Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds

Journal officiel mensuel
de la Ville de La Chaux-de-Fonds

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Culture Le dossier du mois Patrimoine

Tout feu tout flamme: fête de l’urbanisme horloger

Tout feu tout flamme fête de l’urbanisme horloger

La Fête de l’urbanisme horloger célèbre cette année le 15e anniversaire de l’inscription de La Chaux-de-Fonds, et de sa voisine Le Locle, sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. À quelques jours de l’événement, Le Tourbillon a rencontré Léonard Reichen, coordinateur pour la Fondation Urbanisme Horloger, pour faire le point sur cette édition.

Que symbolise à vos yeux la Fête de l’urbanisme horloger ?
La Fête de l’urbanisme horloger est la célébration d’un instant historique qui a marqué nos deux villes. Le 27 juin 2009, La Chaux-de-Fonds et Le Locle obtenaient une reconnaissance mondiale, et entraient sur la Liste du patrimoine mondial lors du congrès de l’UNESCO à Séville. J’étais jeune lycéen à cette époque et je me souviens d’un instant de fierté et de reconnaissance au sein de la population, qui avait été fêté simultanément dans les deux villes.

À mes yeux, la Fête de l’urbanisme horloger mélange aujourd’hui plusieurs éléments. Il y a une mission de faire (re)découvrir le patrimoine à la population, de raconter l’histoire de ces maisons, de ces bâtiments, devant lesquels on passe tous les jours à pied sans y prêter forcément attention. L’autre mission est de maintenir une part de rencontres et de festivités à même la rue. C’est ce qui nous guide cette année encore.

Quelles sont les particularités de l’édition 2024 ?
Avec le thème « Tout feu, tout flamme », l’édition 2024 s’intéresse aux origines des villes telles que nous les connaissons aujourd’hui. Que ce soit La Chaux-de-Fonds en 1794 ou Le Locle en 1683, 1765 et 1833, les deux anciens bourgs ont été partiellement voire totalement détruits par de violents incendies. De ces drames ont émergé d’importantes réflexions au sein des autorités pour définir la manière de planifier la reconstruction puis le futur développement, particulièrement à travers les plans d’urbanisme de Charles-Henri Junod, ancien ingénieur des ponts et chaussées.

Un autre axe de la fête est l’événementiel, mêlé au culturel. La tenue du premier brunch de l’urbanisme horloger (sur réservation) le 30 juin à La Chaux-de-Fonds est aussi l’idée d’accueillir et d’intéresser un public plus familial au patrimoine. Chacune et chacun pourra bruncher à l’ombre des marronniers de la Promenade des Six-Pompes, au cœur de la vieille ville, avant pourquoi pas, de se rendre à un spectacle de marionnettes ou de visiter la ville avec un guide. Les Lunchs du patrimoine, mis sur pied une fois par mois par la Ville de La Chaux-de-Fonds, sur un format court, partagent aussi cet objectif.

Y a-t-il une expérience qui vous a particulièrement marqué par rapport à cet événement ?
Je n’ai pas d’événements précis qui me reviennent en tête. Il s’agit davantage d’un ensemble. J’aime voir les rues de La Chaux-de-Fonds et les lieux du patrimoine vivre, s’animer et vibrer. S’ouvrir au grand public et aux curieux·ses. Il y a une telle richesse cachée derrière les façades parfois austères de notre ville, qu’elle mérite d’être rappelée et racontée à un large public. Depuis quinze ans, le but de la Fondation urbanisme horloger est de faire vivre l’inscription des villes du Locle et de La Chaux-de-Fonds sur la Liste du patrimoine mondial.
Locle samedi 29 juin, deux visites en petit train touristique emmèneront le public sur les traces des bâtiments qui ont été détruits, tandis qu’à La Chaux-de-Fonds, le public pourra découvrir seul, avec un guide papier, ou grâce à une visite guidée, seize bâtiments ayant résisté au grand incendie de 1794, il y a 230 ans. La Ville de La Chaux-de-Fonds inaugure à cette occasion une mise à jour de son parcours « Feu & Lieu », conçu en 1994 pour le bicentenaire de l’incendie.

En ce sens, nous avons aussi revu l’organisation de la fête depuis cette année. Chaque ville aura désormais sa journée (le samedi 29 au Locle et le dimanche 30 à La Chaux-de-Fonds). Nous encourageons vivement les Chaux-de-Fonnier.e.s à aller découvrir le patrimoine du Locle et vice-versa.

www.urbanismehorloger.ch

Jean Christophe Malou, rédacteur
Photos : Léonard Reichen

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ZOOM SUR LES AFFAIRES CULTURELLES

ZOOM SUR LES AFFAIRES CULTURELLES

Quelle est la mission des Affaires culturelles ?
Le Service des Affaires culturelles accompagne le Conseil communal dans la définition de la politique culturelle de la Ville puis la met en œuvre sous le contrôle, en dernier ressort, du Conseil général. Le but est de faire de la Chaux-de-Fonds une ville à l’attractivité culturelle riche et originale. Contrairement à nos musées, nos bibliothèques ou la promotion du patrimoine qui sont des services à part entière de l’administration communale avec leurs bâtiments dédiés, leurs équipes et leurs propres programmes d’activité, nous nous appuyons sur des structures de droit privé : associations, coopératives, fondations, artistes individuels, etc. Ce sont elles qui produisent la vie culturelle foisonnante dans les théâtres, les salles de concerts, les espaces de création contemporaine, les salles d’exposition ou même les rues, pensez aux grandes fêtes populaires comme la Braderie ou La Plage des Six Pompes. Nous allouons des subventions aux institutions comme le Théâtre Populaire Romand, la Société de Musique, le Centre de culture ABC ou le Centre de Création Helvétique des Arts de la Rue qui accompagnent les artistes de notre ville et accueillent celles et ceux venus d’ailleurs. Il existe aussi des soutiens spécialement dédiés aux compagnies indépendantes de théâtre ou de danse, orchestres, fanfares, chœurs, collectifs de plasticiens, artistes de rue, etc.

Quels sont les critères d’attribution des subventions ?
Il y a un critère essentiel pour entrer en matière : le lien avec notre ville. Est-ce que le projet sera mené par des artistes qui habitent notre ville ? Est-ce que la ville en sera le sujet central ? Est-ce que les habitant·e·s de la ville pourront y participer ? Après le choix du soutien survient la détermination du montant à lui accorder. Le Délégué aux Affaires culturelles évalue alors la demande en fonction du nombre de personnes salariées recrutées ou du nombre de bénévoles impliqué·e·s, de la durée de production et de la durée d’exposition au public, des liens possibles avec les écoles, des collaborations avec les autres institutions culturelles… chaque dossier fait l’objet d’une grande attention. Mais il demeure un critère ultime : les moyens disponibles. Chaque année en décembre, le Conseil général autorise la distribution d’un montant maximum de subventions pour l’année suivante au moment du vote du budget et il délègue au Conseiller communal en charge de la culture la responsabilité de définir le nombre de soutiens et leurs montants. Le Délégué aux Affaires culturelles propose des arbitrages entre toutes les demandes des artistes, en veillant à ne pas dépasser les moyens accordés.

Y a-t-il des projets qui ne sont pas financés malgré leur qualité ?
Oui. Très souvent. Nos choix sont bien plus contraints par le cadre de la politique culturelle de la Ville que par la qualité des projets pris individuellement. Par exemple, pour 2.34 millions francs de subventions distribuées chaque année, nous ne pouvons consacrer que 22’000 francs au cinéma et moins de 100’000 francs aux musiques actuelles. La ville a construit de magnifiques théâtres et l’une des plus extraordinaires salle de musique du monde. Ces équipements sont utilisés de manière intensive et produisent des moments de grâce inouïs. À côté du théâtre, de la danse et de la musique classique, nos prédécesseur·e·s ont réussi à installer des soutiens pour la création contemporaine, mais il est aujourd’hui impossible d’accompagner d’autres formes d’expression sans se donner de nouveaux moyens. C’est la raison pour laquelle nous avons ouvert Villa Numa, la maison dédiée aux résidences artistiques à deux pas de L’Usine Électrique.

Le service a-t-il été exposé à des défis particuliers ces dernières années ?
Oui, nous faisons face à un défi majeur : le Covid a révélé une grande précarité dans les milieux culturels. Pour lutter contre cela, nous travaillons avec les autres villes, les cantons, les structures supra-cantonales, ou nationales. L’idée est d’aider les artistes qui le souhaitent à consacrer davantage de temps à la production et la vente de leurs œuvres afin d’accroitre la fréquentation et bénéficier ainsi de nouvelles recettes (billetterie, achats de peintures ou de sculptures…). Nous espérons ainsi pouvoir dégager davantage de moyens pour les nouvelles formes d’expression. À ce titre, Capitale culturelle suisse est un formidable accélérateur. Et sur ce terrain, le soutien du Canton est très précieux.

Pouvez-vous nous donner un exemple d’artiste.s subventionné·e·s ?
Cette année, la compagnie chaux-de-fonnière Surprise-lumière a été sélectionnée pour participer au célèbre Festival d’Avignon avec le spectacle Cadeau qui a été accompagné par le Centre de culture ABC, la Ville, le Canton, la Loterie Romande, et trois fondations. Beaucoup des artistes impliqué·e·s dans ce projet sont accueilli·e·s régulièrement au TPR ou dans les autres salles du canton comme Cargo, Le Passage, le Théâtre du Concert ou Le Pommier. Cette année, ils/elles passeront l’été devant les programmateur·trice·s de tous les théâtres francophones du monde. C’est une chance exceptionnelle ! Nous sommes fiers d’avoir apporté une petite pierre à cet édifice. Mine de rien, c’est tout le milieu culturel neuchâtelois qui a permis de réaliser collectivement cette prouesse. Plus qu’un travail d’équipe, c’est un véritable écosystème.


Jean Christophe Malou, rédacteur
Sophie Amey, rédactrice
Marc Josserand, chef des Affaires culturelles

2023 EN QUELQUES CHIFFRES

Montant total des demandes de subventions reçues :
environ 3 millions de francs

Montant total des subventions distribuées :
2’343’982,25 de francs

Nombre de dossiers de subventions à traiter :
153

Nombre de subventions distribuées :
126

Nombre de salles subventionnées :
13

Nombre de manifestations culturelles de grande envergure subventionnées :
6

Nombre de groupes artistiques indépendants subventionnés :
83

Nombre de jours avant le début de Capitale culturelle suisse :
922

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Des ateliers au service des espaces publics

Des ateliers au service des espaces publics

Derrière la porte du service des espaces publics se trouve un grand hangar animé par des professionnels de divers domaines et des véhicules en tout genre. Trois ateliers sont installés dans ces locaux : « le secteur mécanique », « le secteur serrurerie & signalisation » et « le secteur mobilier, jeux & marquage ». Les responsables de ces trois secteurs, Pascal Barben, Patrick Schwab, et Stéphane Miserez, présentent ces ateliers :

Quelles sont les activités des trois ateliers ?
Secteur mécanique (Pascal Barben) :
C’est dans l’atelier de mécanique que tous les véhicules communaux sont entretenus, révisés et réparés, nous avons les mêmes activités qu’un garage privé. Mécanique, peinture et carrosserie sont rassemblées dans un seul lieu. Nous assurons les dépannages en ville et nous conseillons les autres services sur les achats de voitures. Lors d’accident impliquant nos véhicules et ceux de privés, nous proposons également de les réparer par nos soins.

