Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds

Journal officiel mensuel
de la Ville de La Chaux-de-Fonds

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Le dossier du mois

Au cœur de la Sécurité publique

Au cœur de la Sécurité publique

Nous la voyons sillonner la ville en damier, parcourir le centre-ville au contact de la population et des commerçants et encadrer des manifestations publiques d’envergure. La Sécurité publique quadrille le territoire ! 

Rencontre avec Jérémy Vögtlin, chef de service, Célia Studer, appointée, Mathilde Roth, agente ainsi que Michaël Neuenschwander et Jérôme Marques Ribeiro, aspirants récemment entrés en fonction, qui nous ouvrent les portes de la Sécurité publique.

Quel est le quotidien de la Sécurité publique ?
Jérémy Vögtlin, chef de service : « Il n’existe pas un “quotidien type” et c’est exactement ce qui compose la richesse et la diversité de notre métier. Depuis la crise du coronavirus et la tempête du
24 juillet 2023, la Sécurité publique est capable d’adapter sa mission à la société et à son contexte environnemental avec réactivité, professionnalisme et flegme. Pour citer néanmoins un exemple con-cret, une action de proximité auprès des commerçants pour informer des perturbations-trafic de La Trotteuse-Tissot 2023, un dispositif pour un match du HCC, un projet novateur visant l’inclusion des milieux culturels en collaboration avec divers partenaires, la notification de divers actes administratifs, ont été assurés récemment en une journée ! ».

Quel type de soutien et de proximité offrez-vous à la population et quels en sont les effets positifs ?
Célia Studer, agente depuis 2020, au grade d’appointée : « Les patrouilles pédestres permettent une proximité avec les passant·e·s. Ce lien génère des échanges ouverts qui ne sont pas basés sur la répression, mais au contraire sur le soutien au quotidien proposé à la population. Des stands d’informations sont également organisés afin d’échanger sur la vie de notre cité et les éléments permettant de favoriser le bien-être tout en garantissant la sécurité des citoyen·ne·s. Ce soutien peut aussi revêtir un caractère spontané dans le cadre d’une aide à la recherche d’un véhicule “perdu” par un touriste ou une personne âgée, par exemple ».

Quelle est la formation à suivre pour devenir assistant-e de sécurité publique ?
Mathilde Roth, agente depuis 3 ans au sein du service : « J’ai réorienté ma carrière pour rejoindre la Sécurité publique pour de multiples raisons : protéger les autres, sécuriser les lieux d’accident et venir en aide à la population. Au départ, nous sommes aspirant·e·s, outre les prérequis légaux, aucune formation spécifique préalable n’est requise. L’accompagnement de collègues expérimenté·e·s sur le terrain permet de vivre ses premières expériences. Une certification par l’Académie de police de Savatan (financée par la Ville), où sont notamment étudiés des cours de psychologie, de droit, de régulation du trafic et de self-défense, permet ensuite d’obtenir le titre d’assistant·e de sécurité publique. Des modules de formation continue internes complètent ensuite de manière régulière cette formation ».

Pourquoi avez-vous décidé d’intégrer la Sécurité publique ?
Jérôme Marques Ribeiro, aspirant engagé en 2023 : « Pour les contacts et garantir la sécurité de tous les citoyen·ne·s. De plus, c’est un métier en extérieur, qui se déroule dans de bonnes conditions de travail ».

Michaël Neuenschwander, second aspirant engagé en 2023 : « Afin d’être en lien direct avec la population et promouvoir la sécurité en ville. Il faut être intègre et impartial à tout moment ».

Quelles sont vos premières expériences marquantes ?
Jérôme Marques Ribeiro : « Lors d’un contrôle en zone bleue, pourtant ordinaire, j’ai aperçu un automobiliste prendre un virage de manière dangereuse. Je lui ai fait un signe courtois pour ralentir. Le conducteur s’est alors montré désagréable. Il a fallu désamorcer la situation ».

Michaël Neuenschwander : « Nous avons aperçu un automobiliste qui n’avait pas laissé passer un piéton. Si l’interpellation pouvait paraître de prime abord banale, le contrôle du conducteur a permis d’identifier une personne recherchée. Le côté inattendu, le fait de s’adapter à l’instant, m’a particulièrement marqué ».


Jérémy Vögtlin et Damien Vadi
Photos : Aurore Sande

Le guichet de la Sécurité publique au service de la population, avec Maryline Miéville-Juillerat, réceptionniste.

LA SÉCURITÉ PUBLIQUE EN UNE ANNÉE…

32 collaborateurs·trices, 40 patrouilleurs·euses scolaires réparti·e·s sur 27 passages piétons et 24 auxiliaires de circulation

Collaboration quotidienne avec la Police neuchâteloise ou le SISMN

30’000 amendes d’ordre

350 manifestations autorisées sur le territoire communal générant 1’000 heures d’engagement

20’000 macarons de stationnement

2 semaines complètes de régulation dispensées aux aspirants de police et de sécurité privée

700 objets trouvés sur la voie publique à gérer

500 heures d’engagement effectuées en appui aux services de déneigement

Joy Schmid, agente, Jérémy Vögtlin, Chef de Service, Damien Vadi, adjoint au Chef de Service
Rapport de service en présence d'agent·e·s et de cadres de la Sécurité publique
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Le dossier du mois

Le Dossier: Service d’Incendie et de Secours des Montagnes neuchâteloises

Service d'incendie et de secours des Montagnes neuchâteloises

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Nous les considérons comme des héros, et pourtant, ces personnes ne se perçoivent pas de cette manière. C’est d’autant plus le cas suite à une catastrophe telle que la tempête du 24 juillet, que nous réalisons l’incroyable travail qu’accomplit le Service d’incendie et de secours des Montagnes neuchâteloises (SISMN).

C’est sans soupçonner qu’un événement bouleversera la ville cinq jours plus tard, que Le Tourbillon s’était rendu à la caserne du SISMN le 19 juillet, pour y réaliser “Le Dossier” de l’édition du mois d’août.

Quatre secouristes nous avaient accueillis le sourire aux lèvres ; Nicolas a fait son entrée au SISMN en 2001, lors de la création du service. Électricien et pompier volontaire à l’origine, il est devenu pompier professionnel et s’est ensuite spécialisé comme ambulancier. Coraline, est diplômée depuis 2022, elle a suivi des études d’infirmière afin de devenir ambulancière. Céline, travaille en tant qu’ambulancière depuis 6 ans au SISMN. C’est ici qu’elle s’est formée durant 3 ans après avoir mis un terme à sa carrière en ski alpin. Et enfin Émilie, c’est suite à un CFC d’assistante vétérinaire qu’elle s’est engagée comme pompier volontaire en 2014, avant de suivre la formation de pompier professionnel en 2016 et de technicienne-ambulancière en parallèle.

Les présentations étant faites, entrons dans le vif du sujet et découvrons de plus près ces métiers hors du commun :

Pourquoi avoir choisi ce métier?

Émilie “c’est une attirance depuis petite, je ne croyais pas que c’était réalisable, car je pensais que c’était un métier d’homme. J’ai démarré la formation de pompier volontaire et comme ça me plaisait beaucoup, je me suis lancée en tant que pompier professionnel.”

Céline “personnellement c’est plutôt arrivé par hasard. Je pensais m’investir dans une carrière sportive et je me suis rendu compte que je ne pourrais pas faire ça toute ma vie. Un jour, une amie m’a dit que son rêve était d’être ambulancière, à ce moment-là je me suis demandé pourquoi je n’y avais jamais pensé. Mais comme j’avais la phobie des piqûres, j’ai pensé que c’était impossible. Par la suite mes parents m’ont encouragée à faire un stage et je me suis rendu compte que les piqûres étaient un problème sur moi, mais pas lorsque j’en fais aux autres.”

Nicolas “en tant qu’électricien je trouvais que la routine s’était installée dans ma vie professionnelle. J’étais attiré par le métier de pompier pour commencer, ensuite j’ai découvert celui d’ambulancier et j’ai croché.”

Qu’aimez-vous particulièrement dans votre travail et, au contraire, qu’est-ce qui est plus difficile à supporter, psychologiquement et physiquement?

Céline “Ce que j’aime beaucoup, c’est le fait de devoir analyser les situations et comprendre ce qui arrive pour aider au mieux les patients. J’aime aussi l’ambiance et l’esprit d’équipe qu’on retrouve au travail, nous sommes très soudés. Il ne faut pas oublier que nous vivons ensemble durant 24h. Pour ma part, ce qui m’impacte le plus physiquement, ce sont les nuits.”

Nicolas “Ce qui ressort le plus c’est le contact humain. Durant une intervention, il faut savoir créer une relation de confiance, être à l’écoute et rassurer, c’est ce qui me plait. J’adore également la vie en caserne. Le plus difficile pour moi c’est l’impact sur la vie familiale et sociale qui est mise de côté. “

Émilie “J’aime la polyvalence, surtout dans le métier de pompier où nous sommes amenés à faire plusieurs types d’interventions qui ne sont jamais les mêmes, nous ne savons pas quand nous devons partir ni ce qui nous attend, c’est très enrichissant.”

En caserne, nous pouvons compter les uns sur les autres pour parler, être écoutés et nous soutenir mutuellement. De manière plus formelle, lorsque des situations nous affectent davantage, nous pouvons faire appel à des cellules de débriefing. Nous n’avons pas de psychiatre en interne, mais nous y avons accès si besoin. Les loisirs permettent aussi de se décharger l’esprit.

De manière générale, il faut apprendre à se protéger et à prendre de la distance. Ce n’est peut-être pas très sain de créer des liens ou des amitiés suite à une intervention. Nous sommes en contact durant environ 1 ou 2 heures avec les patients, ensuite nous ne les recontactons pas en général. Lorsqu’une famille pleure, nous devons prendre du recul, leur tristesse et leur souffrance leur appartiennent. Une fois que l’intervention est terminée, nous la laissons derrière, ce n’est plus de notre ressort, nous devons repartir et rester opérationnels pour les interventions suivantes.

Parfois, les patients passent en caserne pour remercier les équipes, apporter une carte ou des chocolats. Si nous souhaitons demander des nouvelles ou un diagnostic de certains patients, nous pouvons appeler l’hôpital. Certains d’entre nous aiment le faire, d’autre pas.

À quoi ressemble une journée au SISMN?

Nous prenons notre service le soir à 19h, nous nous renseignons sur le programme et nous effectuons le contrôle des camions et des ambulances. De 8h à 12h et de 14h à 17h, nous nous occupons de l’entretien des ambulances, des appareils respiratoires, de la désinfection du matériel, du contrôle des dates de péremption, du nettoyage des locaux de la caserne, des travaux de rénovation… Nous sommes en pause de 12h à 14h, nous mangeons toujours ensemble. Chacun·e notre tour nous préparons à manger pour tout le monde. Durant l’après-midi, nous avons de l’instruction et nous sommes à nouveau libres de 17h à 19h. Lorsque nous parlons de “temps libre”, nous restons bien entendu en caserne, prêt·e·s à partir en interventions.

