
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Le Conseil Général vous parle

Non à des investissements démesurés en période difficile. Faisons des choix !

Non à des investissements démesurés en période difficile. Faisons des choix !

Lors de sa séance du 30 août 2022, le Conseil général, suivant l’avis du Conseil communal, a accepté l’arrêté sur le crédit d’engagement de CHF 10’686’000.- TTC accordé au Conseil communal pour la réfection de l’étanchéité, des toitures terrasses et le remplacement des installations de ventilation-climatisation du Musée international d’horlogerie (MIH), la création d’un Café des musées au Musée d’histoire (MH) et l’aménagement d’une liaison souterraine entre le MH et le MIH ainsi que la revalorisation paysagère de l’ensemble du Parc des musées. Au vu des finances communales, nous ne cautionnons pas l’entier de l’investissement voté par le législatif et contestons particulièrement le montant de CHF 4,2 millions dédié à l’aménagement du parc des Musées comprenant notamment la fermeture du parc, des fontaines et 3 places de jeux. 

Sans remettre en question la nécessité de l’investissement principal qui concerne l’assainissement de la toiture et des murs enterrés du MIH, qui n’assurent plus une étanchéité suffisante, une droite unie a mis en garde le reste du législatif sur les investissements démesurés des aménagements extérieurs.

Contrairement à ce que semble penser une partie de la gauche, les investissements ont un coût et l’augmentation certaine des taux d’intérêts dans un avenir très proche pourrait affaiblir encore plus les comptes déjà très déficitaires de notre ville.

Durant le débat en plénum, la droite a fait plusieurs pas vers la gauche en cautionnant la création de la liaison entre le MIH et le MH et la création d’un café tout en s’opposant fermement aux CHF 4,2 millions dédiés aux agencements disproportionnés du parc des Musées. La gauche n’a rien voulu entendre et a balayé l’amendement déposé par le groupe PLR, qui se voulait pourtant consensuel.

Nous avons donc décidé de lancer un référendum afin de donner la possibilité à la population chaux-de-Fonnière de se prononcer ! Et afin d’être constructif et ne pas retarder une rénovation dont le MIH a réellement besoin, nous nous engageons, après aboutissement du référendum et une victoire espérée en votation populaire, à déposer directement un nouvel arrêté urgent demandant un crédit pour la réfection de l’étanchéité, des toitures terrasses et le remplacement des installations de ventilation-climatisation du MIH mais sans les somptueuses dépenses pour l’aménagement du parc des musées. Les feuilles pour le référendum sont disponibles : www.plr-cdf.ch/referendum 

Groupe PLR

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Le Conseil Général vous parle

Des musées et un parc plus attrayants !

DES MUSÉES ET UN PARC PLUS ATTRAYANT !

C’est avec enthousiasme que les Vert·es ont suivi le travail acharné du Conseil Communal, des commissions et des différents acteurs et actrices concerné·es par le dossier « rénovation des Musées et de leur Parc ».

En effet, ce dossier part de l’urgence à étanchéiser le toit du MIH ainsi que la rénovation du système de chauffage devenu obsolète (économie d’énergie), ce que personne ne conteste. À partir de ce constat, et donc des dépenses incontournables qui en découlent, pourquoi ne pas se pencher plus globalement sur la dynamisation de ce lieu extraordinaire qui regroupe trois musées d’importance pour notre ville ? En créant un passage entre le MIH et le MH, couvert et accessible en tout temps pour toutes et tous, dont les personnes à mobilité réduite. En créant un espace convivial, de détente, qui donne envie de rester, avec un café, des espaces de jeux, tant pour les personnes en visite, les familles, les classes.


Nous regrettons que la droite, impliquée depuis le début dans la construction de ce projet, attende le Conseil général pour monter au créneau et ainsi faire perdre du temps à la collectivité. À quoi servent donc les commissions ?

De plus, ce qu’elle omet, c’est que les travaux minimum vont de toute façon coûter plus que ce qu’elle dit. S’il y a étanchéisation, il faut compter plus que le seul montant de celle-ci étant donné qu’il faudra remettre en état le parc! Pourquoi ne pas profiter de ces gros travaux qui vont retourner tout cet espace (tout en gardant ses magnifiques grands arbres) pour en faire un lieu plus joli, plus convivial pour les habitant·es de notre ville ainsi que pour les personnes qui la découvrent en venant au Musée ? Qui comprendrait qu’on ait engagé cet argent et ce temps pour au final, retrouver le parc d’avant, sans agrément, sans plus-value ?

Nous regrettons également que la droite soit tentée de diaboliser à nouveau tout ce qui donne un élan à notre ville et veuille à tout prix plomber le moral avec l’austérité qui a fait perdre des habitant·es et donné un moral déprimant à notre ville et une image négative à l’extérieur.