Nous essayons de faire fonctionner un maximum les entreprises locales c’est pourquoi nous établissons nos demandes d’offres à La Chaux-de-Fonds pour ce qui est des petits véhicules. Si nous ne trouvons pas ce qu’il faut, nous étendons nos recherches dans le canton, ou dans toute la Suisse. Les grands véhicules poubelles viennent de Suisse allemande par exemple.

Secteur serrurerie et signalisation
(Patrick Schwab) :
Le secteur serrurerie et signalisation s’occupe de toutes les structures métalliques présentes en ville. Nous nous chargeons de l’entretien de l’outillage de la voirie (pelles, pioches, signalisation de chantier, etc.), des bennes, des conteneurs enterrés, des poubelles, des cours de collèges… Nous fabriquons les chablons pour la signalisation peinte, les socles des bancs, les nouveaux modèles des abris bus, les abris vélo, les barrières de sécurité, etc. Nous gérons également la fabrication et la réparation de la signalisation verticale et la pose de panneaux.

Nous collaborons avec divers services comme celui des sports. Nous réparons leur matériel, les buts de foot, de handball et de basketball. Nous travaillons aussi avec les musées, à MUZOO par exemple, nous avons réalisé les cages en inox du vivarium et la plupart des barrières.
Secteur mobilier, jeux et marquage.

Secteur mobilier, jeux et marquage
(Stéphane Miserez) :
Ce secteur, qui englobe aussi la menuiserie et la peinture, s’occupe essentiellement de la gestion du mobilier urbain, de la rénovation des places de jeux et des abris bus ainsi que du marquage routier. Chaque année, tous les marquages routiers tels que les passages pour piétons, les pistes cyclables, les places de parc, etc. sont repeints. Nous nous chargeons d’installer, d’entretenir et de rénover les places de jeux pour enfants, mais nous ne les fabriquons pas, car ces structures sont soumises à de nombreuses normes de sécurité.
Nous fabriquons et rénovons les lames en bois des bancs, les tables de manifestation, les bacs à fleurs, les barrières, certains postes de la piste Vita, des rampes amovibles pour faciliter les accès aux personnes à mobilité réduite, diverses structures et aménagement lors d’expositions dans les musées, etc. L’année 2023 a aussi été rythmée par d’importants travaux de réparation et de remise en état suite à la tempête du 24 juillet.

Quelles professions trouve-t-on dans vos ateliers et formez-vous des apprenti·e·s ?
Secteur mécanique :
Pour ma part, j’ai deux CFC, je suis mécanicien auto et véhicules lourds. Ici, nous avons des mécaniciens auto qui sont également expérimentés pour les véhicules lourds. Avec un peu de pratique, on acquiert vite le savoir-faire sur les différents types de véhicules.
Nous avons également des carrossiers et nous formons des apprenti·e·s en interne chaque année.

Secteur serrurerie et signalisation :
Les professionnels qui travaillent dans cet atelier sont tous des serruriers.
Pour le moment, nous ne formons pas en interne, mais nous avons fait les démarches pour avoir un·e apprenti·e·s en AFP. Étant donné que nous faisons beaucoup d’entretien et de réparation, et peu de fabrication, nous ne fonctionnons pas comme une entreprise de serrurerie classique. Nous devrons collaborer avec une autre entreprise, afin que l’apprenti·e ait des périodes chez un privé.

Secteur mobilier, jeux et marquage :
Nous avons cinq peintres, et deux menuisiers. Nous n’avons pas d’apprenti·e·s dans notre secteur et ce n’est pas prévu d’en avoir pour le moment car nous ne disposons pas des conditions de formations exigées.

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?
Secteur mécanique :
Ce qui est très intéressant dans mon rôle de responsable de secteur, c’est la gestion de l’atelier, l’élaboration des budgets, faire des appels d’offres, rechercher des véhicules au meilleur prix possible. J’aime me rendre aux expositions et les essayer. En mai par exemple, je vais à Munich à la plus grande exposition européenne des véhicules de voirie. L’apparence est toujours la même, mais il y a énormément d’évolution dans la consommation de carburant et les gammes électriques sont toujours plus présentes. C’est très intéressant de voir les nouveautés et de ne pas rester sur des acquis.
Secteur serrurerie et signalisation :
Mon travail est très varié, il faut être imaginatif et réactif, nous pouvons travailler en intérieur comme en extérieur, dans des environnements très différents et avec divers services.

Secteur mobilier, jeux et marquage :
J’aime mon travail dans sa globalité, c’est un métier varié qui demande de la réactivité, de l’inventivité et de la flexibilité. J’adore le contact avec la population et les services rendus à la collectivité. C’est très gratifiant et appréciable de recevoir des félicitations de citoyen·ne·s reconnaissant·e·s envers nous et nos projets.

Sophie Amey, Pascal Barben, Patrick Schwab, Stéphane Miserez et Fabien Kolly.
Photos : Sophie Amey

En chiffres (période 2023)

Secteur mécanique :

  • 12 employés : 6 mécaniciens, 1 magasinier, 1 laveur-graisseur, 1 apprenti mécanicien,
    1 carrossier, 1 peintre et 1 responsable.
  • 166 véhicules immatriculés
  • environ 50 expertises par année

    Secteur serrurerie et signalisation :

  • 6 employés (serruriers)
  • Plus de 400 containers installés en ville
  • Fabrication de 25 bancs type « La Chaux-de-Fonds »
  • Pose de 120 panneaux pour les mesures hivernales

    Secteur mobilier, jeux et marquage :

  • 7 employés : 5 peintres, et 2 menuisiers.
  • Fabrication et peinture de 600 lames en bois pour les bancs
  • Entretien général de 580 bancs fixes de la ville
  • Remise à neuf de 100 mètres de barrière de sécurité autour de l’enclos des lynx
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Les archives, témoins de notre histoire

Les archives, témoins de notre histoire

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RAPPEL:

– DAV = Département audiovisuel
– APR = Archives privées
– AVCF = Archives de la Ville
– BV = Bibliothèque de la Ville

Cette édition du Tourbillon s’intéresse aux diverses archives de la Ville ; comment sont-elles stockées, à quoi servent-elles, quel type de document est conservé ?

Les principaux fonds d’archives de La Chaux-de-Fonds sont répartis dans trois entités patrimoniales distinctes : d’une part le Département audiovisuel (DAV) et le secteur des Archives privées (APR) de la Bibliothèque de la Ville (BV), et d’autre part, les Archives de la Ville (AVCF), autrefois appelées archives communales.

Aude Joseph, responsable du Département audiovisuel, Lena Kaufmann, en charge des Archives de la Ville et Christine Tourn, responsable des Archives privées (de gauche à droite sur la photo) répondent à nos questions. Elles nous livrent les secrets de ces documents qui reflètent notre histoire et notre culture, dont le but est de « donner accès à la population à un patrimoine qui lui appartient et le transmettre à travers le temps ».

En quelques phrases, quel est le rôle respectif des trois secteurs des archives et qu’est-ce qui les différencie ?

La grande distinction est dans nos mandats. Le DAV et les APR gèrent des archives d’origine privée : individus, familles, associations ou entreprises, qui librement peuvent proposer des documents. Le secteur des Archives privées conserve le patrimoine privé lié à la Ville et aux Montagnes neuchâteloises. Des fonds d’archives existent à la BV depuis 1914, mais c’est en 1996 qu’est créé l’ancêtre du secteur, sous le nom de département des Fonds spéciaux.

Les Archives de la Ville existent depuis la fondation de la Mairie de La Chaux-de-Fonds en 1656. Le service a traditionnellement été rattaché à la Chancellerie jusqu’à récemment et gère les archives publiques versées par les entités communales et paracommunales. Chaque entité à l’obligation de proposer ses documents aux archives dès lors qu’ils ont dépassé leur utilité administrative et légale. Les AVCF accompagnent également les services de la ville dans leur gestion documentaire.

Les entités que nous représentons ont en commun des missions fondamentales : collecter, conserver et rendre accessible le patrimoine écrit de La Chaux-de-Fonds, des Montagnes neuchâteloises et le patrimoine audiovisuel du canton de Neuchâtel. Ces trois entités sont regroupées depuis 2018 sous la même direction des Bibliothèques et Archives de la Ville.

 

La Bibliothèque de la Ville est une institution communale fondée en 1838. Elle a une double vocation : la lecture publique (dont la lecture jeunesse) et le patrimoine (Département audiovisuel, Archives privées et Imprimés neuchâtelois).

Depuis 1983, le DAV a reçu par mandat cantonal la mission de rassembler, conserver et mettre en valeur le patrimoine audiovisuel du canton de Neuchâtel, notamment grâce à des locaux techniquement adaptés à l’audiovisuel (en particulier un dépôt climatisé, dont le DAV est doté depuis 1987).

Quels types de documents et supports peut-on trouver dans vos fonds ?

DAV : Le critère principal de sélection est territorial. Les documents sont liés au canton de Neuchâtel par le biais de leur réalisateur ou producteur, de leur commanditaire, de leur lieu de tournage ou plus généralement de leur sujet. Ils fournissent ainsi de précieuses informations sur de nombreux aspects de la vie économique, sociale ou culturelle neuchâteloise. Nous devons également sélectionner selon la portée du contenu. Par exemple, un film amateur du cortège de la braderie peut être accepté, mais pas celui d’un repas de famille. L’état du support peut également être un critère de sélection.

Le DAV archive des images animées dans tous les formats de films (8, super 8, 9,5, 16 et 35mm), des bandes vidéos, des documents sonores sur bandes magnétiques, des cassettes audio, des disques (78, 33 et 45t), CD et DAT (Digital Audio Tape) ainsi que des photographies (négatifs, tirages et diapositives).

APR : Les fonds d’archives sont essentiellement composés de textes écrits, ainsi que de photographies et de livres. Ce sont des ensembles qui proviennent de personnalités, d’associations ou d’entreprises ainsi que des pièces isolées. Ces documents sont produits dans le cadre d’activités très variées : architecture, littérature, enseignement, voyages, politique, association professionnelle, festival, etc. Par ex. les fonds de Le Corbusier, Amélie Plume, Jules Jacot-Guillarmod ou le Service civil international.

AVCF: Le service conserve entre autres les procès-verbaux de séances des autorités, la correspondance du Conseil communal, des registres d’habitants… Le format est principalement papier actuellement, mais les versements se feront de plus en plus sous format numérique.

Un plan d’archivage qui contient les délais de conservation pour chaque type de dossiers permet de déterminer leur sort une fois leur durée d’utilité administrative et légale échue : l’élimination ou le versement aux archives. Malgré cet outil, un travail d’évaluation et de validation reste nécessaire afin de s’assurer que tout document présentant un intérêt pour l’histoire de la Ville puisse être conservé.