Nous avons également une salle de sport à disposition dans nos locaux. Les corps sont mis à rudes épreuves et pour prévenir autant que possible les blessures, des exercices de renforcement musculaire et d’assouplissement sont dispensés le matin par deux coachs.

Dans la semaine, le temps de travail s’organise de cette manière ; nous sommes de service durant 24 heures et ensuite nous avons 48 heures de congé. Chez les pompiers, nous avons 48 heures de piquets tous les 2 à 3 services. Nous sommes chez nous, mais nous pouvons à tout moment être rappelés en caserne. Nous sommes 11 le jour et en semaine, nous sommes 10 les nuits, le week-end et les jours fériés.

Est-ce difficile de concilier vie professionnelle et vie privée dans ce métier?

Ce n’est pas évident. Nous avons souvent congé lorsque les autres travaillent. Et comme nous prenons nos services en soirée, nous sommes décalés. La vie sociale est un peu chamboulée par ce rythme hors des horaires ordinaires de la société. Mais on s’habitue et ça a aussi ses avantages, comme le fait de pouvoir partir lorsque les autres travaillent. Aujourd’hui, il serait difficile pour nous d’avoir des horaires “standards”.

L’organisation quotidienne est aussi plus compliquée lorsque nous avons des enfants en bas âge. Il n’existe malheureusement aucune garderie en interne, avant, ce n’était pas quelque chose qui se faisait. Tout comme les temps partiels, ça n’existait pas. Nous espérons que cet aspect évolue et que de nouvelles structures ouvrent à l’avenir.

Et si c’était à refaire, choisiriez-vous la même voie?

 Céline et Coraline: “Oui, nous choisirions le même parcours. C’est différent de ce qu’on peut s’imaginer au début dans le sens où l’on se fait une image des métiers d’urgences, avec de grosses catastrophes, de grands accidents, beaucoup de sang… alors que ce n’est pas la réalité de notre métier. Mais sans hésiter, si c’était à refaire, nous le referions. Ce que nous découvrons de ce métier, nous l’aimons encore plus que ce que nous imaginions.”

Nicolas “Oui, je choisirais à nouveau cette profession, mais avec des aménagements pour la vie familiale.”

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent devenir pompier·ère ou ambulancier·ère?

 Coraline: C’est un beau métier, j’encourage les jeunes à s’engager sur cette voie. L’important c’est de faire un stage avant de se lancer. Comme nous l’avons expliqué, parfois nous avons de grosses interventions, comme on peut le voir à la télévision… mais la plupart du temps nous sommes face à des urgences gériatriques, sociales et psychiatriques. Les interventions ressembleront plus à l’appel d’une personne âgée qui est tombée durant la nuit. Cela représente 80 % de notre travail en tant qu’ambulancier.

Quelles études faut-il suivre pour devenir pompier ou ambulancier?

 Pour le métier d’ambulancier, il faut d’abord posséder un diplôme secondaire 2 ou un CFC et avoir 18 ans minimum. Ensuite c’est 3 ans d’école à temps plein ou en emploi. Il existe trois écoles : Genève, Lausanne et Bern. Au SIS nous accueillons des stagiaires et des étudiants.

Pour devenir pompier : il faut également être en possession d’un CFC et ensuite c’est un brevet fédéral qui s’obtient en 1 an et demi d’école. Au SIS nous avons un profil type : tous les pompiers sont également technicien ambulancier. Pour devenir technicien-ambulancier en plus, il faut ajouter 1 an et demi de formation. L’équipage conforme d’une ambulance est formé d’au moins un ou une ambulancier·ière diplômé·e et d’un ou d’une technicien·ne-ambulancier·ère, et éventuellement d’un ou d’une second·e ambulancier·ère diplômé·e.

Les femmes sont-elles acceptées et respectées au même titre que les hommes dans ces domaines?

Oui, elles ont vraiment leur place à part entière et beaucoup de femmes travaillent au SISMN, c’est vraiment un métier mixte.

Nicolas “Quand j’ai commencé au tout début du SISMN, il n’y avait aucune femme. Elles ont commencé à y travailler à partir de 2015 environ. Ça a apporté une dynamique très positive et bénéfique, tant au niveau de la vie en caserne que pendant les interventions.”

Émilie “Pour ma part, c’était un peu plus compliqué car je suis la première femme pompier au SISMN. Chez les jeunes c’est quelque chose qui était bien accepté, mais d’autres personnes était plus réticentes, j’ai dû faire mes preuves et ce n’était pas évident au début.”

Concernant la population, il n’y a pas trop de problèmes en général. L’obstacle que l’on peut rencontrer, c’est la religion ; parfois les patients préfèrent que l’intervention soit réalisée par un secouriste du même sexe qu’eux. Mais nous sommes généralement des équipes mixtes, nous nous adaptons.

Dans les dernières volées, il y avait 80 % de femme ambulancière. Chez les pompiers, il n’y a pas énormément de femmes pour le moment. Mais les jeunes ne doivent pas hésiter à se lancer, les femmes sont les bienvenues, tout comme les hommes.

Coraline et Céline: Durant les examens d’entrée, nous passons des tests physiques. Que ce soit pour devenir pompier ou ambulancier, nous devons porter un mannequin sur trois étages par exemple et ce sont les mêmes épreuves pour les hommes que pour les femmes. C’est aussi important d’avoir une bonne condition physique pour une question de sécurité personnelle, plus nous sommes en forme, moins nous risquons de blessures, de problèmes de dos, d’articulation, etc. C’est bien dommage de ne pas avoir d’ostéopathe ou de masseur en interne.

EN CHIFFRES

Nombre d’employé·e·s au SISMN: plus de 60 collaborateurs·trices

Nombre de véhicules: Une trentaine de véhicules. Du camion-échelle au transport de personnel, en passant par le véhicule tout-terrain et les véhicules tonne-pompes.

Nombre d’interventions ambulances: En 2022 environ 4’000 par an / 11 par jour

Nombre d’interventions feu: En 2022 environ 700 par an / 2 par jour

Nombre de mètres de la plus grande échelle du SISMN: 42 mètres

 Temps d’intervention à justifier : 10% de chance de survie en moins chaque minute sans massage cardiaque

Nombre de litres d’eau utilisés pour maîtriser un incendie (un exemple): Cela dépend du type d’incendie, de son ampleur et de ce qui brule. Un tonne-pompe utilisé au maximum de sa capacité (volume d’eau de la citerne et capacité de la pompe) peut être vide en 1 minute s’il n’est pas ravitaillé.

 

Infos

Secours 24h/24, 7 j/7

Organisation:

Le Service d’incendie et secours est composé d’un poste permanent (professionnels), qui assume les secours dans le domaine pré-hospitalier (ambulance) et le domaine du service incendie (pompier).

Missions:

Intervention du domaine sanitaire en cas de malaise, de détresse ou d’accident.

Intervention du service du feu en cas d’incendie, d’inondations, d’épandages accidentels d’hydrocarbures, d’accidents mettant en cause des produits chimiques et radioactifs, d’accidents de la route, du rail, d’avions, et lors de toutes catastrophes naturelles ou technologiques.

– Comment signaler une urgence, les informations à donner?

  • Localisation, qui, quoi (nombre de victimes, quel problème, danger…)
  • Le 144 demande des renseignements au fur et à mesure, prendre le temps d’écouter et de répondre. Même si le téléphone n’est pas fini, l’ambulance est en route dès que le lieu est donné.

– Numéros d’urgence:

Ambulance: 144 – pompiers: 118 – police: 117 – urgences: 112 – la main tendue: 143 – intoxication: 145 – aide pour enfants & jeunes: 147

– Où apprendre les gestes de premiers secours?

  • Sur la page Instagram du SISMN qui publie régulièrement des gestes qui sauvent
  • Dans les entreprises privées. Malheureusement le SISMN ne peut pas être présent dans les écoles, ni ne peut dispenser de cours de premiers secours et de préventions, faute de ressources nécessaires.
  • Cours BLS samaritains

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Les métiers de pompier et d’ambulancier fascinent la population, comment vivez-vous ce regard et l’admiration qu’on vous porte? Est-ce agréable et valorisant ou épuisant?

Nicolas “J’ai toujours essayé de démystifier ce métier et cette image de super-héros. De temps en temps nous avons la chance de sauver une vie de manière incroyable, mais notre quotidien est complètement différent des reportages qui passent à la télé.

Lorsqu’une personne vit une situation peu banale, pour elle c’est exceptionnel alors que pour nous ça fait partie de notre travail et de notre quotidien. Je pense que c’est ce qui propage cette image de super-héros.”

Céline “Je trouve que chaque métier est difficile. Dans les domaines des secours et d’urgences, nous sommes simplement plus visibles. La population nous voit intervenir sur un accident, ce qui peut être impressionnant. Chaque métier à sa charge mentale ou physique qui lui est propre. Dans chaque secteur on rencontre des difficultés au quotidien, et tous ont du mérite. Par exemple, j’ai été vendeuse en boulangerie durant un an et pour moi ça a été l’année la plus dure de ma vie. Le fait de devoir rester 8 heures debout à être disponible, à servir les clients, pour moi c’est plus facile d’exercer mon métier actuel. Tout le monde n’est pas fait pour toutes les professions, c’est en fonction de notre caractère et de notre personnalité.”

Avez-vous une anecdote, un souvenir à partager avec nous?

Nicolas “Parfois nous avons des situations cocasses, j’ai déjà passé une nuit entière ou il faisait très froid à démonter un chéneau dans lequel un chat était coincé. Les interventions qui m’ont le plus marqué ne sont pas forcément les plus impressionnantes, parfois c’est juste l’échange, le regard, une phrase avec le patient qui fait qu’une complicité s’installe. J’ai eu l’occasion de transporter un jour, au tout début du SIS, une personne née en 1899. C’était en 2001, ce monsieur avait donc 101 ans. Lorsque je l’ai annoncé à l’hôpital en remplissant le formulaire, ils pensaient que je m’étais trompé de date de naissance.”