Proposer un référendum est un leurre, le risque est grand de couler le projet dans son entier, et de réveiller des tensions inutiles.
La Chaux-de-Fonds, c’est la ville du “Pourquoi pas ?”. Ce projet est ambitieux tout en étant raisonné, minutieusement calculé. Allons de l’avant !

Groupe les Vert·es
Béatrice Thiémard-Clémentz

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C'est quoi ce commerce ?

Du Pain Ô Chocolat

DU PAIN Ô CHOCOLAT

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Murièle et Patrice Mitaillé dans leur boulangerie-pâtisserie. Photo : Nolan Crelier

Elle était cheffe chocolatière au “Duo Créatif” à La Tour-de-Peilz, lui était boulanger à la même adresse, après avoir exercé quelques années en tant que formateur à l’École Hôtelière de Lausanne. Murièle et Patrice Mitaillé ont déménagé à La Chaux-de-Fonds en janvier de cette année pour reprendre une boulangerie-pâtisserie, anciennement Kolly, et ainsi commencer une nouvelle aventure.

Située au pied de “Métropole Centre”, dans la zone piétonne, la boutique “Du Pain Ô Chocolat” propose des produits de première qualité, confectionnés sur place et de façon artisanale.

Baguettes traditions croustillantes, viennoiseries pur beurre, brioches moelleuses, en sont quelques exemples. Le vendredi et le samedi, des tresses au beurre et des taillaules neuchâteloises sont ajoutées à l’assortiment.

 

“Du Pain Ô Chocolat” confectionne également un joli choix de pâtisseries individuelles et de tourtes, comme le traditionnel mille-feuille fait avec une pâte feuilletée croustillante et une crème légère à la vanille.

Diverses mousses aux fruits, des éclairs chocolat revisités et une large gamme de bonbons chocolatés ; lait, noir, fruité, épicé… raviront les papilles des grands comme des petits.

DU PAIN Ô CHOCOLAT

Rue Daniel-JeanRichard 22 / 032 913 09 66

dupainochocolat.ch

Horaires : Ma – Ve : 6h à 18h30,
Samedi : 6h à 17h

Activités : boulangerie, pâtisserie, chocolaterie, produits artisanaux, mignardises, apéritifs dînatoires sur mesure.

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Culture La parole aux acteurs

Festival Black Helvetia

FESTIVAL BLACK HELVETIA

Photo : Nora Nussbaumer

Du 30 septembre au 24 octobre prochain, La Chaux-de-Fonds accueillera le Festival Black Helvetia. L’association Mélanine Suisse, présidée par Brigitte Lembwadio-Kanyama, propose une manifestation d’envergure nationale afin de réfléchir aux questions de cohésion sociale.

Le programme est ambitieux. Chaque événement constitue une expérience immersive et percutante, questionnant nos identités. Que signifie aujourd’hui être noir·e et suisse dans notre pays et quel ancrage veut-on donner aux identités demain ? L’attention portée ici sur les afro-descendant·e·s doit permettre d’ouvrir un débat plus large et d’initier une prise de conscience sur les réalités quotidiennes de la différence et de l’appartenance. À l’heure où la diversité est recherchée et valorisée, Black Helvetia vient nous rappeler que les défis de la cohésion sociale, pour lesquels notre Ville s’engage, requièrent une attention de chaque instant afin de maintenir les équilibres individuels et collectifs.

Black Helvetia, ce sont trois temps forts dans notre canton sur une année, thématisant chacun un aspect différent : le premier à La Chaux-de-Fonds (la place des femmes dans l’espace public), le second au Locle (les aspects politiques) et le dernier à Neuchâtel (la beauté et l’art).

La manifestation est réalisée en partenariat avec plusieurs acteurs locaux, notamment le Théâtre Populaire Romand (TPR), le Club44 ou encore l’ABC. 

Pour plus d’informations sur les événements : www.blackhelvetia.ch

Sandrine Keriakos Bugada
Déléguée à l’intégration et à la cohésion sociale

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Regards croisés

Naya, Carolina et Marie-Thérèse nous parlent de l’automne, entre autres…

Naya, Carolina et Marie-Thérèse nous parlent de l'automne, entre autres...

Photo : Aline Henchoz

Carolina (à gauche) et Naya (à droite) nous chantent une chanson adaptée à la saison : "...Elle m'a tendu des pommes, j'ai cru tomber dedans, avec une phrase du genre : "les fruits c'est trop sympa !" tu parles y'a pas la moindre pépite de chocolat, vive les cookies, y'a rien de mieux ici-bas..."

Qu’aimez-vous faire durant l’automne ?” ai-je demandé pour amorcer la discussion. Silence radio… Les deux fillettes de 9 ans sont assises sur le canapé face à moi, les yeux écarquillés. La question ne les inspire que modérément visiblement. Ou est-ce un peu de timidité face au micro qui les enregistre ? Très certainement, mais une fois lancées, les deux acolytes racontent leurs péripéties qui n’existent que dans l’enfance.