Où sont stockées ces archives ?

DAV : Dans des dépôts adaptés aux formats audiovisuels à la Bibliothèque de la Ville. Les films sur pellicule nitrate, hautement inflammables, sont stockés dans des locaux très sécurisés à la Cinémathèque suisse. 

APR : Les dépôts se trouvent à la Bibliothèque de la Ville, à l’Hôtel de Ville et dans un dépôt extérieur.

AVCF : Les archives de la Ville se trouvent dans des abris de la protection civile au collège des Endroits et à l’Hôtel de Ville.

Centre Archives et Patrimoine (CAP) :

Ces différents locaux sont trop petits et ne permettront bientôt plus d’accueillir de nouveaux documents. De plus, ils ne correspondent pas tous aux normes en vigueur de température et d’humidité contrôlées, primordiales pour la conservation à long terme. Nos services participent au projet de Centre Archives et Patrimoine (CAP) en synergie avec l’Office des Archives de l’État de Neuchâtel. Il s’agit de la rénovation du bâtiment sis rue du Commerce 100, dans lequel tous les fonds et les collaborateurs espèrent emménager en 2028. Ce projet devrait être soumis aux législatifs de la Commune et du Canton à l’automne 2024. Au CAP, tout sera plus ergonomique pour le public, les collaborateurs·rices du patrimoine et les fonds : salles de consultation, salles de conférence et de projection, salle d’exposition et salles de conservation.

EN CHIFFRES

DAV:
– 3’523 fichiers films
– 12’957 fichiers sons
– 275’576 images numérisées
(Période couverte : 1870 à nos jours pour les images fixes ; 1903 à nos jours pour les images animées)

APR:
Environ 150 fonds de personnalités, associations et entreprises sur 3’000 mètres linéaires.
(Période couverte : 19e – 21e siècles principalement)

AVCF:
– 400 mètres linéaires d’archives définitives à ce jour.
– Environ 2’000 mètres linéaires d’archives intermédiaires des services de la Ville en attente de versement
– Le plus ancien document conservé date de 1588

Les archives peuvent-elles être consultées et utilisées par le public ?

Oui, c’est un des objectifs principaux de nos missions. Le portail des archives neuchâteloises Flora et le catalogue RERO (Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale) permettent d’explorer les fonds d’archives de la Bibliothèque de la Ville. Les consultations des documents se font sur rendez-vous et sur place.

Les fonds sont régulièrement consultés en vue de publications et les archives photographiques sont fréquemment sollicitées par la presse. Concernant la confidentialité, en principe tout est accessible à la Bibliothèque de la Ville. Le DAV a quelques embargos pour des cas rares selon les conventions de dépôt ou de dons.

Les AVCF ont une page web sur le site de la Ville et une adresse mail à partir de laquelle les demandes sont traitées. Les consultations se font également sur rendez-vous. Le service est principalement sollicité pour des recherches historiques dans un cadre académique et des recherches généalogiques de privés. Selon les types de documents, des délais de protection sont prévus par la loi (30 ans ou 85 ans en cas de données personnelles sensibles).

En quoi consiste votre travail ? Quels parcours professionnels suivre pour travailler dans ces domaines ?

Au quotidien : gérer des équipes pour réceptionner, décrire, reconditionner et numériser les fonds, accueillir les donateurs et les usagers (principalement des historiens et étudiants pour les archives papier, des médias, institutions, réalisateurs ou particuliers pour l’audiovisuel).

Pour travailler en archive, il y a l’apprentissage d’agent en information documentaire, le Bachelor et Master en Information Science (Haute École de Gestion à Genève), ou un parcours académique complété de spécialisations. Toutes ces formations couvrent plusieurs domaines : archives, bibliothèques et la gestion documentaire, dans l’analogique et le numérique.

Aude Joseph : collaboratrice scientifique au DAV dès 2004 (rédaction de la Filmographie neuchâteloise), responsable depuis 2014. Licence ès lettres.

Christine Tourn : responsable des Archives privées depuis 2023. Spécifiquement : projet de nouveau centre d’archivage. Licence ès lettres et MAS en archivistique, bibliothéconomie et sciences de l’information.

Lena Kaufmann : archiviste aux AVCF depuis 2023. Bachelor of Science en Information Science (information documentaire) à la HEG.

Quelle est l’importance de conserver certains documents ?

Donner accès à la population à un patrimoine qui lui appartient et le transmettre à travers le temps. Pour les AVCF en particulier, il s’agit de garantir la transparence et la traçabilité des activités des entités publiques ; la protection des intérêts et des droits de la Ville et de la population ; la sauvegarde de la mémoire communale (recherches historiques).

Sophie Amey, Aude Joseph, Christine Tourn & Lena Kaufmann — Photos : Aurore Sande

Infos :

AVCF : www.avcf.ch

Département audiovisuel : DAV

Article d’Aude Joseph : Collecter, conserver et … choisir

Politique d’acquisition de la Bibliothèque de la Ville : Lien

Archives d’associations, d’entreprises, archives personnelles et collections de manuscrits et pièces isolées : Archives privées

Portail Flora : www.archivesne.ch

Projet Centre Archives et Patrimione: CAP

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Un collège musical centenaire

UN COLLÈGE MUSICAL CENTENAIRE

© 2023 Pablo Fernandez, La Chaux-de-Fonds, le 13 mai 2023. Journée portes ouvertes au collège musical.

C’est durant cette année 2024 que le Collège musical de La Chaux-de-Fonds, actif depuis 1924, fêtera ses 100 ans d’existence. Mais “qui” est le Collège musical ? Quelles personnes le font vivre, partageant leur passion et leur expérience avec la relève de demain ? Quels cours, quelles activités et quels évènements s’y déroulent ? Rencontre avec Nathalie Dubois, directrice du Collège musical depuis 2018.

En résumé, que propose le Collège musical ?
En résumé ? … Faire de la Musique ! Cet Art nous permet de nous connecter réellement aux autres, d’apprendre à écouter, à sentir et à nous connaître… La Musique nous relie à quelque chose d’essentiel et elle est un formidable moyen d’intégration sociale. En ce sens, notre mission est inchangée depuis 1924 !

Le Collège musical est une institution d’initiation et de formation musicale reconnue, membre de l’Association suisse des écoles de musique. Elle vise à initier tous les enfants et jeunes adultes à la pratique active de la musique. Pas moins de 18 instruments différents y sont enseignés. Nous offrons également des cours d’éveil et d’initiation musicale, des ateliers de découverte des instruments, des cours en groupe de solfège, ainsi que des cours de musique d’ensemble, comme « Le p’tit chœur », le groupe rock « The College Machine », un orchestre de guitares, un ensemble d’accordéons et les 2 ensembles 1000 Notes. Depuis un siècle, notre coopération avec l’école obligatoire renforce l’éducation artistique et profite à l’ensemble des élèves. L’idée de base d’un enfant qui sort de son cours de maths pour se rendre à son cours de violon dans la salle d’à côté n’a pas pris une ride aujourd’hui !

Pouvez-vous nous parler de l’équipe du Collège musical ?
En ce qui concerne l’administration, je suis une directrice « multi-tâches » ! Cette diversité me plaît beaucoup. Nous n’avons pas de secrétariat ni de personnel employé à l’organisation. Je suis épaulée par le service des finances communales pour tout ce qui a trait à la comptabilité et à l’envoi des factures d’écolage, et par celui des ressources humaines pour le versement des salaires de nos enseignants. Une Commission communale, présidée par
M. Patrick Jobin, supervise nos activités. J’ai la chance de conduire une équipe motivée et enthousiaste de 25 professeur•e•s, évidemment toutes et tous professionnel-les titulaires d’un Master en pédagogie musicale.

Grâce au soutien de la Ville, aux économies générées par le fait que nous n’avons pas de locaux propres et que l’équipe administrative se résume à une seule personne, nous avons l’opportunité d’offrir des cours à des tarifs très accessibles, « à la portée de tous ». L’Association des Amis du Collège musical offre en outre des bourses d’études aux familles qui en ont besoin.

Qui peut s’inscrire au Collège musical ?
Notre enseignement est destiné essentiellement aux enfants et jeunes de 4 à 20 ans de la ville de La Chaux-de-Fonds. Les cours sont conçus pour répondre spécifiquement aux besoins de chaque tranche d’âge. Les familles chaux-de-fonnières bénéficient de tarifs d’écolages proportionnels à leur revenu. En outre nous proposons des rabais « FA-MI » de 10 % de réduction sur chacun des écolages pour deux enfants inscrits, 15 % pour trois enfants, etc.

Les cours ont-ils tous lieu en dehors des horaires scolaires ?
Nos cours ont lieu toute l’année, six jours par semaine, du lundi au samedi. Ils débutent souvent l’après-midi, généralement après la fin des horaires scolaires. Les vacances du Collège musical coïncident avec les vacances scolaires.

Où ont lieu les cours ?
Les cours ont lieu cette année dans les collèges des Foulets, de Cap Martin, des Forges, de l’Ouest, de Numa-Droz et de la Charrière, ainsi qu’au domicile de certains professeurs. Au total, cela représente 12 lieux d’enseignement différents, répartis aux quatre coins de notre ville.

Pas encore décidé ? Bons cadeau en vente à l’espace musique de la Bibliothèque de la Ville : 40.- pour deux cours individuels d’essai d’instrument, 10.- pour un atelier.
Inscriptions possibles toute l’année.

www.collegemusical.ch

LE COLLÈGE MUSICAL EN CHIFFRES

Combien y a-t-il de professeur·e·s ?

25

Combien y a-t-il d’élèves en moyenne ?

près de 400


Combien de cours différents, individuels et collectifs ?

29

Combien d’instruments sont proposés au collège musical ?

18

Reçoit-on un “diplôme” ou une certification du Collège musical ?
Quelles sont les possibilités pour la suite afin de continuer dans les domaines musicaux ?
Nos plans d’études correspondent aux niveaux généralement requis. Nous faisons ainsi passer des diplômes de fin d’études élémentaires, de fin d’études moyennes, de fin d’études secondaires. Il faut compter environ 2 à 3 ans de pratique instrumentale entre chaque niveau, mais cela varie évidemment selon le travail et les aptitudes de chaque élève. Ensuite un premier certificat, puis enfin un second qui représente la fin de notre cursus et qui correspond à un niveau pré-professionnel. L’apprentissage du solfège se déroule sur 4 ans consécutifs et conduit à l’obtention d’un certificat.

Les élèves qui ont du talent et souhaitent s’investir davantage peuvent intégrer le programme SAE (Sports-Arts-Etudes) ou CRP (Centre régional de performance Arts Vivants).

En 2024, le Collège fêtera ses 100 ans. Des événements sont-ils organisés à cette occasion ?
Évidemment ! Nous avons choisi de fêter ce jubilé tout au long de l’année, et les surprises vous seront dévoilées au fur et à mesure… En ce début 2024, il faut relever le conte musical interactif destiné aux enfants de 4 et 5 ans, que nous proposons en collaboration avec MUZOO. Ce ne sont pas moins de 29 classes de l’école obligatoire qui se sont inscrites à cette animation, qui se tient chaque semaine jusqu’à début avril.