Céline “Un jour nous avons été appelés chez une dame qui ne répondait pas, nous avons fait appel aux pompiers pour qu’ils ouvrent la porte d’entrée. La dame avait simplement oublié de prévenir qu’elle était partie en vacances. Elle avait une caméra installée chez elle, je me suis toujours demandé ce qu’elle a dû penser en voyant les vidéos de deux pompiers, deux ambulanciers et deux policiers qui entrent chez elle…”

Texte: Sophie Amey, Stéphane Niederhäuser,
SISMN — Photos : Sophie Amey — Vidéo :
Quentin Perrenoud

 

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STEP : nouvelles installations à la pointe de la technologie

Station d'épuration : nouvelles installations à la pointe de la technologie

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Les visites guidées des nouvelles installations de la Station d’épuration des eaux usées ont rencontré un franc succès. Photo Aurore Sande

L’accès à l’eau est nécessaire au développement des villes. L’évacuation des eaux usées aussi. Cet aspect, certes moins élégant mais fondamental, est peu documenté. L’évacuation des eaux usées a rapport à l’invisible, au caché, voir au sale. Une machinerie invisible, pour reprendre les mots de l’historien Jean Vigarello, se développe et permet aux villes de se constituer grâce à des infrastructures camouflées.

Ainsi, au fil du 19e siècle, les villes vont être assainies grâce au développement des nombreuses infrastructures souterraines. L’eau, vecteur de vie mais aussi de maladie voir de mort, va être maitrisée, ses débits vont être calculés. L’ingénieur devient un acteur essentiel du développement des villes et de ses infrastructures souterraines. Ces infrastructures camouflées racontent tout un pan de l’histoire de la ville, elles participent au patrimoine local.

Je vous invite à un petit retour en arrière, à l’époque où le territoire de La Chaux-de-Fonds n’est encore qu’une forêt, irriguée en sous-sol par quelques sources souterraines. Vous le savez, les Montagnons s’installent ici petit à petit, au milieu du 14e siècle. Notre voisine Le Locle existe déjà. La Sagne aussi. Le village se développe autour de l’actuelle Place de l’Hôtel de Ville. Il y a peu d’eau. On se débrouille avec les sources souterraines comme la Ronde, l’eau de pluie et de fonte des neiges.

La source de la Ronde fait surface au numéro 33 de la rue. C’est alors en dehors du village. Ses eaux s’écoulent lentement vers l’est pour se perdre dans les emposieux de la Combe du Valanvron. Le lit de la Ronde reçoit alors les eaux pluviales et, petit à petit, les eaux ménagères. C’est le seul exutoire pour ces eaux usées.

Le village, lui, grandit, se déploie autour de la place centrale qui est souvent décrite comme un lieu humide où l’eau stagne et génère une certaine puanteur. Puis arrive cette fameuse nuit du 4 au 5 mai 1794, durant laquelle un incendie ravage 52 maisons, détruit le temple, et met à la rue près de 170 familles. L’histoire de La Chaux-de-Fonds aurait pu s’arrêter là.

Mais c’était sans compter sur la volonté des autorités à reconstruire rapidement, sur la générosité des villages avoisinant, et sur l’importante entreprise de collecte de dons menée à travers le pays par Moïse Perret-Gentil et quelques autres. On a reconstruit. En pierre, avec de larges espaces entre les maisons. Et on commence de se poser la question de l’évacuation des eaux usées.

C’est alors une compagnie privée, la Compagnie du Village, qui gère les questions de voirie pour le village. On lui doit la première canalisation vers 1805. L’administration communale, elle, ne prendra cette mission à sa charge qu’à partir de 1840.

En 1852, l’écrivain Martin Laracine parcourt le village et décrit ce qu’il voit. Arrivé à la Place neuve, actuelle Place du Marché, il alerte le lecteur : je cite : ” Je vous ferai grâce de la rue de la ronde qui n’a d’ailleurs pas d’issue ; c’est la rue qui a le plus de peine à devenir propre.” Et plus loin, il ose une critique :  “La Chaux-de-Fonds pêche essentiellement par l’eau et le pavé, et c’est de ces deux choses que les habitants ont le plus à souffrir. Pourtant, ce sont des inconvénients auxquels on pourrait facilement remédier. On a su trouver des fonds pour construire un collège, bâtir un hôpital, pour créer des établissements de bienfaisance et d’utilité publique, tandis que l’on n’a pas encore songé au point le plus essentiel de la salubrité publique : l’eau”. Mais les habitants devront encore patienter.

Vers 1860, des moulins et une scierie sont installés à l’entrée de la Combe des Moulins, à l’emplacement actuel de Bikini test. Ils sont actionnés par des roues souterraines et le débit d’eau est régulé par des bassins de rétention installés en amont des emposieux. L’évacuation des eaux entre la rue de la ronde et les emposieux se fait alors à ciel ouvert. Une première tentative de canalisation de la Ronde a lieu en 1868. Un canal est construit le long de la Ronde depuis la rue du collège afin maintenir les eaux de source dans un canal séparé des eaux usées.

Les Moulins sont rachetés par la Ville puis désaffectés. Les autorités souhaitent utiliser les emposieux uniquement pour évacuer l’eau des égouts et supprimer les bassins de rétention car ils dégagent de fortes odeurs. Le Conseil d’Etat met en garde les autorités locales. Les emposieux risquent de s’obstruer rapidement par la suppression des bassins de rétention qui jouent un rôle de décanteur naturels. Les autorités ne suivent pas ces mises en garde et, 4 ans plus tard, les emposieux sont bouchés.

Les eaux usées chargées en débris et autres immondices, voir du goudron et de la houille provenant de l’usine à gaz se déversent donc dans le lit naturel de la Ronde et la Combe du Valanvron, sur près de 7 km, à ciel ouvert, jusqu’au lac du Cul des Prés. On imagine facilement les conséquences comme la puanteur, et la propagation d’épidémie de choléra à cause de la pollution de la nappe phréatique. Les propriétaires dont le terrain est pollué seront indemnisés par la commune.

Les autorités cherchent des solutions. Un ambitieux projet de canalisation par tunnels jusqu’au lac du Cul des Prés est refusé par l’Etat de Berne, en 1886. Tous les projets de traverser la roche en direction du Doubs s’avèrent irréalisables. Le village, lui, devient ville de près de 30’000 habitants et se dote de l’eau courante à partir de 1887. Cela entraine une nette augmentation de la quantité d’eau à évacuer, sans que l’on ait trouvé de solution à la question de l’évacuation des eaux.

Au même moment, un premier collecteur est construit sous l’Avenue Léopold-Robert. Un deuxième grand collecteur sera installé en 1895. C’est au conseil communal d’origine bernoise, Hans Matthys, aux affaires durant 38 ans, que l’on doit le formidable développement des infrastructures des services industriels. A titre de comparaison, en 1906, 42 km de canaux sont installés. 25 ans plus tard, en 1930, on en compte 63. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 144 km de collecteurs et canaux qui permettent l’évacuation des eaux usées.

Mais revenons à nos emposieux toujours bouchés. Ils sont finalement retrouvés et nettoyés. La vidange est menée entre 1907 et 1909. Deux crédits sont nécessaires pour mener à bien ce travail colossal. 12’000.- sont votés en 1907 par le conseil général et 65’000 en 1909. En 1909 toujours, dans une conférence donnée lors de la réunion d’été de la Société des sciences naturelles, le Dr Henri Schardt parle même de ruisseau-égout. La capacité d’évacuation faible, la profondeur des installations souvent insuffisante rend l’évacuation à la Combe des Moulins très difficile. Le risque d’inondation est réel.

Les rapports et études se suivent en 1934, 1954 et 1960. Il faut attendre la fin des années 60 pour que de nouvelles études permettent la création d’une centrale d’épuration des eaux.

Les emposieux sont alors définitivement mis hors service et les installations construites près de 1500m plus à l’est, entre la Combe des Moulins et la Combe du Valanvron, là où nous nous trouvons aujourd’hui. La STEP est inauguré en grande pompe en 1975. Je cite L’Impartial du 19 septembre 1975 “Un point noir subsistait dans l’épuration des eaux du canton. La Chaux-de-Fonds. Il sera officiellement effacé aujourd’hui.”

Pour conclure, je dirais que s’intéresser à l’histoire de l’évacuation des eaux d’une ville, c’est s’intéresser au patrimoine souterrain, invisible, mais absolument nécessaire au développement et à la survie d’une ville.

Il y a là un intéressant un sujet de recherche pour des étudiantes ou des étudiants en histoire ou dans un domaine scientifique.

Les invité-e-s étaient attendu-e-s pour la partie officielle, suivie d'une visite des nouvelles installations, pour terminer par un apéritif.

La STEP a inauguré deux nouveaux bâtiments. Quels travaux ont été réalisés et quels sont les avantages de ces aménagements ?
Les micropolluants organiques tels que les restes de médicaments, de pesticides ou encore de fongicides posent des problèmes de santé publique et pour le milieu naturel. Dès lors, toutes les STEP d’une certaine importance doivent désormais traiter ces substances pour en éliminer au moins 80 %. Début juin, la STEP de La Chaux-de-Fonds a ainsi mis en service sa nouvelle unité de traitement de micropolluants, la 1re du canton et la 3e en Suisse romande.

La STEP reçoit la totalité des eaux du territoire communal, tant les eaux usées que les eaux de pluie, le réseau d’assainissement étant en système « unitaire ». Par temps sec ou faiblement pluvieux, nous traitons la totalité des eaux à l’entrée de la STEP, soit au maximum 550 litres par seconde. Dès que les pluies sont plus soutenues, une partie des eaux ne peut pas être traitée par la STEP, mais subit tout de même un prétraitement en étant déviée dans un bassin d’eaux pluviales, permettant de retenir une partie des boues par décantation et des déchets par dégrillage. La transformation de ce bassin d’eaux pluviales permet désormais de quadrupler la capacité de dégrillage, soit 8’000 litres par seconde, réduisant ainsi de 95 % les déchets inesthétiques et bien visibles dans la Ronde où se rejettent ces eaux.

De manière très simplifiée, pouvez-vous nous expliquer le processus d’assainissement des eaux usées ?
1. Traitement mécanique : l’eau commence par traverser successivement plusieurs grilles, toujours plus fines, pour se débarrasser de ses déchets plus ou moins solides (graviers, papiers, objets divers, sables, etc.). Les matières minérales sont lavées puis stockées avant de partir en décharge. Les autres déchets sont essorés et évacués vers l’usine d’incinération.

2. Traitement chimique : l’eau est additionnée de chlorure ferrique auquel se fixent les phosphates. Ces sels devenus insolubles sont ensuite éliminés avec les boues.

3. Traitement biologique : celui-ci est identique aux mécanismes d’épuration qui ont lieu dans la nature. Ce traitement de l’eau assure un rendement supérieur à 90 %. Les bactéries et micro-organismes, cultivés sous contrôle dans les bassins, éliminent tout ce qui est biologiquement dégradable (matières organiques et ammonium). Ces bactéries, qui forment « les boues activées », sont ensuite dirigées vers un second bassin, où elles décantent. Les boues qui se sont déposées au fond du bassin sont, quant à elles, pompées, pré-épaissies, digérées (production de biogaz permettant de couvrir la totalité des besoins en chaleur et les 50 % des besoins en électricité), déshydratées par centrifugation et pour finir évacuées vers l’usine d’incinération. L’eau surnageant se clarifie petit à petit et, lorsqu’elle est totalement épurée, est acheminée vers le traitement ultime : celui des micropolluants.