Le fil de notre conversation est parsemé de sujets en tout genre : Halloween, les jeux, l’orthophonie, la boucle d’oreille perdue à la plage le week-end dernier…

Arrive alors le moment d’avouer quelques bêtises qu’elles ont pu faire : “j’ai mis du sucre dans le lit de mes parents une fois”

confesse Naya, ou “en octobre je vole souvent des bonbons à mes amis” confie Carolina. Des révélations faites avec une pointe de malice dans leur regard. Des gentilles bêtises, leur bienveillance envers autrui est touchante.

La discussion vagabonde d’une fillette à l’autre, telle une balle qu’elle se renvoie, à ma plus grande joie. Je n’existe plus, plus personne n’existe d’ailleurs, elles en oublient même le micro. Il ne reste plus qu’elles et leurs histoires. Petit bout de planète Terre où se forme une bulle, grâce à leur imagination et à leur belle complicité.

Elles n’en perdent pas le nord pour autant, lorsque, au moment de partir elles me lancent “alors, elle est prévue quand notre prochaine interview ?”.

En automne on allait au bois avec la charrette, les gamins mettaient le bois en panier et on le montait au galetas et puis On recevait 20 cts ou 50cts et c'était quelque chose, ça avait une grande valeur !

Photo : Aline Henchoz

Derrière ses lunettes, les yeux tendres de Marie-Thérèse révèlent un caractère qui semble bien trempé. Un timide rayon de soleil matinal vient nous tenir compagnie dans la salle d’animation du home Le Temps Présent.

Au fil de la conversation, les histoires de ma conteuse prennent vie dans la pièce : je vois l’automne s’installer, les champignons dans le mouchoir en tissu jaune de son père, la charrette pleine de bois qu’on tire à travers la forêt pour chauffer la maison…

Soucieuse du petit détail, Marie-Thérèse farfouille dans ses souvenirs pour y dénicher chaque trésor du passé. Je ne suis pas surprise de percevoir de nombreuses similitudes entre nos générations. Le tricot, qui faisait jadis pleinement partie de la vie et remplaçait à merveille les écrans, a fait son grand retour dans notre quotidien actuel. “Ici, la plupart des résident·e·s portent des chaussettes tricotées à la main”. On plaisante sur la laine qui gratte et les “culottes-bas”, comme on appelait les collants autrefois.

Les expressions et mots du passé entrent dans la danse de ses anecdotes : les pommes Beutchin, les cœurs vaillants, les beignets au genou appelés plus communément les merveilles, et ma préférée, qui renferme un charme indéniable : “aller à la maraude” qui signifie voler des aliments, en particulier des fruits et légumes, dans les jardins, les champs et les fermes.

Nous parlons encore un peu gastronomie : rôti, kougelhopf, cuisse-dame, toetché, tout y passe jusqu’à “la goutte” de kirsch ou de damassine qui, à l’époque, se vendait au décilitre.

Nous arrivons à la fin de la rétrospective de la vie de Marie-Thérèse, même si, j’en suis certaine, il nous faudrait des semaines pour épuiser le réservoir de ses souvenirs.

Textes : Sophie Amey
Photos et audio : Nolan Crelier

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Le dossier du mois

Le centre d’orthophonie : communiquer, ca s’apprend !

Le centre d’orthophonie :
communiquer, ça s'apprend !

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Ruth Hynek Hlavizna au centre d'orthophonie avec la mascotte "Lippo l'hippo", une marionnette qui aide à expliquer les positions et gestes articulatoires dans les troubles du langage

Tout le monde a déjà dit, ou entendu dire “je vais chez l’orthophoniste après les cours”… Mais qui connaît exactement les activités et les aides que proposent ces spécialistes ?

Ruth Hynek Hlavizna, orthophoniste et responsable du centre d’orthophonie de La Chaux-de-Fonds, nous a reçus pour nous présenter plus en détail ce vaste domaine.

“Vaste” est le terme approprié lorsqu’on découvre la diversité des cas dont s’occupe le centre d’orthophonie qui couvre tous les troubles du langage oral et écrit.

D’abord, il y a le centre à la rue Jardinière 23, et puis il y a également les permanences qui se déroulent dans les collèges : aux Endroits, à l’Ouest, au collège Cernil-Antoine, à la Promenade, aux Gentianes et aux Foulets. Les orthophonistes se déplacent elles-mêmes afin de permettre aux enfants trop petits, dont les parents travaillent toute la journée et qui n’ont pas encore la possibilité de se déplacer tout seuls, de suivre les séances dans leur collège.