2024 marquant également le 50e anniversaire de l’installation du MIH dans son bâtiment actuel, nous avons souhaité tisser un lien musical entre nos deux institutions. Ainsi ce seront pas moins de 9 concerts qui seront proposés les samedis matins à 11 heures, entièrement gratuits et dans tous les styles, allant du jazz à la chanson, de la musique de chambre au récital… L’ouverture des festivités s’est déroulée ce samedi 27 janvier, avec Samuel Blaser, tromboniste qui fait une magnifique carrière internationale et qui a commencé la pratique de la musique… au Collège musical ! Il était accompagné de Vincent Boillat et Yannick Oppliger, nos professeurs de batterie.

Venez fêter avec nous !

Sophie Amey et Nathalie Dubois
Photos : © Pablo Fernandez

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Le dossier du mois

Le Service de la jeunesse présente ses activités et son équipe

le Service de la jeunesse présente ses activités et son équipe

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Le Service de la jeunesse, presque tout le monde en a déjà entendu parler. Que cela soit à travers les structures d’accueil parascolaire ou encore les crèches, chacun et chacune se fait une idée des prestations disponibles. Sans s’imaginer toutefois le plus vaste choix de services et d’activités proposées, dédiées particulièrement aux familles, aux jeunes, mais également aux personnes âgées.

Les missions du Service de la jeunesse sont centrées autour de l’accompagnement des jeunes personnes vers l’autonomie et le respect des principes essentiels du vivre-ensemble. Il s’agit également d’encourager et de promouvoir des relations plus harmonieuses entre toutes les générations, afin de permettre à toutes et tous d’évoluer dans une ville où il fait bon vivre.

Quel défi pour ce service, dans un monde où tout va tellement vite, et que chaque changement implique de s’adapter tout en restant ouvert à l’autre, aux autres.

Pour mener à bien son mandat, l’organisation se compose de trois secteurs, gérés par des responsables dynamiques et motivés, soutenus par un secrétariat ayant un rôle transversal et d’informations aux familles et aux jeunes de notre ville.

Comment décririez-vous les tâches du secrétariat

Joanna Carrard: Le secrétariat joue un rôle prépondérant. Les collaborateurs et collaboratrices, engagé·e·s au quotidien, s’assurent d’accueillir et de renseigner chaque personne, dans un souci de bienveillance et de service au public.

Des projets d’importance sont aussi menés par notre équipe, comme la Carte vacances (activités de loisirs durant les vacances d’été, pour les 6 à 17 ans), ayant remporté un vif succès cette année (879 cartes vendues en 2023).

Les trois secteurs ont des missions apparentées et ont tous à cœur le bien-être des personnes confiées :

1) Le secteur de l’animation socioculturelle propose chaque semaine des activités destinées à toute la population.
2) Le secteur parascolaire prend en charge les enfants de 4 à 12 ans, hors du temps scolaire.
3) Quant au secteur préscolaire, il s’occupe des enfants de 4 mois à 4 ans.

Mais approchons-nous des responsables de secteur afin de connaître un peu plus ces prestations. Qu’est-ce qui vous tient à cœur en tant que responsable du secteur de l’animation socioculturelle ?

Simon Thévenaz : Dans nos activités, nous tenons à mettre en avant le partage, le plaisir, la créativité, la solidarité et la justice sociale. Nous souhaitons offrir l’accessibilité à nos activités à toute la population.
En tant qu’animateurs socioculturels, nous croyons à l’importance de la citoyenneté dès le plus jeune âge et tentons d’accompagner le public dans la réalisation de projets pour promouvoir le bien-vivre ensemble dans notre belle ville.

Quelles sont donc ces activités proposées à la population ?

Simon Thévenaz : Deux fois par an, nous élaborons un riche programme d’activités accessibles à toute la population. Que ce soit les Animations de quartier pour les familles, les Smala pour les adolescents ou les Mercredivertissements pour les enfants, chaque semaine est remplie d’activités pour tous les goûts.
Nous proposons également de nombreuses activités les week-ends (pour les ados) et durant les vacances scolaires (pour les enfants et les ados).

Du côté de l’accueil extrafamilial, s’agissant de l’accueil parascolaire ou des crèches, une attention particulière et soutenue est accordée à la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. Les enfants sont accueillis dans des lieux chaleureux, leur permettant de s’épanouir dans un cadre adapté à leurs besoins. Les structures vivent au rythme des saisons et des fêtes tout au long de l’année. La période de Noël brille de mille paillettes et met des étoiles plein les yeux, qu’il s’agisse des petits ou des grands.

En cette période festive, qu’est-ce qui est mis en place dans les structures parascolaires ?

Elodie Spichiger: Chaque lieu d’accueil se pare de décorations pour les fêtes. L’imagination est au rendez-vous, pour rendre fabuleux ces jours de grand froid, nous amenant gentiment aux fêtes de fin d’année. Cette période est particulièrement appréciée par les équipes éducatives, et surtout par les enfants. La magie des fêtes, les surprises au quotidien en ouvrant le calendrier de l’avent, amènent de la sérénité et de la douceur. Des repas à l’envers, des puzzles géants, la confection de cadeaux pour les parents, ponctuent le quotidien de ce beau mois de décembre.

Qu’est-ce qui est primordial pour vous dans l’accueil des enfants ?

Elodie Spichiger : Le lien entre les enfants, les éducateurs et éducatrices, et les familles, revêt un caractère fondamental et nous travaillons au quotidien pour que cela se reflète dans la réalité. Les enfants présents dans les structures parascolaires s’invitent entre eux et proposent diverses activités, comme partager un goûter autour d’une histoire racontée avec un kamishibai ou participer à un atelier de pâtisserie. Ces liens créés engendreront, sans aucun doute, une ouverture aux autres, une valeur fondamentale et nécessaire pour toute vie en communauté.

Du côté des crèches, des valeurs similaires sont portées par la responsable et les équipes éducatives, et sont transmises grâce aux nombreuses activités proposées par les deux crèches communales.

EN CHIFFRES

Le Service de la jeunesse, c’est :

195 collaborateurs et collaboratrices

3 éducateurs·rices en formation d’éducatrice de l’enfance (EdE)

22 apprenti·e·s assistant·e·s socio-éducatif·ve (ASE) et employé·e·s de commerce

1’530 enfants ayant participé aux activités des Mercredivertissements en 2023

14 types d’animations pour les enfants, les jeunes et les familles, tout au long de l’année

Et chaque semaine :

900 enfants accueillis dans les structures parascolaires et les Tables de midi

131 enfants accueillis en crèches

Y a-t-il une différence au sein des deux crèches ?

Alexandra Capitão : Les deux établissements ont le même concept pédagogique, et la prise en charge des enfants est sensiblement la même. Mais chaque lieu propose des activités spécifiques en lien avec sa localisation.

La crèche du Chat Telot, située dans un immeuble accueillant des personnes âgées, intègre régulièrement les résidents à des activités intergénérationnelles, comme des moments de lecture, de contes ou de confection de pâtisserie.

À la crèche de la Ferme Gallet, nous avons la chance de bénéficier d’un magnifique écrin de verdure, même si ce très beau parc a souffert de la récente tempête. Les enfants sont sensibilisés à la nature et chaque jour nous allons explorer l’environnement, peu importe la météo.

Cristèle Segura, cheffe du Service de la jeunesse — Photos: Aurore Sande

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Le dossier du mois

Au cœur de la Sécurité publique

Au cœur de la Sécurité publique

Nous la voyons sillonner la ville en damier, parcourir le centre-ville au contact de la population et des commerçants et encadrer des manifestations publiques d’envergure. La Sécurité publique quadrille le territoire ! 

Rencontre avec Jérémy Vögtlin, chef de service, Célia Studer, appointée, Mathilde Roth, agente ainsi que Michaël Neuenschwander et Jérôme Marques Ribeiro, aspirants récemment entrés en fonction, qui nous ouvrent les portes de la Sécurité publique.

Quel est le quotidien de la Sécurité publique ?
Jérémy Vögtlin, chef de service : « Il n’existe pas un “quotidien type” et c’est exactement ce qui compose la richesse et la diversité de notre métier. Depuis la crise du coronavirus et la tempête du
24 juillet 2023, la Sécurité publique est capable d’adapter sa mission à la société et à son contexte environnemental avec réactivité, professionnalisme et flegme. Pour citer néanmoins un exemple con-cret, une action de proximité auprès des commerçants pour informer des perturbations-trafic de La Trotteuse-Tissot 2023, un dispositif pour un match du HCC, un projet novateur visant l’inclusion des milieux culturels en collaboration avec divers partenaires, la notification de divers actes administratifs, ont été assurés récemment en une journée ! ».

Quel type de soutien et de proximité offrez-vous à la population et quels en sont les effets positifs ?
Célia Studer, agente depuis 2020, au grade d’appointée : « Les patrouilles pédestres permettent une proximité avec les passant·e·s. Ce lien génère des échanges ouverts qui ne sont pas basés sur la répression, mais au contraire sur le soutien au quotidien proposé à la population. Des stands d’informations sont également organisés afin d’échanger sur la vie de notre cité et les éléments permettant de favoriser le bien-être tout en garantissant la sécurité des citoyen·ne·s. Ce soutien peut aussi revêtir un caractère spontané dans le cadre d’une aide à la recherche d’un véhicule “perdu” par un touriste ou une personne âgée, par exemple ».

Quelle est la formation à suivre pour devenir assistant-e de sécurité publique ?
Mathilde Roth, agente depuis 3 ans au sein du service : « J’ai réorienté ma carrière pour rejoindre la Sécurité publique pour de multiples raisons : protéger les autres, sécuriser les lieux d’accident et venir en aide à la population. Au départ, nous sommes aspirant·e·s, outre les prérequis légaux, aucune formation spécifique préalable n’est requise. L’accompagnement de collègues expérimenté·e·s sur le terrain permet de vivre ses premières expériences. Une certification par l’Académie de police de Savatan (financée par la Ville), où sont notamment étudiés des cours de psychologie, de droit, de régulation du trafic et de self-défense, permet ensuite d’obtenir le titre d’assistant·e de sécurité publique. Des modules de formation continue internes complètent ensuite de manière régulière cette formation ».

Pourquoi avez-vous décidé d’intégrer la Sécurité publique ?
Jérôme Marques Ribeiro, aspirant engagé en 2023 : « Pour les contacts et garantir la sécurité de tous les citoyen·ne·s. De plus, c’est un métier en extérieur, qui se déroule dans de bonnes conditions de travail ».

Michaël Neuenschwander, second aspirant engagé en 2023 : « Afin d’être en lien direct avec la population et promouvoir la sécurité en ville. Il faut être intègre et impartial à tout moment ».

Quelles sont vos premières expériences marquantes ?
Jérôme Marques Ribeiro : « Lors d’un contrôle en zone bleue, pourtant ordinaire, j’ai aperçu un automobiliste prendre un virage de manière dangereuse. Je lui ai fait un signe courtois pour ralentir. Le conducteur s’est alors montré désagréable. Il a fallu désamorcer la situation ».