4. Traitement des micropolluants : le procédé retenu est un dosage de charbon actif en poudre dans les eaux qui passent ensuite à travers des filtres bicouches (sable/anthracite).

Il aura fallu en moyenne 22 heures à une goutte d’eau pour effectuer le cycle complet d’épuration, avant de rejoindre le cours de la Ronde.

Les eaux usées sont-elles assainies à 100 % ? Si ce n’est pas le cas, que deviennent-elles ? Et comment sont traités les déchets qui se trouvent dans ces eaux ?
– Eaux arrivant à la STEP : environ 8 mios de m³ par an (moyenne des cinq dernières années).

– Eaux traitées totalement : environ
6 mios de m³ par an (3 litres sur 4).

– Eaux déversées, non traitées : environ
2 mios de m³ par an. Toutefois, la quasi-totalité des eaux non traitées, soit 99 %, est dégrillée et en partie décantée afin de ne rejeter que très peu de déchets résiduels dans le milieu naturel (seule 1 pluie par an, en moyenne).

Travailler à la STEP, d’un point de vue extérieur, semble difficile et éprouvant. À quoi ressemble le quotidien d’un ou d’une employé·e ?
Ce travail n’est pas très difficile et éprouvant dans la mesure où nous travaillons en équipe, bénéficiant ainsi de compétences professionnelles différentes et complémentaires.

Outre les tâches de contrôles des installations, largement automatisées, nous prenons du temps à l’entretien et la révision des machines afin d’éviter au maximum des pannes.

Textes : Sylvie Pipoz et Didier Gretillat

Prises de vue photo : Aurore Sande et Sophie Amey
vidéo : Quentin Perrenoud

 

Didier Gretillat, responsable administratif de la STEP.

LA STEP EN QUELQUES CHIFFRES

Prix des nouveaux aménagements :

  • traitement des micropolluants: CHF 10 mios (subventionné à hauteur de 90 % par la confédération et par le canton, soit CHF 1 mio restant à la charge de la Ville).
  • traitement des eaux déversées :
    CHF 2.7 mios (subventionné par le canton à 30 %, soit environ CHF 1.9 mio restant à la charge de la Ville).

Nombre de mètres cubes d’eaux usées traitées :
environ 6 mios de m3 par an.

Pourcentage d’eaux épurées et déversées dans la nature 

  • 75 % d’eaux traitées totalement.
  • 24.75 % d’eaux déversées
    dégrillées.
  • 0.25 % d’eaux déversées sans
    aucun traitement.

Nombre d’employés à la STEP :
Actuellement 5 employés, représentants 4.8 équivalents plein temps. D’ici la fin de cette année, un 6e collaborateur sera engagé pour remplacer un départ à la retraite.

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Le dossier du mois

Bienvenue à MUZOO

BIENVENUE À MUZOO !

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MUZOO, qui a totalement ouvert ses portes le 17 décembre 2022, est né de la fusion du Bois du Petit-Château et du Musée d’histoire naturelle (MHNC) qui s’est installé dans le bâtiment de l’Ancien Stand. Le Dossier du mois de mai vous emmène à la rencontre de cet écrin de nature et de ses habitants, mais aussi des personnes qui, chaque jour, s’investissent sans compter et sans qui ce lieu magique ne vivrait pas. Un endroit ludique qui réunit découvertes, jeux et partages. Nicolas Margraf, conservateur et responsable du secteur muséal et Christelle Jaeggi, soigneuse animalière, ont répondu à nos questions :

1) Pouvez-vous résumer l’histoire de MUZOO, de la création du Bois du Petit-Château et du Musée d’histoire naturelle, jusqu’à leur fusion en 2022 ?

Nicolas:  Le musée d’histoire naturelle a été fondé en 1880 dans une salle du Vieux-Collège (rue du Collège 6), sur la base d’une collection scolaire initiée par Célestin Nicolet (pharmacien, botaniste et géologue). Après plusieurs déménagements, le musée pose ses valises à l’Hôtel des Postes où il reste jusqu’en 2022. L’année dernière, il s’installe à l’Ancien Stand et fusionne avec le zoo sous l’appellation “MUZOO”.

Le zoo quant à lui est né en 1891. La “société d’embellissement” fait don à la commune du parc public “le Bois du Petit-Château” qui deviendra progressivement un parc animalier. C’est en 1974 que ce parc animalier se transforme en parc zoologique avec l’introduction de nombreuses espèces.

Par la suite, le Vivarium est accueilli sur le même site avec la construction de cinq pavillons. En 1998, le Zoo, le Vivarium et le MHNC se regroupent au sein des “Institutions zoologiques”. Depuis 2001 l’idée de déplacer le MHNC à l’Ancien Stand est évoquée, mais aucun projet n’aboutit, le musée ferme ses portes au public en 2014. C’est en 2017 que le projet appelé à l’époque “IZoo18” commence à germer. Il est accepté par le Conseil général en 2018 et est inauguré en 2022, sous le nom “MUZOO”.

2) Parlez-nous des collections exposées au musée, quelles sont leurs histoires ?
Nicolas : Les collections d’un musée s’étoffent au fil du temps. Les collections de MUZOO ont été largement enrichies par un certain Dr Albert Monard, conservateur du musée dans les années 30. Plusieurs animaux africains sont rapportés de ses expéditions en Afrique (particulièrement en Angola) pour rejoindre les collections. Celles-ci s’enrichissent également grâce aux échanges et aux dons. J’aime à dire que la collection d’un musée est comme un iceberg : le public ne voit qu’une petite partie de ce qui existe réellement. Les collections de MUZOO comptent près de 100’000 objets, qui vont du fossile à l’éléphant, mais seuls 275 animaux sont visibles par le public, une grande proportion n’est donc pas exposée.

Un certain nombre de spécimens en collection ont une importance internationale, par exemple les “spécimens type”, toutes les espèces ont en un. Lorsqu’un scientifique décrit une nouvelle espèce, il sélectionne un individu (parfois plusieurs), il le met en collection et base sa description de l’espèce sur ce spécimen. Cet individu doit être conservé dans un musée et devient une référence. MUZOO est dépositaire d’un certain nombre de types d’espèces d’insectes, quelques mammifères et certains oiseaux. Les chercheurs viennent parfois de loin pour les étudier.

Comme je l’ai dit précédemment, les collections s’agrandissent aussi à la faveur de dons, mais on ne peut pas tout accepter. Le musée suit une politique d’acquisition. Pour qu’un spécimen entre en collection, il est important qu’il soit en règle, détenteur de papiers, mais aussi, pour asseoir sa valeur scientifique, il est nécessaire de savoir d’où provient le spécimen, où a été faite la capture et quand. Grâce à ces informations, les chercheurs peuvent retracer l’histoire d’un spécimen, mais aussi l’histoire d’une espèce dans le temps et dans l’espace afin d’étudier, par exemple, la variation des aires de répartition… un thème particulièrement intéressant et important, à une époque des grands bouleversements climatiques qui modifient la distribution des espèces sur la planète.

3) Pouvez-vous nous décrire le déroulement d’une journée à MUZOO ?
Nicolas : Au musée, la journée de travail commence principalement en coulisse : entretien de l’exposition, préparation et accueil d’activités tel que les anniversaires, les animations et ateliers divers, les visites guidées, et parfois les afterworks qui ont lieu en soirée, tous les derniers jeudis du mois dans un musée différent. Nous nous occupons également de la boutique qui réunit des articles écoresponsables sélectionnés avec soin et de la mise en place de la cafétéria avant l’ouverture à 10h. Elle propose des repas produits localement, frais, et livrés chaque jour. On peut aussi y boire un verre avec de la bière locale à la pression, ou du vin de la ville. Nous nous réjouissons de l’arrivée des beaux jours pour pouvoir accueillir les visiteurs·euses sur la magnifique terrasse de MUZOO.

L’une des tâches importantes du musée est le soin aux collections, c’est le travail de la conservatrice-restauratrice. Que ce soit les animaux naturalisés exposés ou ceux qui sont dans les dépôts, elle s’occupe de fournir les conditions optimales à leur conservation, elle les bichonne et les répare au besoin. Elle doit notamment dépoussiérer et prendre soin des animaux exposés avant l’arrivée du public. Elle est chargée également de surveiller l’état des animaux empaillés et de prévenir toute infestation, car ils sont susceptibles d’être attaqués par des ravageurs tels que des mites, par exemple.

Christelle : Au zoo, la première chose à faire en arrivant, c’est de vérifier que tous les animaux vont bien. Nous ouvrons à ceux que nous rentrons à l’intérieur le soir (poules, canards, chèvres), nous les nourrissons et nous nettoyons les enclos. En fin de journée nous préparons la nourriture pour le soir et pour le lendemain, et nous rentrons les animaux. En plus de cela s’ajoutent les petits imprévus et les surprises telles que les naissances, les arrivées, etc. Les journées et le temps passent très vite.

4) Quelles professions trouve-t-on à MUZOO, autant dans le secteur animalier et que muséal ?

Nicolas : Au total, nous sommes une quarantaine à travailler à MUZOO, pour l’équivalent de 15 postes à plein temps. À la tête de MUZOO, il y a le directeur, Xavier Huther. Puis l’équipe est séparée en deux secteurs: le secteur zoologique avec Yasmine Ponnampalam comme responsable et le secteur muséal dont j’ai la responsabilité.

Au musée nous ne sommes pas très nombreux, il y a l’équipe scientifique et l’équipe d’accueil. Puis les services transversaux, qui comprennent la médiatrice et l’assistante administrative.

Christelle : Du côté du zoo, il y a plusieurs soigneurs·euses, un agent technique, deux apprenti·e·s et des civilistes qui nous aident.

N’oublions pas que le zoo est ouvert 365 jours par an, car il faut bien sûr s’occuper des animaux tous les jours. Le zoo héberge aussi la seule station de soin du canton qui compte deux infirmeries où les animaux sauvages blessés sont amenés par la population. Nous recevons près de 800 animaux par an que nous essayons, dans la mesure du possible, de soigner et de relâcher. Cela demande beaucoup de travail et d’investissement, que ce soit le week-end, la nuit, etc…ce sont des métiers passion. Heureusement, des bénévoles offrent de leur temps pour aider à la station de soin.

Nous n’avons pas de vétérinaire à l’interne, lorsque c’est nécessaire, nous amenons les animaux chez un spécialiste externe. Nous accueillons beaucoup d’oisillons, de jeunes orphelins, les accidentés de la route, des cas d’empoisonnements, les hérissons blessés par des tondeuses à gazon… une vraie catastrophe!