Comment savoir si un enfant présente réellement un trouble langagier, comment assumer financièrement le traitement et comment réagir face à ces problèmes ? Ruth Hynek nous en dit davantage :

Comment se déroule une inscription auprès de votre centre ?
Ce sont les parents, des enseignants ou des médecins qui nous signalent qu’un enfant a besoin de notre aide. Nous rencontrons l’enfant à plusieurs reprises afin d’effectuer un bilan qui nous permet ensuite de poser un diagnostic.

Quels troubles traitez-vous ?
Il existe de nombreux troubles langagiers tels que : des difficultés à faire émerger son langage, des difficultés à écrire, à lire ou à calculer. Le bégaiement, le mutisme, les problèmes de mastication et de déglutition, des troubles de la voix dus par exemple à des nodules…nous nous occupons de troubles très variés au centre, pour les enfants et les jeunes adultes de 0 à 20 ans.

La situation est-elle difficile à accepter pour les parents ?
L’orthophonie effraie beaucoup moins que d’autres secteurs. En général, les parents sont rassurés et sont heureux de trouver de l’aide et du soutien pour leurs enfants.

L’assurance maladie prend-elle en charge les frais ?
Non, l’assurance maladie ne prend absolument pas en charge les frais. Lorsque le diagnostic est posé, un rapport est réalisé par l’orthophoniste. Si le diagnostic entre dans les critères reconnus par L’Office de l’enseignement spécialisé du canton de Neuchâtel (OES), ce sont eux qui prennent en charge la thérapie. L’OES finance maximum 5 ans de traitement. Ensuite, le dossier est analysé et L’OES décide s’il accorde une 6e année de traitement. Pour les autres cas plus légers, qui ne seraient pas pris par l’OES, ce sont les parents et la Ville qui paient.

Durant combien de temps en moyenne est suivi un enfant ?
En moyenne 2 à 3 ans. Certains enfants viennent pour quelques séances seulement et d’autres ont des traitements longs. Beaucoup de facteurs font varier chaque cas, tout dépend du trouble, de l’adhésion de l’enfant au traitement, de l’environnement qui l’entoure, de la collaboration et de l’investissement des parents.

Pouvez-vous nous parler de la problématique des enfants qui passent trop de temps devant les écrans ?
C’est toute une histoire au centre d’orthophonie. En 2018, nous avons mis en place une action de prévention suite à une rencontre avec des pédiatres. Autant de leur côté que du nôtre, nous commencions à nous inquiéter de recevoir des enfants qui avaient de gros retards de langage, voire pas de langage du tout, et qui présentaient des signes de repli sur soi, qui ne jouaient pas, qui énonçaient des mots en anglais sans raison… Nous avons fait cette constatation d’enfants surexposés aux écrans depuis tout petit : à 6 mois certains bébés ont des écrans dans les mains…

Toutes ces inquiétudes nous ont amenées à faire ces actions de prévention. Nous sommes allés dans les centres commerciaux distribuer nos flyers et discuter avec la population, rencontrer les sages-femmes du RHNe, dans les écoles…

Nous parlons ici des téléphones et tablettes principalement. Si nous décidons de passer un dessin animé sur une TV, une fois terminé, il est terminé… Contrairement à une tablette sur laquelle internet est sans fin, l’enfant peut relancer une nouvelle vidéo à l’infini et c’est très addictif. Un enfant ne peut pas se gérer seul. Les jeux sur une tablette ne sont pas palpables, il n’y a pas de sensation, de toucher, de vraie communication. C’est une problématique de santé publique !

Nous essayons de guider les parents, de les conseiller sur les activités à pratiquer avec leurs enfants. Bien souvent, ils ne se rendent pas compte du mal que les écrans peuvent faire. Ce n’est pas évident, nous vivons avec nos écrans au quotidien, mais un enfant n’a pas besoin d’avoir une tablette, ce n’est pas obligatoire. Par exemple, nous ne donnerions pas les clés de l’auto à un enfant de 12 ans… C’est pareil avec un smartphone et un enfant de 3 ans : c’est dangereux, cela provoque entre autres : des troubles visuels, une dépendance psychique, des retards de langage, des troubles d’apprentissage…

Un dernier mot, un dernier conseil ?
Jouez avec vos enfants ! Aller dans la vraie vie avec eux, échangez ! Utiliser le langage qui est la base de la communication, soyez avec vos enfants ! Jouez pour de vrai, pas avec des écrans, mais avec des vrais jeux, des bouts de bois, des puzzles, allez à l’extérieur, faites du bricolage et laissez-les inventer des choses. Laissez votre enfant s’ennuyer de temps en temps, ça fait partie de la vraie vie, il peut se frustrer au début, mais il trouvera rapidement de quoi s’occuper !

Texte : Sophie Amey
Photos et vidéo : Quentin Perrenoud

L'interview en vidéo