Michaël Neuenschwander : « Nous avons aperçu un automobiliste qui n’avait pas laissé passer un piéton. Si l’interpellation pouvait paraître de prime abord banale, le contrôle du conducteur a permis d’identifier une personne recherchée. Le côté inattendu, le fait de s’adapter à l’instant, m’a particulièrement marqué ».


Jérémy Vögtlin et Damien Vadi
Photos : Aurore Sande

Le guichet de la Sécurité publique au service de la population, avec Maryline Miéville-Juillerat, réceptionniste.

LA SÉCURITÉ PUBLIQUE EN UNE ANNÉE…

32 collaborateurs·trices, 40 patrouilleurs·euses scolaires réparti·e·s sur 27 passages piétons et 24 auxiliaires de circulation

Collaboration quotidienne avec la Police neuchâteloise ou le SISMN

30’000 amendes d’ordre

350 manifestations autorisées sur le territoire communal générant 1’000 heures d’engagement

20’000 macarons de stationnement

2 semaines complètes de régulation dispensées aux aspirants de police et de sécurité privée

700 objets trouvés sur la voie publique à gérer

500 heures d’engagement effectuées en appui aux services de déneigement

Joy Schmid, agente, Jérémy Vögtlin, Chef de Service, Damien Vadi, adjoint au Chef de Service
Rapport de service en présence d'agent·e·s et de cadres de la Sécurité publique
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Le dossier du mois

Le Dossier: Service d’Incendie et de Secours des Montagnes neuchâteloises

Service d'incendie et de secours des Montagnes neuchâteloises

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Nous les considérons comme des héros, et pourtant, ces personnes ne se perçoivent pas de cette manière. C’est d’autant plus le cas suite à une catastrophe telle que la tempête du 24 juillet, que nous réalisons l’incroyable travail qu’accomplit le Service d’incendie et de secours des Montagnes neuchâteloises (SISMN).

C’est sans soupçonner qu’un événement bouleversera la ville cinq jours plus tard, que Le Tourbillon s’était rendu à la caserne du SISMN le 19 juillet, pour y réaliser “Le Dossier” de l’édition du mois d’août.

Quatre secouristes nous avaient accueillis le sourire aux lèvres ; Nicolas a fait son entrée au SISMN en 2001, lors de la création du service. Électricien et pompier volontaire à l’origine, il est devenu pompier professionnel et s’est ensuite spécialisé comme ambulancier. Coraline, est diplômée depuis 2022, elle a suivi des études d’infirmière afin de devenir ambulancière. Céline, travaille en tant qu’ambulancière depuis 6 ans au SISMN. C’est ici qu’elle s’est formée durant 3 ans après avoir mis un terme à sa carrière en ski alpin. Et enfin Émilie, c’est suite à un CFC d’assistante vétérinaire qu’elle s’est engagée comme pompier volontaire en 2014, avant de suivre la formation de pompier professionnel en 2016 et de technicienne-ambulancière en parallèle.

Les présentations étant faites, entrons dans le vif du sujet et découvrons de plus près ces métiers hors du commun :

Pourquoi avoir choisi ce métier?

Émilie “c’est une attirance depuis petite, je ne croyais pas que c’était réalisable, car je pensais que c’était un métier d’homme. J’ai démarré la formation de pompier volontaire et comme ça me plaisait beaucoup, je me suis lancée en tant que pompier professionnel.”

Céline “personnellement c’est plutôt arrivé par hasard. Je pensais m’investir dans une carrière sportive et je me suis rendu compte que je ne pourrais pas faire ça toute ma vie. Un jour, une amie m’a dit que son rêve était d’être ambulancière, à ce moment-là je me suis demandé pourquoi je n’y avais jamais pensé. Mais comme j’avais la phobie des piqûres, j’ai pensé que c’était impossible. Par la suite mes parents m’ont encouragée à faire un stage et je me suis rendu compte que les piqûres étaient un problème sur moi, mais pas lorsque j’en fais aux autres.”

Nicolas “en tant qu’électricien je trouvais que la routine s’était installée dans ma vie professionnelle. J’étais attiré par le métier de pompier pour commencer, ensuite j’ai découvert celui d’ambulancier et j’ai croché.”

Qu’aimez-vous particulièrement dans votre travail et, au contraire, qu’est-ce qui est plus difficile à supporter, psychologiquement et physiquement?

Céline “Ce que j’aime beaucoup, c’est le fait de devoir analyser les situations et comprendre ce qui arrive pour aider au mieux les patients. J’aime aussi l’ambiance et l’esprit d’équipe qu’on retrouve au travail, nous sommes très soudés. Il ne faut pas oublier que nous vivons ensemble durant 24h. Pour ma part, ce qui m’impacte le plus physiquement, ce sont les nuits.”

Nicolas “Ce qui ressort le plus c’est le contact humain. Durant une intervention, il faut savoir créer une relation de confiance, être à l’écoute et rassurer, c’est ce qui me plait. J’adore également la vie en caserne. Le plus difficile pour moi c’est l’impact sur la vie familiale et sociale qui est mise de côté. “

Émilie “J’aime la polyvalence, surtout dans le métier de pompier où nous sommes amenés à faire plusieurs types d’interventions qui ne sont jamais les mêmes, nous ne savons pas quand nous devons partir ni ce qui nous attend, c’est très enrichissant.”

En caserne, nous pouvons compter les uns sur les autres pour parler, être écoutés et nous soutenir mutuellement. De manière plus formelle, lorsque des situations nous affectent davantage, nous pouvons faire appel à des cellules de débriefing. Nous n’avons pas de psychiatre en interne, mais nous y avons accès si besoin. Les loisirs permettent aussi de se décharger l’esprit.

De manière générale, il faut apprendre à se protéger et à prendre de la distance. Ce n’est peut-être pas très sain de créer des liens ou des amitiés suite à une intervention. Nous sommes en contact durant environ 1 ou 2 heures avec les patients, ensuite nous ne les recontactons pas en général. Lorsqu’une famille pleure, nous devons prendre du recul, leur tristesse et leur souffrance leur appartiennent. Une fois que l’intervention est terminée, nous la laissons derrière, ce n’est plus de notre ressort, nous devons repartir et rester opérationnels pour les interventions suivantes.

Parfois, les patients passent en caserne pour remercier les équipes, apporter une carte ou des chocolats. Si nous souhaitons demander des nouvelles ou un diagnostic de certains patients, nous pouvons appeler l’hôpital. Certains d’entre nous aiment le faire, d’autre pas.

À quoi ressemble une journée au SISMN?

Nous prenons notre service le soir à 19h, nous nous renseignons sur le programme et nous effectuons le contrôle des camions et des ambulances. De 8h à 12h et de 14h à 17h, nous nous occupons de l’entretien des ambulances, des appareils respiratoires, de la désinfection du matériel, du contrôle des dates de péremption, du nettoyage des locaux de la caserne, des travaux de rénovation… Nous sommes en pause de 12h à 14h, nous mangeons toujours ensemble. Chacun·e notre tour nous préparons à manger pour tout le monde. Durant l’après-midi, nous avons de l’instruction et nous sommes à nouveau libres de 17h à 19h. Lorsque nous parlons de “temps libre”, nous restons bien entendu en caserne, prêt·e·s à partir en interventions.

Nous avons également une salle de sport à disposition dans nos locaux. Les corps sont mis à rudes épreuves et pour prévenir autant que possible les blessures, des exercices de renforcement musculaire et d’assouplissement sont dispensés le matin par deux coachs.

Dans la semaine, le temps de travail s’organise de cette manière ; nous sommes de service durant 24 heures et ensuite nous avons 48 heures de congé. Chez les pompiers, nous avons 48 heures de piquets tous les 2 à 3 services. Nous sommes chez nous, mais nous pouvons à tout moment être rappelés en caserne. Nous sommes 11 le jour et en semaine, nous sommes 10 les nuits, le week-end et les jours fériés.

Est-ce difficile de concilier vie professionnelle et vie privée dans ce métier?

Ce n’est pas évident. Nous avons souvent congé lorsque les autres travaillent. Et comme nous prenons nos services en soirée, nous sommes décalés. La vie sociale est un peu chamboulée par ce rythme hors des horaires ordinaires de la société. Mais on s’habitue et ça a aussi ses avantages, comme le fait de pouvoir partir lorsque les autres travaillent. Aujourd’hui, il serait difficile pour nous d’avoir des horaires “standards”.

L’organisation quotidienne est aussi plus compliquée lorsque nous avons des enfants en bas âge. Il n’existe malheureusement aucune garderie en interne, avant, ce n’était pas quelque chose qui se faisait. Tout comme les temps partiels, ça n’existait pas. Nous espérons que cet aspect évolue et que de nouvelles structures ouvrent à l’avenir.

Et si c’était à refaire, choisiriez-vous la même voie?

 Céline et Coraline: “Oui, nous choisirions le même parcours. C’est différent de ce qu’on peut s’imaginer au début dans le sens où l’on se fait une image des métiers d’urgences, avec de grosses catastrophes, de grands accidents, beaucoup de sang… alors que ce n’est pas la réalité de notre métier. Mais sans hésiter, si c’était à refaire, nous le referions. Ce que nous découvrons de ce métier, nous l’aimons encore plus que ce que nous imaginions.”

Nicolas “Oui, je choisirais à nouveau cette profession, mais avec des aménagements pour la vie familiale.”

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent devenir pompier·ère ou ambulancier·ère?

 Coraline: C’est un beau métier, j’encourage les jeunes à s’engager sur cette voie. L’important c’est de faire un stage avant de se lancer. Comme nous l’avons expliqué, parfois nous avons de grosses interventions, comme on peut le voir à la télévision… mais la plupart du temps nous sommes face à des urgences gériatriques, sociales et psychiatriques. Les interventions ressembleront plus à l’appel d’une personne âgée qui est tombée durant la nuit. Cela représente 80 % de notre travail en tant qu’ambulancier.

Quelles études faut-il suivre pour devenir pompier ou ambulancier?

 Pour le métier d’ambulancier, il faut d’abord posséder un diplôme secondaire 2 ou un CFC et avoir 18 ans minimum. Ensuite c’est 3 ans d’école à temps plein ou en emploi. Il existe trois écoles : Genève, Lausanne et Bern. Au SIS nous accueillons des stagiaires et des étudiants.

Pour devenir pompier : il faut également être en possession d’un CFC et ensuite c’est un brevet fédéral qui s’obtient en 1 an et demi d’école. Au SIS nous avons un profil type : tous les pompiers sont également technicien ambulancier. Pour devenir technicien-ambulancier en plus, il faut ajouter 1 an et demi de formation. L’équipage conforme d’une ambulance est formé d’au moins un ou une ambulancier·ière diplômé·e et d’un ou d’une technicien·ne-ambulancier·ère, et éventuellement d’un ou d’une second·e ambulancier·ère diplômé·e.

Les femmes sont-elles acceptées et respectées au même titre que les hommes dans ces domaines?