Bois du Petit Château entre 1895 et 1910, Louis Burgy - Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds, Fonds cartes postales.
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Nicolas Margraf - photo Aline Henchoz
Christelle Jaeggi - photo Sophie Amez

5) Comment fait-on si l’on souhaite se former ou travailler à MUZOO ?
Nicolas : Au musée pour le moment, nous ne formons pas d’apprenti·e·s, mais deux civilistes font actuellement leur service civil ici. Pour intégrer l’équipe scientifique, il est nécessaire d’avoir fait des études dans les domaines de la biologie, des sciences naturelles ou environnementales. En ce qui concerne la conservation-restauration, un excellent cursus est proposé dans ce domaine à la HE-Arc. Pour ma part, j’ai étudié la biologie avec une formation complémentaire en muséologie.

Christelle : Au zoo, il est possible d’effectuer des stages, une demande et une lettre de motivation doit être envoyée à MUZOO. Nous formons également un/une apprenti·e tous les deux ans. Actuellement, nous avons deux apprentis, mais c’est un cas spécial.

Pour devenir soigneur·euse animalier, il faut compter 3 ans d’apprentissage à l’EPSIC à Lausanne, ou 2 ans si la personne détient déjà un CFC. Durant la formation et les stages interentreprises, nous sommes confrontés à toute sorte d’animaux que nous étudions. À MUZOO également, nous sommes amenés à travailler dans tous les secteurs: rapaces, mammifères, au vivarium… Ensuite certaines affinités se créent avec les animaux, chacun·e à ses préférences et est à l’aise avec telle ou telle espèce.

6) Quelles institutions réglementent les normes et les lois sur la détention d’animaux ?
Christelle
: C’est l’OPAn, “l’ordonnance sur la protection des animaux”. C’est elle qui détermine les normes concernant la superficie et le nombre d’animaux autorisés par m2. Bien entendu à MUZOO le but est d’avoir ce qui se fait de mieux et d’offrir le plus d’espace possible aux animaux. Le SCAV (Service de la consommation et des affaires vétérinaires) intervient également, il contrôle, accepte ou refuse les demandes spéciales. Par exemple, nous avons eu une chevêche (petite chouette) qui avait une patte abimée. En général, nous n’avons pas le droit de détenir un animal sauvage, mais comme elle n’aurait pas pu chasser dans la nature, nous avons obtenu l’autorisation du service de la faune du Jura de la garder.

Nous réalisons également des échanges entre zoos afin d’accueillir de nouveaux animaux et pour éviter que les individus d’une même famille ne se reproduisent entre eux. Quand il y a une naissance, nous devons l’ajouter dans un registre dans les 3 jours qui suivent, en informant que telle espèce est née, les informations sur le père et la mère. Certains animaux sont vendus à des privés, comme les chèvres par exemple. Nous avons une règle entre nous: c’est à l’employé·e qui voit en premier le nouveau-né que revient la chance de choisir son nom.

 

7) Quels sont les animaux les plus difficiles à nourrir et à soigner ?Christelle : Au niveau du genre de nourriture particulière, je dirais les rennes, car ils ne mangent pas la même chose que les autres animaux, nous devons préparer des légumes râpés, des betteraves trempées, pas de foin, mais du regain. Le tétras est également une espèce compliquée à nourrir, car la composition est très variée et spécifique. Dans le vivarium, nous leur donnons des proies mortes que nous réchauffons. Généralement nous nettoyons les enclos sans les sortir. Les espèces venimeuses sont soignées par des personnes qui ont des autorisations et formations spéciales, tout le monde ne peut pas le faire.

8) Quelles sont les prochaines activités prévues à ne pas manquer ?
Nicolas :

  • Jusqu’au 15 octobre, l’exposition temporaire de photographie “la grande migration”. Le photographe chaux-de-fonnier Pablo Fernandez nous fait découvrir le déménagement du MHNC et sa mue en MUZOO.
  • Une autre exposition temporaire sera vernie à la fin de l’année, mais son thème est encore secret.
  • Les anniversaires, les ateliers et les visites commentées sont aussi disponibles en tout temps.
  • Pour répondre au mieux à la demande et permettre au public de profiter de la terrasse en début de soirée, le musée, le vivarium, la boutique et la cafétéria jouiront d’un horaire prolongé durant l’été et fermeront à 17h45 au lieu de 17h00 (du 21 juin au 21 septembre).

Texte : Sophie Amey, Nicolas Margraf et Christelle Jaeggi  /  
Photos : Sophie Amey, Aline Henchoz, Suisse Tourisme – André Meier

MUZOO EN CHIFFRES

MUZOO EN CHIFFRES

0
Nombres d'employés
0
EPT
0
objets au musée
0
spécimens exposés
0
espèces au vivarium
0
individus au vivarium
0
espèces dans le parc
0
individus dans le parc
0
visiteurs par mois

10-20

naissances par année

700-800

animaux amenés à la station de soin, par mois

Suisse Tourisme – André Meier
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40e Fête De Mai

40e fête de mai

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La Fête de mai tire son origine de l’attachement et la générosité d’un habitant pour sa ville : La Chaux-de-Fonds. Le 28 septembre 1982, Alfred Olympi fait don à sa ville de ses parchets situés sur la commune d’Auvernier en émettant le vœu qu’une fête soit organisée afin que le produit des vignes soit proposé à la population.

Ce vignoble d’environ 20’000 m2 trouve là les conditions idéales pour produire du Chasselas et du Pinot noir. Mais aussi du non filtré, de l’œil de Perdrix et du Pinot noir barrique et, depuis cette année, du Chasselas en vin nature.

Confié à un encaveur de renom, le vin de La Chaux-de-Fonds se nourrit et s’inspire intimement de la culture de sa ville, où le travail minutieux, le soin du détail, l’exigence de la qualité et le goût pour la créativité, forgent génération après génération la réputation internationale de toute une région.

Au cœur de l’urbanisme horloger inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, la nouvelle cuvée est fêtée ensuite chaque année lors de la traditionnelle Fête de mai, où les habitant·e·s et les ami·e·s de la Métropole horlogère, prennent plaisir à se retrouver dans une ambiance chaleureuse et conviviale.

1) Pouvez-vous nous en dire plus sur le vin de la Ville ?
Les vins de la Ville sont élevés au domaine de Montmollin depuis 40 ans, et depuis 2019, les vignes et les vins sont labélisés Bio Bourgeon. Au départ, les vins étaient proposés uniquement lors de la Fête de mai, et depuis plus d’une dizaine année, ils sont proposés à la vente toute l’année, via le site internet ou par l’intermédiaire de plusieurs commerçants et restaurants de la ville de La Chaux-de-Fonds.

Actuellement, c’est environ 10’000 bouteilles qui sont produites chaque année, dont plus de 1’300 pour la Fête de mai.

Depuis cette année, une nouvelle petite cuvée (300 bouteilles) d’un Chasselas non filtré et sans sulfite ajouté, est proposée. Cette méthodologie le rend plus expressif en bouche, mais il est aussi plus fragile qu’un autre vin, dans le sens où il n’apprécie pas les grands changements de température.

2) Pourquoi la Fête de mai aura-t-elle à nouveau lieu dans la vieille ville ? Est-ce une demande de la population ?
Après une annulation en 2020 en raison de la situation sanitaire, une fête allégée en 2021, l’édition 2022 devait absolument avoir lieu. Pour rappel, la configuration des Anciens abattoirs se prêtait bien aux éventuelles mesures de protection qui auraient alors pu prendre place. C’est sous un soleil radieux que la Fête de mai s’y est déroulée et que le public venu en nombre a pu profiter des festivités, notamment les familles qui ont apprécié le côté sécuritaire lié à l’enceinte. Les retours ont été très positifs hormis quelques réticences de certains commerçants. 

Comme la Fête de mai est un évènement tourné vers son public, pour sa 40e édition, nous avions à cœur de revenir en ville afin de fêter cet anniversaire en rassemblant un maximum de personnes. Le samedi 13 mai, la Fête de mai étendra également ses collaborations puisque l’association des Commerçants Indépendants de Détail de La Chaux-de-Fonds, le CID, organisera également sa Farfouille ce jour-là. Une chance pour toutes et tous de faire de bonnes affaires, aussi bien durant le marché aux puces géant qu’auprès des commerces locaux !

3) Cette année, nous fêterons le 40e anniversaire de la Fête de mai. Des surprises sont elles attendues ?

Nous faisons tout pour rendre cette édition exceptionnelle. Tout comme l’excellent millésime qui y sera proposé, la Fête de mai, nous l’espérons, sera mémorable et vecteur d’échanges. 

À la clef, plusieurs surprises attendent le joyeux public. Afin d’émoustiller les curiosités, nous pouvons d’ores et déjà annoncer quelques incontournables sur la scène de la rue du Collège : le coup d’envoi et l’apéritif offert à 11h, une preuve de style élégante et éco-responsable à 14h ou encore “3 écoles – 1 concert” à 15h30, sans oublier la Silent Party dès 20h.

Par ailleurs, avec la nouvelle loi sur les plastiques uniques et l’obligation d’utiliser de la vaisselle réutilisable, un stand tenu par le comité d’organisation se chargera de récupérer la vaisselle consignée et de promouvoir l’utilisation de la monnaie locale l’Abeille (chargement possible de l’application ou de la nouvelle carte). Le public pourra en effet utiliser l’Abeille auprès des guinguettes/stands professionnels lors de cette journée ou auprès des 100 partenaires Abeilles habituels. Un verre à pied “Fête de mai 40e” pourra y être acquis pour CHF 5.-. Relevons encore que Vadec, sponsor principal, tiendra également un stand près de la place du Bois pour informer le public des possibilités de valorisation des déchets.

4) Comment définissez-vous l’ambiance de cette fête ? 
Ce qui nous plaît particulièrement, c’est son côté “fête de village”, sa simplicité et les liens qui sont tissés autour de l’évènement. Sans l’aide précieuse des services de la Ville et des membres du comité d’organisation, la Fête de mai n’existerait simplement pas. Nous profitons de l’occasion pour remercier chaleureusement nos collègues pour leur contribution ainsi que le Conseil communal pour sa confiance.

Nous pensons également à la collaboration avec les associations locales qui concoctent les mets et servent le vin de la Ville, soit La Coquille, le Cronos Club, L’EPi-Fun For All, La Persévérante et Just for Love. Citons encore le Parlement des jeunes qui organise la Silent Party ou Emmaüs qui valorise les objets de seconde main. Chaque année, des milliers de personnes se réunissent autour de la Fête de mai et c’est pour nous la meilleure des satisfactions. Le marché aux puces géant et celui des enfants, la Mini-Trotteuse, les animations musicales et la Silent Party sont les piliers du succès de la Fête de mai. 