Oui, elles ont vraiment leur place à part entière et beaucoup de femmes travaillent au SISMN, c’est vraiment un métier mixte.

Nicolas “Quand j’ai commencé au tout début du SISMN, il n’y avait aucune femme. Elles ont commencé à y travailler à partir de 2015 environ. Ça a apporté une dynamique très positive et bénéfique, tant au niveau de la vie en caserne que pendant les interventions.”

Émilie “Pour ma part, c’était un peu plus compliqué car je suis la première femme pompier au SISMN. Chez les jeunes c’est quelque chose qui était bien accepté, mais d’autres personnes était plus réticentes, j’ai dû faire mes preuves et ce n’était pas évident au début.”

Concernant la population, il n’y a pas trop de problèmes en général. L’obstacle que l’on peut rencontrer, c’est la religion ; parfois les patients préfèrent que l’intervention soit réalisée par un secouriste du même sexe qu’eux. Mais nous sommes généralement des équipes mixtes, nous nous adaptons.

Dans les dernières volées, il y avait 80 % de femme ambulancière. Chez les pompiers, il n’y a pas énormément de femmes pour le moment. Mais les jeunes ne doivent pas hésiter à se lancer, les femmes sont les bienvenues, tout comme les hommes.

Coraline et Céline: Durant les examens d’entrée, nous passons des tests physiques. Que ce soit pour devenir pompier ou ambulancier, nous devons porter un mannequin sur trois étages par exemple et ce sont les mêmes épreuves pour les hommes que pour les femmes. C’est aussi important d’avoir une bonne condition physique pour une question de sécurité personnelle, plus nous sommes en forme, moins nous risquons de blessures, de problèmes de dos, d’articulation, etc. C’est bien dommage de ne pas avoir d’ostéopathe ou de masseur en interne.

EN CHIFFRES

Nombre d’employé·e·s au SISMN: plus de 60 collaborateurs·trices

Nombre de véhicules: Une trentaine de véhicules. Du camion-échelle au transport de personnel, en passant par le véhicule tout-terrain et les véhicules tonne-pompes.

Nombre d’interventions ambulances: En 2022 environ 4’000 par an / 11 par jour

Nombre d’interventions feu: En 2022 environ 700 par an / 2 par jour

Nombre de mètres de la plus grande échelle du SISMN: 42 mètres

 Temps d’intervention à justifier : 10% de chance de survie en moins chaque minute sans massage cardiaque

Nombre de litres d’eau utilisés pour maîtriser un incendie (un exemple): Cela dépend du type d’incendie, de son ampleur et de ce qui brule. Un tonne-pompe utilisé au maximum de sa capacité (volume d’eau de la citerne et capacité de la pompe) peut être vide en 1 minute s’il n’est pas ravitaillé.

 

Infos

Secours 24h/24, 7 j/7

Organisation:

Le Service d’incendie et secours est composé d’un poste permanent (professionnels), qui assume les secours dans le domaine pré-hospitalier (ambulance) et le domaine du service incendie (pompier).

Missions:

Intervention du domaine sanitaire en cas de malaise, de détresse ou d’accident.

Intervention du service du feu en cas d’incendie, d’inondations, d’épandages accidentels d’hydrocarbures, d’accidents mettant en cause des produits chimiques et radioactifs, d’accidents de la route, du rail, d’avions, et lors de toutes catastrophes naturelles ou technologiques.

– Comment signaler une urgence, les informations à donner?

  • Localisation, qui, quoi (nombre de victimes, quel problème, danger…)
  • Le 144 demande des renseignements au fur et à mesure, prendre le temps d’écouter et de répondre. Même si le téléphone n’est pas fini, l’ambulance est en route dès que le lieu est donné.

– Numéros d’urgence:

Ambulance: 144 – pompiers: 118 – police: 117 – urgences: 112 – la main tendue: 143 – intoxication: 145 – aide pour enfants & jeunes: 147

– Où apprendre les gestes de premiers secours?

  • Sur la page Instagram du SISMN qui publie régulièrement des gestes qui sauvent
  • Dans les entreprises privées. Malheureusement le SISMN ne peut pas être présent dans les écoles, ni ne peut dispenser de cours de premiers secours et de préventions, faute de ressources nécessaires.
  • Cours BLS samaritains

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Les métiers de pompier et d’ambulancier fascinent la population, comment vivez-vous ce regard et l’admiration qu’on vous porte? Est-ce agréable et valorisant ou épuisant?

Nicolas “J’ai toujours essayé de démystifier ce métier et cette image de super-héros. De temps en temps nous avons la chance de sauver une vie de manière incroyable, mais notre quotidien est complètement différent des reportages qui passent à la télé.

Lorsqu’une personne vit une situation peu banale, pour elle c’est exceptionnel alors que pour nous ça fait partie de notre travail et de notre quotidien. Je pense que c’est ce qui propage cette image de super-héros.”

Céline “Je trouve que chaque métier est difficile. Dans les domaines des secours et d’urgences, nous sommes simplement plus visibles. La population nous voit intervenir sur un accident, ce qui peut être impressionnant. Chaque métier à sa charge mentale ou physique qui lui est propre. Dans chaque secteur on rencontre des difficultés au quotidien, et tous ont du mérite. Par exemple, j’ai été vendeuse en boulangerie durant un an et pour moi ça a été l’année la plus dure de ma vie. Le fait de devoir rester 8 heures debout à être disponible, à servir les clients, pour moi c’est plus facile d’exercer mon métier actuel. Tout le monde n’est pas fait pour toutes les professions, c’est en fonction de notre caractère et de notre personnalité.”

Avez-vous une anecdote, un souvenir à partager avec nous?

Nicolas “Parfois nous avons des situations cocasses, j’ai déjà passé une nuit entière ou il faisait très froid à démonter un chéneau dans lequel un chat était coincé. Les interventions qui m’ont le plus marqué ne sont pas forcément les plus impressionnantes, parfois c’est juste l’échange, le regard, une phrase avec le patient qui fait qu’une complicité s’installe. J’ai eu l’occasion de transporter un jour, au tout début du SIS, une personne née en 1899. C’était en 2001, ce monsieur avait donc 101 ans. Lorsque je l’ai annoncé à l’hôpital en remplissant le formulaire, ils pensaient que je m’étais trompé de date de naissance.”

Céline “Un jour nous avons été appelés chez une dame qui ne répondait pas, nous avons fait appel aux pompiers pour qu’ils ouvrent la porte d’entrée. La dame avait simplement oublié de prévenir qu’elle était partie en vacances. Elle avait une caméra installée chez elle, je me suis toujours demandé ce qu’elle a dû penser en voyant les vidéos de deux pompiers, deux ambulanciers et deux policiers qui entrent chez elle…”

Texte: Sophie Amey, Stéphane Niederhäuser, SISMN

Photos : Sophie Amey — Vidéo : Quentin Perrenoud

 

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Culture Le dossier du mois

STEP : nouvelles installations à la pointe de la technologie

Station d'épuration : nouvelles installations à la pointe de la technologie

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Les visites guidées des nouvelles installations de la Station d’épuration des eaux usées ont rencontré un franc succès. Photo Aurore Sande

L’accès à l’eau est nécessaire au développement des villes. L’évacuation des eaux usées aussi. Cet aspect, certes moins élégant mais fondamental, est peu documenté. L’évacuation des eaux usées a rapport à l’invisible, au caché, voir au sale. Une machinerie invisible, pour reprendre les mots de l’historien Jean Vigarello, se développe et permet aux villes de se constituer grâce à des infrastructures camouflées.

Ainsi, au fil du 19e siècle, les villes vont être assainies grâce au développement des nombreuses infrastructures souterraines. L’eau, vecteur de vie mais aussi de maladie voir de mort, va être maitrisée, ses débits vont être calculés. L’ingénieur devient un acteur essentiel du développement des villes et de ses infrastructures souterraines. Ces infrastructures camouflées racontent tout un pan de l’histoire de la ville, elles participent au patrimoine local.

Je vous invite à un petit retour en arrière, à l’époque où le territoire de La Chaux-de-Fonds n’est encore qu’une forêt, irriguée en sous-sol par quelques sources souterraines. Vous le savez, les Montagnons s’installent ici petit à petit, au milieu du 14e siècle. Notre voisine Le Locle existe déjà. La Sagne aussi. Le village se développe autour de l’actuelle Place de l’Hôtel de Ville. Il y a peu d’eau. On se débrouille avec les sources souterraines comme la Ronde, l’eau de pluie et de fonte des neiges.

La source de la Ronde fait surface au numéro 33 de la rue. C’est alors en dehors du village. Ses eaux s’écoulent lentement vers l’est pour se perdre dans les emposieux de la Combe du Valanvron. Le lit de la Ronde reçoit alors les eaux pluviales et, petit à petit, les eaux ménagères. C’est le seul exutoire pour ces eaux usées.

Le village, lui, grandit, se déploie autour de la place centrale qui est souvent décrite comme un lieu humide où l’eau stagne et génère une certaine puanteur. Puis arrive cette fameuse nuit du 4 au 5 mai 1794, durant laquelle un incendie ravage 52 maisons, détruit le temple, et met à la rue près de 170 familles. L’histoire de La Chaux-de-Fonds aurait pu s’arrêter là.

Mais c’était sans compter sur la volonté des autorités à reconstruire rapidement, sur la générosité des villages avoisinant, et sur l’importante entreprise de collecte de dons menée à travers le pays par Moïse Perret-Gentil et quelques autres. On a reconstruit. En pierre, avec de larges espaces entre les maisons. Et on commence de se poser la question de l’évacuation des eaux usées.

C’est alors une compagnie privée, la Compagnie du Village, qui gère les questions de voirie pour le village. On lui doit la première canalisation vers 1805. L’administration communale, elle, ne prendra cette mission à sa charge qu’à partir de 1840.

En 1852, l’écrivain Martin Laracine parcourt le village et décrit ce qu’il voit. Arrivé à la Place neuve, actuelle Place du Marché, il alerte le lecteur : je cite : ” Je vous ferai grâce de la rue de la ronde qui n’a d’ailleurs pas d’issue ; c’est la rue qui a le plus de peine à devenir propre.” Et plus loin, il ose une critique :  “La Chaux-de-Fonds pêche essentiellement par l’eau et le pavé, et c’est de ces deux choses que les habitants ont le plus à souffrir. Pourtant, ce sont des inconvénients auxquels on pourrait facilement remédier. On a su trouver des fonds pour construire un collège, bâtir un hôpital, pour créer des établissements de bienfaisance et d’utilité publique, tandis que l’on n’a pas encore songé au point le plus essentiel de la salubrité publique : l’eau”. Mais les habitants devront encore patienter.

Vers 1860, des moulins et une scierie sont installés à l’entrée de la Combe des Moulins, à l’emplacement actuel de Bikini test. Ils sont actionnés par des roues souterraines et le débit d’eau est régulé par des bassins de rétention installés en amont des emposieux. L’évacuation des eaux entre la rue de la ronde et les emposieux se fait alors à ciel ouvert. Une première tentative de canalisation de la Ronde a lieu en 1868. Un canal est construit le long de la Ronde depuis la rue du collège afin maintenir les eaux de source dans un canal séparé des eaux usées.

Les Moulins sont rachetés par la Ville puis désaffectés. Les autorités souhaitent utiliser les emposieux uniquement pour évacuer l’eau des égouts et supprimer les bassins de rétention car ils dégagent de fortes odeurs. Le Conseil d’Etat met en garde les autorités locales. Les emposieux risquent de s’obstruer rapidement par la suppression des bassins de rétention qui jouent un rôle de décanteur naturels. Les autorités ne suivent pas ces mises en garde et, 4 ans plus tard, les emposieux sont bouchés.

Les eaux usées chargées en débris et autres immondices, voir du goudron et de la houille provenant de l’usine à gaz se déversent donc dans le lit naturel de la Ronde et la Combe du Valanvron, sur près de 7 km, à ciel ouvert, jusqu’au lac du Cul des Prés. On imagine facilement les conséquences comme la puanteur, et la propagation d’épidémie de choléra à cause de la pollution de la nappe phréatique. Les propriétaires dont le terrain est pollué seront indemnisés par la commune.

Les autorités cherchent des solutions. Un ambitieux projet de canalisation par tunnels jusqu’au lac du Cul des Prés est refusé par l’Etat de Berne, en 1886. Tous les projets de traverser la roche en direction du Doubs s’avèrent irréalisables. Le village, lui, devient ville de près de 30’000 habitants et se dote de l’eau courante à partir de 1887. Cela entraine une nette augmentation de la quantité d’eau à évacuer, sans que l’on ait trouvé de solution à la question de l’évacuation des eaux.

Au même moment, un premier collecteur est construit sous l’Avenue Léopold-Robert. Un deuxième grand collecteur sera installé en 1895. C’est au conseil communal d’origine bernoise, Hans Matthys, aux affaires durant 38 ans, que l’on doit le formidable développement des infrastructures des services industriels. A titre de comparaison, en 1906, 42 km de canaux sont installés. 25 ans plus tard, en 1930, on en compte 63. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 144 km de collecteurs et canaux qui permettent l’évacuation des eaux usées.

Mais revenons à nos emposieux toujours bouchés. Ils sont finalement retrouvés et nettoyés. La vidange est menée entre 1907 et 1909. Deux crédits sont nécessaires pour mener à bien ce travail colossal. 12’000.- sont votés en 1907 par le conseil général et 65’000 en 1909. En 1909 toujours, dans une conférence donnée lors de la réunion d’été de la Société des sciences naturelles, le Dr Henri Schardt parle même de ruisseau-égout. La capacité d’évacuation faible, la profondeur des installations souvent insuffisante rend l’évacuation à la Combe des Moulins très difficile. Le risque d’inondation est réel.

Les rapports et études se suivent en 1934, 1954 et 1960. Il faut attendre la fin des années 60 pour que de nouvelles études permettent la création d’une centrale d’épuration des eaux.

Les emposieux sont alors définitivement mis hors service et les installations construites près de 1500m plus à l’est, entre la Combe des Moulins et la Combe du Valanvron, là où nous nous trouvons aujourd’hui. La STEP est inauguré en grande pompe en 1975. Je cite L’Impartial du 19 septembre 1975 “Un point noir subsistait dans l’épuration des eaux du canton. La Chaux-de-Fonds. Il sera officiellement effacé aujourd’hui.”

Pour conclure, je dirais que s’intéresser à l’histoire de l’évacuation des eaux d’une ville, c’est s’intéresser au patrimoine souterrain, invisible, mais absolument nécessaire au développement et à la survie d’une ville.

Il y a là un intéressant un sujet de recherche pour des étudiantes ou des étudiants en histoire ou dans un domaine scientifique.

Les invité-e-s étaient attendu-e-s pour la partie officielle, suivie d'une visite des nouvelles installations, pour terminer par un apéritif.

La STEP a inauguré deux nouveaux bâtiments. Quels travaux ont été réalisés et quels sont les avantages de ces aménagements ?
Les micropolluants organiques tels que les restes de médicaments, de pesticides ou encore de fongicides posent des problèmes de santé publique et pour le milieu naturel. Dès lors, toutes les STEP d’une certaine importance doivent désormais traiter ces substances pour en éliminer au moins 80 %. Début juin, la STEP de La Chaux-de-Fonds a ainsi mis en service sa nouvelle unité de traitement de micropolluants, la 1re du canton et la 3e en Suisse romande.

La STEP reçoit la totalité des eaux du territoire communal, tant les eaux usées que les eaux de pluie, le réseau d’assainissement étant en système « unitaire ». Par temps sec ou faiblement pluvieux, nous traitons la totalité des eaux à l’entrée de la STEP, soit au maximum 550 litres par seconde. Dès que les pluies sont plus soutenues, une partie des eaux ne peut pas être traitée par la STEP, mais subit tout de même un prétraitement en étant déviée dans un bassin d’eaux pluviales, permettant de retenir une partie des boues par décantation et des déchets par dégrillage. La transformation de ce bassin d’eaux pluviales permet désormais de quadrupler la capacité de dégrillage, soit 8’000 litres par seconde, réduisant ainsi de 95 % les déchets inesthétiques et bien visibles dans la Ronde où se rejettent ces eaux.

De manière très simplifiée, pouvez-vous nous expliquer le processus d’assainissement des eaux usées ?
1. Traitement mécanique : l’eau commence par traverser successivement plusieurs grilles, toujours plus fines, pour se débarrasser de ses déchets plus ou moins solides (graviers, papiers, objets divers, sables, etc.). Les matières minérales sont lavées puis stockées avant de partir en décharge. Les autres déchets sont essorés et évacués vers l’usine d’incinération.

2. Traitement chimique : l’eau est additionnée de chlorure ferrique auquel se fixent les phosphates. Ces sels devenus insolubles sont ensuite éliminés avec les boues.

3. Traitement biologique : celui-ci est identique aux mécanismes d’épuration qui ont lieu dans la nature. Ce traitement de l’eau assure un rendement supérieur à 90 %. Les bactéries et micro-organismes, cultivés sous contrôle dans les bassins, éliminent tout ce qui est biologiquement dégradable (matières organiques et ammonium). Ces bactéries, qui forment « les boues activées », sont ensuite dirigées vers un second bassin, où elles décantent. Les boues qui se sont déposées au fond du bassin sont, quant à elles, pompées, pré-épaissies, digérées (production de biogaz permettant de couvrir la totalité des besoins en chaleur et les 50 % des besoins en électricité), déshydratées par centrifugation et pour finir évacuées vers l’usine d’incinération. L’eau surnageant se clarifie petit à petit et, lorsqu’elle est totalement épurée, est acheminée vers le traitement ultime : celui des micropolluants.

4. Traitement des micropolluants : le procédé retenu est un dosage de charbon actif en poudre dans les eaux qui passent ensuite à travers des filtres bicouches (sable/anthracite).

Il aura fallu en moyenne 22 heures à une goutte d’eau pour effectuer le cycle complet d’épuration, avant de rejoindre le cours de la Ronde.

Les eaux usées sont-elles assainies à 100 % ? Si ce n’est pas le cas, que deviennent-elles ? Et comment sont traités les déchets qui se trouvent dans ces eaux ?
– Eaux arrivant à la STEP : environ 8 mios de m³ par an (moyenne des cinq dernières années).

– Eaux traitées totalement : environ
6 mios de m³ par an (3 litres sur 4).

– Eaux déversées, non traitées : environ
2 mios de m³ par an. Toutefois, la quasi-totalité des eaux non traitées, soit 99 %, est dégrillée et en partie décantée afin de ne rejeter que très peu de déchets résiduels dans le milieu naturel (seule 1 pluie par an, en moyenne).

Travailler à la STEP, d’un point de vue extérieur, semble difficile et éprouvant. À quoi ressemble le quotidien d’un ou d’une employé·e ?
Ce travail n’est pas très difficile et éprouvant dans la mesure où nous travaillons en équipe, bénéficiant ainsi de compétences professionnelles différentes et complémentaires.

Outre les tâches de contrôles des installations, largement automatisées, nous prenons du temps à l’entretien et la révision des machines afin d’éviter au maximum des pannes.

Textes : Sylvie Pipoz et Didier Gretillat

Prises de vue photo : Aurore Sande et Sophie Amey
vidéo : Quentin Perrenoud

 

Didier Gretillat, responsable administratif de la STEP.

LA STEP EN QUELQUES CHIFFRES

Prix des nouveaux aménagements :

  • traitement des micropolluants: CHF 10 mios (subventionné à hauteur de 90 % par la confédération et par le canton, soit CHF 1 mio restant à la charge de la Ville).
  • traitement des eaux déversées :
    CHF 2.7 mios (subventionné par le canton à 30 %, soit environ CHF 1.9 mio restant à la charge de la Ville).

Nombre de mètres cubes d’eaux usées traitées :
environ 6 mios de m3 par an.

Pourcentage d’eaux épurées et déversées dans la nature 

  • 75 % d’eaux traitées totalement.
  • 24.75 % d’eaux déversées
    dégrillées.
  • 0.25 % d’eaux déversées sans
    aucun traitement.

Nombre d’employés à la STEP :
Actuellement 5 employés, représentants 4.8 équivalents plein temps. D’ici la fin de cette année, un 6e collaborateur sera engagé pour remplacer un départ à la retraite.

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Le dossier du mois

Bienvenue à MUZOO

BIENVENUE À MUZOO !

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MUZOO, qui a totalement ouvert ses portes le 17 décembre 2022, est né de la fusion du Bois du Petit-Château et du Musée d’histoire naturelle (MHNC) qui s’est installé dans le bâtiment de l’Ancien Stand. Le Dossier du mois de mai vous emmène à la rencontre de cet écrin de nature et de ses habitants, mais aussi des personnes qui, chaque jour, s’investissent sans compter et sans qui ce lieu magique ne vivrait pas. Un endroit ludique qui réunit découvertes, jeux et partages. Nicolas Margraf, conservateur et responsable du secteur muséal et Christelle Jaeggi, soigneuse animalière, ont répondu à nos questions :

1) Pouvez-vous résumer l’histoire de MUZOO, de la création du Bois du Petit-Château et du Musée d’histoire naturelle, jusqu’à leur fusion en 2022 ?

Nicolas:  Le musée d’histoire naturelle a été fondé en 1880 dans une salle du Vieux-Collège (rue du Collège 6), sur la base d’une collection scolaire initiée par Célestin Nicolet (pharmacien, botaniste et géologue). Après plusieurs déménagements, le musée pose ses valises à l’Hôtel des Postes où il reste jusqu’en 2022. L’année dernière, il s’installe à l’Ancien Stand et fusionne avec le zoo sous l’appellation “MUZOO”.

Le zoo quant à lui est né en 1891. La “société d’embellissement” fait don à la commune du parc public “le Bois du Petit-Château” qui deviendra progressivement un parc animalier. C’est en 1974 que ce parc animalier se transforme en parc zoologique avec l’introduction de nombreuses espèces.