Seule préoccupation chaque année : la météo parfois trop capricieuse à notre goût. Notre public étant un public régional et averti, nous comptons sur sa bravoure reconnue pour faire face aux aléas météorologiques du mois de mai.

5) Un mot sur la Mini-Trotteuse et le programme enfants ?
Cette année, la course des enfants sera organisée autour de la place du Marché. Les inscriptions se feront comme à l’accoutumée durant la matinée dans le collège des Marronniers et les premiers départs de la catégorie pousse-cailloux auront lieu à 15h30.

De 7h30 à 17h00, les enfants de 4 à 17 ans seront également accueillis par les moniteurs·trices du Service de la jeunesse pour vendre leurs objets. Ils seront invités à imaginer leur plus beau grimage et pourront se le faire dessiner par des expert·e·s gratuitement, sous la tente de l’animation, qui sera installée sur la place du Bois. 

Toutes les infos sur www.fetedemai.ch

Texte : Ana Sarrias et Laure Houlmann, co-présidentes du comité de la Fête de mai.
Photos :  Aline Henchoz & Quentin Perrenoud

En chiffres

Nombre de participant·e·s à la Mini-Trotteuse : entre 300 et 500

Nombre de mètres parcourus : entre 400 mètres et 1200 mètres en fonction de la catégorie

Nombre de stands du marché aux puces : 248

Nombre de casques pour la Silent party : 1000

Nombre de personnes chargées de l’organisation : 13 

Nombre de personnes ayant fait une bonne affaire lors du marché aux puces ;-) : 709 dont 301 enfants

Nombre de bouteilles écoulées pour la Fête de mai : 1300

Nombre de musiciens sur la scène pour cette 40e édition : 85

Dimension de la scène : 8 mètres

Nombre de stands de nourriture : 9

Fête de mai : samedi 13 mai 2023 de 8h00 à 02h00.

Les ventes du vin de la Ville : 

  • Samedi 6 mai 2023 de 8h00 à 12h00 Marché (place de la Carmagnole)
  • Jeudi 11 mai 2023 de 17h00 à 19h00 Serre 23 (derrière le bâtiment)
  • Samedi 13 mai 2023 de 8h00 à 12h00 Marché (place de la Carmagnole).
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Des rues propres et une ville belle comme un camion

Des rues propres et une ville belle comme un camion

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Gilles-Alain Schumacher est l’un des trois chauffeurs grutiers du secteur déchets de la Ville ; il y travaille depuis plus de 10 ans. Un métier difficile où la précision est de mise. Des adaptations logistiques en fonction de chaque emplacement, l’usure du matériel, la météo, un terrain compliqué… un travail qui demande donc beaucoup de concentration afin d’assurer la sécurité face à divers facteurs potentiellement dangereux.

Nous les connaissons toutes et tous très bien, ces camions oranges qui circulent dans nos rues. Nous avons l’habitude de les croiser, ces messieurs vêtus d’un costume jaune fluorescent… et pourtant nous ne connaissons rien de leur quotidien et de leurs journées de travail.

Le Service des espaces publics est composé de quatre domaines : voirie, vert, services généraux et ateliers, qui regroupent neuf secteurs bien spécifiques : le secteur chantiers, le secteur logistique, le secteur nettoyage, le secteur déchets, le secteur vert, les services généraux, le secteur mécanique, le secteur serrurerie et signalisation, et le secteur mobilier, jeux & marquage. C’est au fil des futures éditions du Tourbillon que nous découvrirons ces secteurs les uns après les autres, en allant à la rencontre des acteurs et actrices qui les composent et qui y travaillent.

Durant cette édition de mars, nous parlons déchet. Comment sont-ils traités ? Comment se déroule une journée au volant d’un camion poubelle ? C’est Fabien Kolly (voyer-chef adjoint du Service des espaces publics) et Claude Chappuis (responsable du secteur déchets) ainsi que leurs équipes, qui reçoivent Le Tourbillon pour présenter ces métiers de l’ombre.

1) Comment sont organisées les équipes et les tournées dans le secteur déchets de la Ville ?
Pour les équipes chargées du déneigement, leur journée commence à 3h du matin. À 7h, c’est le départ pour le ramassage des déchets. Il y a trois personnes par camion poubelle récoltant le compost ou le papier-carton, 2 servants et un chauffeur. Plusieurs chauffeurs ont des tournées fixes et d’autres sont plus multitâches et assurent diverses tournées, autant pour les déchets valorisables que pour les ordures ménagères. Nous avons trois camions-grues dans le service pour la récolte des ordures ménagères et des entreprises, et les chauffeurs travaillent seuls dans ce type de véhicule. Cela représente 360 conteneurs d’ordures ménagères et 240 conteneurs d’entreprises à vider par semaine. À cela s’ajoutent 108 conteneurs enterrés pour les déchets valorisables situés dans les écopoints. Un travail considérable réparti entre les 3 chauffeurs grutiers. Certains d’entre eux assurent également le salage le soir et prêtent main-forte aux autres équipes qui en ont besoin, lors du ramassage du papier et du carton par exemple.

Nous avons deux déchetteries pour La Chaux-de-Fonds : la déchetterie intercommunale du Crêt-de-Locle et celle installée à la rue du Marais 6, qui est plus petite. Nous trouvons également 34 écopoints où déposer les déchets tels que le fer blanc, l’aluminium, le verre, le papier, les piles et les huiles.

2) Comment sont traités les déchets une fois qu’ils ont été ramassés ?
Pour les déchets incinérables, ils sont acheminés via l’usine de traitement Vadec. Pour le papier-carton, une bonne partie transite dans une station de tri à Cottendart. Concernant les huiles, elles sont traitées chez Thommen-Furler, entreprise spécialisée dans le recyclage et l’élimination des déchets industriels et spéciaux. L’aluminium et le fer blanc, sont traités localement par la société Favre Transports-Récupération, une entreprise active dans le transport de chantier et dans le recyclage. Le verre transite par un partenaire local Tanner & Fils SA qui l’achemine chez un repreneur Vetroswiss.

Concernant les plastiques, il y en a deux sortes : les incinérables et les ” flaconnages ” qui peuvent être recyclés, ils sont acheminés chez des repreneurs. Les encombrants sont également incinérés, mais séparément des encombrants métalliques, qui eux, sont repris par la société Favre Transports-Récupération.

Les déchets ne sont pas “que” incinérés, ils servent de source d’énergie pour produire de l’électricité et de la chaleur, c’est ce qu’on appelle la valorisation thermique ou énergétique. Très utile, par exemple, pour le chauffage à distance installé en ville.

 

En chiffres
quantité de déchets collectés en ville et en déchetterie en 2022 :

Ordures ménagères (sacs taxés) : 5’454 t

Entreprises taxées au poids : 1’513 t

Encombrants incinérables : 1’388 t

Encombrants incinérables (nombre d’interventions) : 4’087

Papier : 774 t

Carton : 1’277 t

Déchets verts (compost) : 1’936 t

Verre : 1’286 t

PET : 37 t

Aluminium & boîtes de conserve : 83 t

Ferraille ménagère mélangée : 279 t

Huiles usées : 29 t

Piles : 8 t

Petits et gros électroménagers, et appareils électriques SWICO : 191 t dont 650 pièces de gros électroménagers.

3) Combien avez-vous de camions à disposition ?
Nous avons trois camions-grues consacrés au ramassage des ordures ménagères et des entreprises, deux camions qui sont équipés d’un crochet à l’arrière, qui permet, soit de prendre une saleuse pour le déneigement et le salage en hiver, soit de récupérer une benne équipée d’une grue pour la récolte des conteneurs enterrés valorisables dans les écopoints.

Deux camions munis d’une benne compactrice récupèrent le compost et le papier-carton lors du ramassage au porte-à-porte et un camion équipé d’une benne, pour les déchets encombrants. Un dernier camion-poubelle récupérant les ordures ménagères est amené à disparaître au terme de l’installation complète des conteneurs enterrés sur le territoire communal.

4) Combien y a-t-il d’employé·e·s au secteur déchets ?
À plein temps ça représente 25 personnes sur les 136 employé·e·s que le Service des espaces publics compte de manière générale. Nous travaillons également en partenariat avec les différents services de placement afin de proposer des emplois à temps partiel et une expérience professionnelle qui, parfois, débouche sur un engagement fixe.

Ce milieu n’est pas très prisé par les femmes. À ma connaissance, nous n’avons jamais eu de femmes dans le secteur des déchets. Une dame qui était dans le secteur nettoyage vient de prendre sa retraite, il y a également plus de femmes dans le secteur des espaces verts. C’est dommage, car un large panel de métiers pourrait s’offrir à elles comme chauffeuse poids lourd, grutière, etc.

5) Formez-vous des apprenti·e·s en interne ?
D’ici peu, nous souhaitons proposer des places d’apprentissage. Nous ne savons pas encore si ce projet aboutira cette année ou à plus long terme, c’est en discussion. Le secteur est à la recherche de chauffeurs·euses poids lourds, mais à l’heure actuelle, il est difficile de trouver du personnel disponible sur le marché dans ce domaine. La solution serait donc de former nous-mêmes un ou deux apprenti·e·s par année, en interne.
Toutes les infos sur les déchets sont sur :
www.chaux-de-fonds.ch/dechets-energie


Texte : Sophie Amey
Prises de vue photo et vidéo : Nolan Crelier
Montage vidéo : Quentin Perrenoud

Photo ci-dessus à gauche : Fabien Kolly, voyer-chef adjoint du Service des espaces publics.

L'interview complète en vidéo

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Reconstruction du Grand-Pont : future promenade urbaine

reconstruction du grand-pont : future promenade urbaine

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Images de synthèse réalisées par R3-3D.ch

Nous y sommes, après 50 ans de service, l’actuel Grand-Pont qui assure la liaison entre l’avenue Léopold-Robert et le boulevard de la Liberté, vit ses derniers instants. Avec plus de 10’900 véhicules qui y circulent chaque jour, il est l’un des ouvrages les plus fréquentés du canton de Neuchâtel. Il sera démoli et remplacé par un pont entièrement réaménagé : deux voies de circulation automobile et de pistes cyclables, accompagnées d’une promenade habillée de végétaux réservée aux piétons. Ces travaux nécessiteront la fermeture complète de ce tronçon routier durant 20 mois, dès le mois de mars 2023.

Pourquoi le Grand-Pont doit-il être remplacé et n’est-il pas rénové ?