Par la suite, le Vivarium est accueilli sur le même site avec la construction de cinq pavillons. En 1998, le Zoo, le Vivarium et le MHNC se regroupent au sein des “Institutions zoologiques”. Depuis 2001 l’idée de déplacer le MHNC à l’Ancien Stand est évoquée, mais aucun projet n’aboutit, le musée ferme ses portes au public en 2014. C’est en 2017 que le projet appelé à l’époque “IZoo18” commence à germer. Il est accepté par le Conseil général en 2018 et est inauguré en 2022, sous le nom “MUZOO”.

2) Parlez-nous des collections exposées au musée, quelles sont leurs histoires ?
Nicolas : Les collections d’un musée s’étoffent au fil du temps. Les collections de MUZOO ont été largement enrichies par un certain Dr Albert Monard, conservateur du musée dans les années 30. Plusieurs animaux africains sont rapportés de ses expéditions en Afrique (particulièrement en Angola) pour rejoindre les collections. Celles-ci s’enrichissent également grâce aux échanges et aux dons. J’aime à dire que la collection d’un musée est comme un iceberg : le public ne voit qu’une petite partie de ce qui existe réellement. Les collections de MUZOO comptent près de 100’000 objets, qui vont du fossile à l’éléphant, mais seuls 275 animaux sont visibles par le public, une grande proportion n’est donc pas exposée.

Un certain nombre de spécimens en collection ont une importance internationale, par exemple les “spécimens type”, toutes les espèces ont en un. Lorsqu’un scientifique décrit une nouvelle espèce, il sélectionne un individu (parfois plusieurs), il le met en collection et base sa description de l’espèce sur ce spécimen. Cet individu doit être conservé dans un musée et devient une référence. MUZOO est dépositaire d’un certain nombre de types d’espèces d’insectes, quelques mammifères et certains oiseaux. Les chercheurs viennent parfois de loin pour les étudier.

Comme je l’ai dit précédemment, les collections s’agrandissent aussi à la faveur de dons, mais on ne peut pas tout accepter. Le musée suit une politique d’acquisition. Pour qu’un spécimen entre en collection, il est important qu’il soit en règle, détenteur de papiers, mais aussi, pour asseoir sa valeur scientifique, il est nécessaire de savoir d’où provient le spécimen, où a été faite la capture et quand. Grâce à ces informations, les chercheurs peuvent retracer l’histoire d’un spécimen, mais aussi l’histoire d’une espèce dans le temps et dans l’espace afin d’étudier, par exemple, la variation des aires de répartition… un thème particulièrement intéressant et important, à une époque des grands bouleversements climatiques qui modifient la distribution des espèces sur la planète.

3) Pouvez-vous nous décrire le déroulement d’une journée à MUZOO ?
Nicolas : Au musée, la journée de travail commence principalement en coulisse : entretien de l’exposition, préparation et accueil d’activités tel que les anniversaires, les animations et ateliers divers, les visites guidées, et parfois les afterworks qui ont lieu en soirée, tous les derniers jeudis du mois dans un musée différent. Nous nous occupons également de la boutique qui réunit des articles écoresponsables sélectionnés avec soin et de la mise en place de la cafétéria avant l’ouverture à 10h. Elle propose des repas produits localement, frais, et livrés chaque jour. On peut aussi y boire un verre avec de la bière locale à la pression, ou du vin de la ville. Nous nous réjouissons de l’arrivée des beaux jours pour pouvoir accueillir les visiteurs·euses sur la magnifique terrasse de MUZOO.

L’une des tâches importantes du musée est le soin aux collections, c’est le travail de la conservatrice-restauratrice. Que ce soit les animaux naturalisés exposés ou ceux qui sont dans les dépôts, elle s’occupe de fournir les conditions optimales à leur conservation, elle les bichonne et les répare au besoin. Elle doit notamment dépoussiérer et prendre soin des animaux exposés avant l’arrivée du public. Elle est chargée également de surveiller l’état des animaux empaillés et de prévenir toute infestation, car ils sont susceptibles d’être attaqués par des ravageurs tels que des mites, par exemple.

Christelle : Au zoo, la première chose à faire en arrivant, c’est de vérifier que tous les animaux vont bien. Nous ouvrons à ceux que nous rentrons à l’intérieur le soir (poules, canards, chèvres), nous les nourrissons et nous nettoyons les enclos. En fin de journée nous préparons la nourriture pour le soir et pour le lendemain, et nous rentrons les animaux. En plus de cela s’ajoutent les petits imprévus et les surprises telles que les naissances, les arrivées, etc. Les journées et le temps passent très vite.

4) Quelles professions trouve-t-on à MUZOO, autant dans le secteur animalier et que muséal ?

Nicolas : Au total, nous sommes une quarantaine à travailler à MUZOO, pour l’équivalent de 15 postes à plein temps. À la tête de MUZOO, il y a le directeur, Xavier Huther. Puis l’équipe est séparée en deux secteurs: le secteur zoologique avec Yasmine Ponnampalam comme responsable et le secteur muséal dont j’ai la responsabilité.

Au musée nous ne sommes pas très nombreux, il y a l’équipe scientifique et l’équipe d’accueil. Puis les services transversaux, qui comprennent la médiatrice et l’assistante administrative.

Christelle : Du côté du zoo, il y a plusieurs soigneurs·euses, un agent technique, deux apprenti·e·s et des civilistes qui nous aident.

N’oublions pas que le zoo est ouvert 365 jours par an, car il faut bien sûr s’occuper des animaux tous les jours. Le zoo héberge aussi la seule station de soin du canton qui compte deux infirmeries où les animaux sauvages blessés sont amenés par la population. Nous recevons près de 800 animaux par an que nous essayons, dans la mesure du possible, de soigner et de relâcher. Cela demande beaucoup de travail et d’investissement, que ce soit le week-end, la nuit, etc…ce sont des métiers passion. Heureusement, des bénévoles offrent de leur temps pour aider à la station de soin.

Nous n’avons pas de vétérinaire à l’interne, lorsque c’est nécessaire, nous amenons les animaux chez un spécialiste externe. Nous accueillons beaucoup d’oisillons, de jeunes orphelins, les accidentés de la route, des cas d’empoisonnements, les hérissons blessés par des tondeuses à gazon… une vraie catastrophe!

Bois du Petit Château entre 1895 et 1910, Louis Burgy - Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds, Fonds cartes postales.
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Nicolas Margraf - photo Aline Henchoz
Christelle Jaeggi - photo Sophie Amez

5) Comment fait-on si l’on souhaite se former ou travailler à MUZOO ?
Nicolas : Au musée pour le moment, nous ne formons pas d’apprenti·e·s, mais deux civilistes font actuellement leur service civil ici. Pour intégrer l’équipe scientifique, il est nécessaire d’avoir fait des études dans les domaines de la biologie, des sciences naturelles ou environnementales. En ce qui concerne la conservation-restauration, un excellent cursus est proposé dans ce domaine à la HE-Arc. Pour ma part, j’ai étudié la biologie avec une formation complémentaire en muséologie.

Christelle : Au zoo, il est possible d’effectuer des stages, une demande et une lettre de motivation doit être envoyée à MUZOO. Nous formons également un/une apprenti·e tous les deux ans. Actuellement, nous avons deux apprentis, mais c’est un cas spécial.

Pour devenir soigneur·euse animalier, il faut compter 3 ans d’apprentissage à l’EPSIC à Lausanne, ou 2 ans si la personne détient déjà un CFC. Durant la formation et les stages interentreprises, nous sommes confrontés à toute sorte d’animaux que nous étudions. À MUZOO également, nous sommes amenés à travailler dans tous les secteurs: rapaces, mammifères, au vivarium… Ensuite certaines affinités se créent avec les animaux, chacun·e à ses préférences et est à l’aise avec telle ou telle espèce.

6) Quelles institutions réglementent les normes et les lois sur la détention d’animaux ?
Christelle
: C’est l’OPAn, “l’ordonnance sur la protection des animaux”. C’est elle qui détermine les normes concernant la superficie et le nombre d’animaux autorisés par m2. Bien entendu à MUZOO le but est d’avoir ce qui se fait de mieux et d’offrir le plus d’espace possible aux animaux. Le SCAV (Service de la consommation et des affaires vétérinaires) intervient également, il contrôle, accepte ou refuse les demandes spéciales. Par exemple, nous avons eu une chevêche (petite chouette) qui avait une patte abimée. En général, nous n’avons pas le droit de détenir un animal sauvage, mais comme elle n’aurait pas pu chasser dans la nature, nous avons obtenu l’autorisation du service de la faune du Jura de la garder.

Nous réalisons également des échanges entre zoos afin d’accueillir de nouveaux animaux et pour éviter que les individus d’une même famille ne se reproduisent entre eux. Quand il y a une naissance, nous devons l’ajouter dans un registre dans les 3 jours qui suivent, en informant que telle espèce est née, les informations sur le père et la mère. Certains animaux sont vendus à des privés, comme les chèvres par exemple. Nous avons une règle entre nous: c’est à l’employé·e qui voit en premier le nouveau-né que revient la chance de choisir son nom.

 

7) Quels sont les animaux les plus difficiles à nourrir et à soigner ?Christelle : Au niveau du genre de nourriture particulière, je dirais les rennes, car ils ne mangent pas la même chose que les autres animaux, nous devons préparer des légumes râpés, des betteraves trempées, pas de foin, mais du regain. Le tétras est également une espèce compliquée à nourrir, car la composition est très variée et spécifique. Dans le vivarium, nous leur donnons des proies mortes que nous réchauffons. Généralement nous nettoyons les enclos sans les sortir. Les espèces venimeuses sont soignées par des personnes qui ont des autorisations et formations spéciales, tout le monde ne peut pas le faire.

8) Quelles sont les prochaines activités prévues à ne pas manquer ?
Nicolas :

  • Jusqu’au 15 octobre, l’exposition temporaire de photographie “la grande migration”. Le photographe chaux-de-fonnier Pablo Fernandez nous fait découvrir le déménagement du MHNC et sa mue en MUZOO.
  • Une autre exposition temporaire sera vernie à la fin de l’année, mais son thème est encore secret.
  • Les anniversaires, les ateliers et les visites commentées sont aussi disponibles en tout temps.
  • Pour répondre au mieux à la demande et permettre au public de profiter de la terrasse en début de soirée, le musée, le vivarium, la boutique et la cafétéria jouiront d’un horaire prolongé durant l’été et fermeront à 17h45 au lieu de 17h00 (du 21 juin au 21 septembre).

Texte : Sophie Amey, Nicolas Margraf et Christelle Jaeggi  /  
Photos : Sophie Amey, Aline Henchoz, Suisse Tourisme – André Meier

MUZOO EN CHIFFRES

MUZOO EN CHIFFRES

Nombres d'employés
0
EPT
0
objets au musée
0
spécimens exposés
0
espèces au vivarium
0
individus au vivarium
0
espèces dans le parc
0
individus dans le parc
0
visiteurs par mois
0

10-20

naissances par année

700-800

animaux amenés à la station de soin, par mois

Suisse Tourisme – André Meier