Le pont existant souffre de nombreuses pathologies, dont les plus critiques sont la dégradation du béton due aux sels de déverglaçage, la rupture ou le déplacement excessif de certains appareils d’appuis, le tassement prononcé d’une des piles (plus de 10 cm) et des zones de faiblesse dues à un recours intensif, lors de la construction, à la préfabrication. Une rénovation aurait impliqué des travaux très importants et délicats avec la présence des voies CFF à proximité.
En 2017, une étude a comparé plusieurs scénarios d’assainissement et de remplacement. Il s’est avéré que le rapport entre la durée de vie et les coûts d’investissement était clairement meilleur en remplaçant l’ouvrage par un pont neuf, que dans le scénario d’un assainissement du pont existant. Le remplacement de l’ouvrage par un ouvrage neuf et durable est par conséquent la solution proportionnellement la plus économique. La sécurité à long terme est ainsi garantie à moindre coût pour les contribuables.

Qui prend les décisions dans ce genre de cas ?

Le maître d’ouvrage, à savoir le Gouvernement neuchâtelois représenté par le Département du développement du territoire et de l’environnement (DDTE). Cette décision a fait l’objet d’une demande de crédit du Conseil d’État, approuvée par le Grand Conseil en janvier 2019.

 
  LES ÉTAPES DES TRAVAUX
  1. La démolition : de mars à juin 2023
  2. La construction des fondations et des nouvelles piles : de juin à novembre 2023
  3. La construction de la structure du pont à proprement parler, une construction en acier entièrement soudée, recouverte d’une dalle en béton armé : de septembre 2023 à février 2024
  4. Les bordures et parapets en béton, l’étanchéité, le revêtement, les trottoirs : de mars à juin 2024
  5. Les aménagements de la promenade avec ses bancs, ses bacs arborisés, son éclairage : de juin à septembre 2024

La promenade, ouvrage végétalisé, est une première en Suisse, pouvez-vous nous en dire plus ?

La promenade a été imaginée par le groupement de mandataires suite à la volonté, exprimée par la Ville de La Chaux-de-Fonds, de valoriser les mobilités douces sur le nouvel ouvrage et de rendre à ses usagers un espace de vie agréable qui offre de nouveaux points de vue sur la ville. Cela résulte du schéma prévisionnel des circulations souhaité par la Ville. En réduisant de trois à deux les voies dédiées au trafic motorisé, un espace important a été gagné, permettant non seulement de proposer des voies généreuses dédiées à la mobilité douce, mais également de végétaliser l’ouvrage. Cette innovation permet d’isoler les piétons des voitures et leur procure une sécurité et un confort accrus. Cet ouvrage novateur place le Canton et la Ville dans un rôle pionnier en matière de mobilité douce.

Images de synthèse réalisées par R3-3D.ch

Qui gère le projet ?

Pour le maître d’ouvrage, c’est le Service des ponts et chaussées. Ce dernier a mandaté, suite à un appel d’offres public, un groupement d’ingénieurs civils et d’architectes pour développer le projet et en assurer la direction des travaux.
La Chaux-de-Fonds en est le partenaire. En 2025, au terme de la construction, l’ouvrage deviendra la propriété de la Ville.

Quelles mesures seront mises en place concernant le trafic pendant les travaux ?

Le trafic sera dévié par les autres axes existants qui franchissent les voies CFF, à savoir la rue de l’Hôtel-de-Ville, la rue du Grenier, le passage inférieur des Régionaux, la rue de Morgarten et le Pont des Eplatures. Les bus transN qui franchissent habituellement le Grand-Pont, utiliseront la rue de Morgarten durant les travaux. Des mesures spécifiques ont été prises pour fluidifier le trafic, en particulier à l’intersection entre la rue de Morgarten et la rue des Crétêts. Les piétons et cyclistes sont quant à eux invités à utiliser la rue du Commerce et les ascenseurs de la gare du côté est du Grand-Pont. La rue du Commerce a d’ailleurs été réaménagée récemment pour améliorer la fluidité et la sécurité du trafic cycliste.

Les travaux se dérouleront-ils également durant la nuit ?

La grande majorité des travaux se déroulera de jour, mais certaines opérations, en particulier au droit de la voie CFF La Chaux-de-Fonds – Le Locle, doivent se dérouler de nuit pour garantir la sécurité du trafic ferroviaire et des ouvriers. Ces travaux de nuit concernent principalement la démolition du pont existant, puisque le nouvel ouvrage a été conçu de manière à minimiser les actions devant être effectuées au-dessus de cette voie ferroviaire.

Comment se déroule ce type de projet ?

Le projet a démarré en novembre 2020. La mise à l’enquête a été effectuée il y a un an et les appels d’offres pour les entreprises ont été menés durant l’été 2022. Un début des travaux moins de deux ans et demi après le démarrage du projet constitue un rythme très rapide pour ce type d’ouvrage, justifié par l’état avancé de dégradation de l’ouvrage existant.

DATES CLÉS

  • 28 août 2018 : adoption par le Conseil d’État d’une demande de crédit pour la reconstruction du Grand-Pont
  • 22 janvier 2019 : adoption par le Grand Conseil d’un crédit de 17.1 millions pour la reconstruction du Grand-Pont. Dès cette date, récolte de données et préparation de l’appel d’offres pour le mandat d’ingénieur avec architecte (marché public)
  • 29 mai 2020 : publication FO et SIMAP pour le mandat d’étude
  • 2 octobre 2020 : décision d’adjudication au groupement GGMP, par GVH La Chaux-de-Fonds SA
  • Novembre 2020 : début des études
  • 25 février 2022 : mise à l’enquête publique
  • 8 juillet 2022 : appel d’offres pour les travaux de génie civil (marché public)
  • 30 septembre 2022 : retour des offres des entreprises de génie civil
  • 28 novembre 2022 : décision d’adjudication
  • 20 février 2023 : début des installations de chantier
  • 20 mars 2023 : fermeture du Grand-Pont et début des travaux de déconstruction

EN CHIFFRES

  • Coûts de la reconstruction du Grand-Pont : 18,6 millions (Canton : 17,1 millions Ville : 1,5 million)
  • Durée des travaux : 20 mois (sous réserve des conditions météorologiques)
  • Nombre d’ouvriers (tous métiers confondus) : en moyenne 12 ouvriers sur le chantier. Environ 40’000 heures de travail pour l’ensemble du chantier
  • Dimensions du futur Grand-Pont : 145 mètres de long, 8 mètres de haut, 20 mètres de large
  • Acier : 950 tonnes
  • Béton : 2250 m3
  • Terre végétale : 430 tonnes, 250 m2 de végétation
  • Déchets et gravats à évacuer : environ 4’500 tonnes de béton et d’enrobé bitumineux

L’ancien Grand-Pont est né en 1902, il permet l’extension de la ville au sud des voies de chemin de fer. Puis, en 1970, le Grand-Pont actuel a été inauguré, se caractérisant par les standards de construction de l’époque et par l’importante volonté des concepteurs de recourir au maximum à la préfabrication, alors très en vogue. Cela avait pour objectif prioritaire de réduire les coûts et les délais. De surcroît, cela permettait de bénéficier de temps de montage accélérés, ce qui était intéressant dans ce cas de figure, compte tenu de la présence des voies CFF et des conditions climatiques.

Rapportée à son époque, cette structure et son côté « avant-gardiste » pouvait représenter une fierté toute mesurée.

Au cours du temps, différents détails constructifs se sont avérés inappropriés et problématiques en raison de leur vulnérabilité en milieu extérieur. Régulièrement contrôlé et inspecté depuis son origine, l’ouvrage a subi différents travaux d’entretien.

MANDATAIRES PRINCIPAUX

  • Projet de l’ouvrage : Groupement GGMP (GVH – Monod&Piguet – Plarel architectes) par GVH SA
  • Ingénieur trafic : Transitec SA
  • Suivi environnemental : YBR Géologues SA
  • Géotechnique : De Cérenville SA
  • Démolition et construction : Consortium Grand-Pont (F. Bernasconi & Cie SA, Bieri&Grisoni SA, S. Facchinetti SA et Infra Tunnel SA. Charpente métallique : Sottas SA)

Textes et interview :
Sophie Amey

Michel Thomann, ingénieur civil
Groupement GGMP
GVH La Chaux-de-Fonds SA

Jean-Pierre Chappuis, ingénieur civil
Service des ponts et chaussées
Responsable ouvrages d’art

Yvon Allain, architecte-urbaniste
Groupement GGMP
Plarel SA

Vidéo : Quentin Perrenoud

LIENS UTILES

Suivez les diverses étapes du chantier, retrouvez les plans des bus transN et toutes les informations, ainsi que l’avancée des travaux sur : www.ne.ch/grandpont

Pour toute information concernant la réorganisation du réseau de transports publics durant la fermeture du Grand-Pont, veuillez consulter le site www.transn.ch.

VIDÉO DE L'INTERVIEW

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service de l’intégration & de la cohésion sociale : focus un an après sa création

Service de l'intégration & de la cohésion sociale : focus un an après sa création

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Sandrine Keriakos Bugada

Sandrine Keriakos Bugada, déléguée à l’intégration et à la cohésion sociale, présente ce nouveau service et répond à nos questions :

Un service créé il y a 1 an. Quel a été votre quotidien durant ces premiers mois ?

Lorsqu’un poste comme celui de déléguée à l’intégration et à la cohésion sociale est créé, il est important de prendre le temps (même en étant Chaux-de-fonnière !) de tisser des liens avec les acteurs et partenaires de l’intégration. Un travail de réseau a été entamé dès mon entrée en fonction pour valoriser ce qui existe et évaluer ce qui doit être mené. C’est sur la base de ce travail de proximité et d’échanges avec les Autorités de la Ville que les premières collaborations ont rapidement pris forme. Très vite, le quotidien s’est dessiné avec l’accueil des Ukrainien·ne·es (véritable laboratoire du vivre-ensemble), les premiers projets, les partenariats. L’ensemble de ces actions donne un visage à la politique d’intégration de notre Ville.

Qu’est-ce qu’on entend par “intégration” ?

Depuis une trentaine d’années, l’intégration des personnes étrangères et issues de la migration a pointé le bout de son nez dans les politiques publiques pour montrer que la migration ne sert pas seulement à enrichir notre économie, mais nos sociétés en général. Ceci est particulièrement vrai à La Chaux-de-Fonds où la migration a toujours été constitutive de son histoire. Dans nos politiques actuelles – et c’est ce à quoi nous travaillons – on voit la différence comme un atout et une richesse tant pour la collectivité que pour les individus eux-mêmes. 

Dans nos sociétés plurielles, on observe un champ de tension entre l’individu et le collectif. Les politiques publiques doivent œuvrer à trouver un équilibre. Ne pas soigner la diversité, c’est ouvrir la porte à des phénomènes qui mettent à mal la cohésion sociale. La création du poste de déléguée à l’intégration est une première réponse donnée par les Autorités aux défis de l’inclusion, sans cesse renouvelés. 

Et l’intégration à La Chaux-de-Fonds, en quelques mots ?

Elle repose sur 5 axes principaux : l’exemplarité, l’accueil, la communication, le vivre-ensemble et la participation. Certains vecteurs d’intégration sont privilégiés, comme la culture, le patrimoine, le sport, la jeunesse, la scolarité ou encore la santé. L’intégration est l’affaire de toutes et tous et est portée par une multitude d’acteurs : les associations, les partenaires institutionnels, les communautés et les services de l’administration. Le service de l’intégration coordonne l’ensemble de cette stratégie.

Quels sont les outils pour faire de la diversité une richesse et favoriser l’intégration des personnes migrantes ?

L’intégration développe des outils et des stratégies répondant aux besoins spécifiques des migrant·e·s, mais à la faveur de la collectivité dans son ensemble : information, accueil, orientation, mise en réseau, soutien, projets intégratifs, communication (traduction et français facile) sont autant de leviers qui permettent au service de remplir ses missions.

EN CHIFFRES

La Chaux-de-Fonds compte 36’699 habitants (31.12.2021) dont : 

  • 30% d’étranger.ère.s
  • 70% de Suisse.sse.s
  • On dénombre 118 nationalités, dont les principales sont :

La politique d’intégration n’est pas toujours très visible, alors… un moment fort depuis votre arrivée ?

Il n’y a pas eu un, mais de nombreux moment forts ! Je suis frappée par l’engagement qui règne dans cette Ville. L’année a été ponctuée d’événements marquants comme la venue de Barbara Hendrix et Christiane Taubira dans le cadre du festival Black Helvetia, l’exposition de photographies de migrant·e·s à la rue Traversière (Regards d’ailleurs sur ici), l’adhésion à la coalition des villes contre le racisme (ECCAR), l’exposition les Enfants du placard, les 40 ans de l’école Mosaïque ou encore la création d’un label racisme à la Bibliothèque de la Ville.

De quoi l’année 2023 sera-t-elle faite ?

De nombreux projets sont en cours d’élaboration afin de répondre aux défis du moment, notamment à la crise migratoire que nous sommes en train de vivre, indépendamment de l’Ukraine. Dans ce sens, un projet pilote financé par la Confédération permettra de développer une permanence pour informer et orienter les personnes nouvellement arrivées. Une carte citoyenne sera également testée afin de renforcer l’intégration sociale et la participation de toutes et tous.
Par ailleurs, un sondage a été mené en 2022 pour mesurer la diversité dans l’administration ainsi que le bien-être du personnel, avec des résultats globalement positifs. Un plan d’actions pour tendre vers une administration égalitaire sera mis en œuvre.

Un souhait ?

Faire de La Chaux-de-Fonds une Ville ouverte et fière de sa diversité !

Texte : Sandrine Keriakos BugadaSophie Amey
Photo  & vidéo : Nolan Crelier & Quentin Perrenoud

A NE PAS MANQUER EN 2023 :

Exposition voix des femmes : 

Du 4 au 25 février 2023 au Grand Temple. Vernissage le 3 février à 18h (vous êtes les bienvenu·e·s !)

Semaine d’action contre le racisme : 

Entre mars et avril 2023. Vernissage le 18 mars à 17h au Musée international d’horlogerie. Programme prochainement sur le site du service.

Printemps culturel : 

Du 20 mars au 21 juin 2023. Vernissage le 22 mars à 18h30 au Musée d’art et d’histoire (plusieurs événements à La Chaux-de-Fonds, dont le finissage au QG).

Exposition Black Helvetia : 

Du 1e au 19 mars 2023 au Lycée Blaise-Cendrars (à voir ou à revoir !)
Finissage le 16 mars à 17h.

Forum intégration : 

Organisé à l’automne, il réunira toutes les personnes intéressées par les questions d’intégration et d’inclusion autour d’une thématique spécifique répondant à un enjeu d’actualité.

Vous souhaitez développer un projet à caractère intégratif ?
Contactez le service:

integration.vch@ne.ch

L'interview en vidéo

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La Trotteuse-Tissot : une course pleine de magie

La Trotteuse-Tissot : une course pleine de magie

LA TROTTEUSE-TISSOT : UNE COURSE PLEINE DE MAGIE
Nelly Sébastien, adjointe du chef du Service des sports & co-présidente de l’association La Trotteuse-Tissot.

Tic tac tic tac… Les aiguilles tournent et l’heure de La Trotteuse-Tissot sonnera bientôt. Avez-vous déjà participé à une course en plein hiver, une course qui vous emmène au cœur d’une ville dotée de trésors culturels, une course qui rime avec bonne humeur et plaisir ? Et bien, si ce n’est pas le cas, La Trotteuse-Tissot est là pour y remédier.

Nelly Sébastien sait la mettre en valeur, cette manifestation chaux-de-fonnière qui fêtera cette année sa 14e édition. C’est avec son sourire ensoleillé et ses yeux pétillants que Nelly Sébastien invite la population à se joindre à cette “ parenthèse enchantée ”, comme elle la décrit si bien.

Une course populaire ouverte à toutes et à tous, mettant à l’honneur le partage, les retrouvailles et l’esprit bon enfant. Un évènement né de la collaboration du service de l’urbanisme, des mobilités et de l’environnement, du service des sports, du CID ( Fédération neuchâteloise du commerce indépendant de détail ) et du Cross-Club.

Tout au long du parcours, la Métropole sera animée de cliques, d’artistes de rue et de spectateurs·rices qui encouragent les coureur·se·s. De plus, l’accès aux musées sera gratuit.

Alors qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, l’ambiance, elle, sera suffisamment chaleureuse pour y passer un moment convivial.

Quelle est l’histoire, et d’où vient le concept de “La Trotteuse-Tissot” ?La première édition a eu lieu le 20 décembre 2008. L’année d’avant, en 2007, une mission a été proposée aux écoles secondaires : mettre sur pied un projet revalorisant la ville.

L’idée gagnante : une course aux flambeaux autour de La Chaux-de-Fonds. Il a été décidé que l’évènement se déroulerait au cœur de la Métropole horlogère afin d’y découvrir la richesse de son patrimoine. 

 

Pouvez-vous nous présenter les différents challenges proposés ?
Nous avons 4 challenges différents : le challenge entreprise, qui permet aux collègues de travail de s’inscrire ensemble. Mais il n’est pas uniquement réservé aux entreprises : les amis, la famille peuvent également se confronter à ce parcours de 7,5 km. Le challenge des jeunes, soutenus par notre partenaire “ Ecopharma ”, tente de mobiliser un maximum de jeunes de la région et d’ailleurs. Les classes peuvent également former des équipes, avec un joli prix à la clé, qui leur est spécialement dédié ; un atelier pédagogique à MUZOO. Le challenge club : un défi consacré aux clubs de fitness, de sport, aux associations… et enfin le challenge des familles : un challenge adorable où toutes les générations participent à la course.

Est-ce accessible pour tout le monde ou faut-il un bon entraînement ?Oui, c’est accessible à toutes et à tous ; plus particulièrement le nordic walking, les courses des enfants et la course des pères Noël. Ces deux dernières permettent également aux personnes à mobilité réduites de participer, le parcours étant plat. De plus, cette année, nous bénéficions du label Unified de Swiss Olympic, qui apporte un encadrement sportif inclusif adapté aux personnes en situation de handicap. Par exemple, la course ” la corrida ” fait 7,5 km, mais chacun·e va à son rythme, en choisissant sa catégorie. Tout dépend de son envie, de sa motivation et de son défi personnel. Il n’y a pas de contraintes, le but étant de s’amuser, c’est une course populaire.

 

 

Comment décririez-vous l’ambiance de la “Trotteuse-Tissot” ?
C’est une énorme parenthèse enchantée juste avant la période de Noël, ça clôture l’année avec l’espoir de rebondir en beauté sur la suivante. La Trotteuse-Tissot c’est des étoiles plein les yeux. J’affectionne particulièrement la course des pères Noël, c’est LA course chère à mon cœur. Elle représente la convivialité, l’envie et le plaisir de se retrouver, sans pression. Les participants·es sont déguisé·e·s et finalement ça ressemble plus à un défilé sur le Pod.

Parlez-nous du parcours : pourquoi avoir choisi ces lieux ?
Nous avons choisi ces lieux car ce sont les points névralgiques de La Chaux-de-Fonds. Nous plongeons dans l’univers des musées, avec ceux des beaux-arts et d’histoire, et dans le monde de l’horlogerie avec le Carillon… Ce sont les endroits incontournables de la ville, dotés de magnifiques monuments, d’un urbanisme classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, que nous voulons faire découvrir à tout le monde.

Une anecdote à nous partager ?
La Trotteuse-Tissot est une course qui contient beaucoup d’anecdotes. Par exemple, en 2018, une dame de 100 ans a participé à la course avec ses petits-enfants qui la poussaient dans son fauteuil roulant. C’est toutes ces histoires merveilleuses qui créent cette course telle qu’elle est.

Texte : Sophie Amey

Photos et vidéo : Aline Henchoz, Nolan Crelier et Quentin Perrenoud

L'interview en vidéo et le parcours détaillé

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Monnaie locale de La Chaux-de-Fonds : nouvelle carte, nouvelle app !

Monnaie locale de La Chaux-de-Fonds : nouvelle carte,
nouvelle app !

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Nancy Kaenel Rossel, chargée de projet commerce et tourisme

La monnaie locale L’Abeille permet de régler ses achats dans plus d’une centaine de commerces, établissements publics et prestataires de services, culturels ou de loisirs situés sur le territoire communal.

Lancée en 2019, L’Abeille a bien colonisé La Chaux-de-Fonds et contribue à valoriser une économie de proximité et favorise la consommation locale.

Afin d’offrir encore plus de fonctionnalités à ses utilisateur-trice-s et continuer sa progression, une évolution du système de paiement sera proposée à partir du 25 octobre 2022, après presque 3 ans de fonctionnement.

Le nouveau système offrira l’avantage de pouvoir recharger sa carte ou son application en ligne, à tout moment. Il sera également possible de visualiser facilement les transactions effectuées et le solde de son compte. Aucun frais de transaction ne sera prélevé, ni pour le client, ni pour le partenaire commercial.

Ces nouveautés ont été entièrement conçues à La Chaux-de-Fonds et développées grâce aux compétences des entreprises VNV SA et NiD SA.

Comment est née la monnaie locale ?
En 2019, les Autorités exécutives ont mis en place une monnaie locale, sous la forme d’une carte-cadeau, en collaboration avec les commerçants et entreprises de la région. Les objectifs étaient de dynamiser et de maintenir l’offre de biens et de services sur le territoire communal, de soutenir les acteurs commerciaux, et de renforcer la sensibilité face aux enjeux du “consommer local”.

Quel est le bilan après trois années ?
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : on compte en moyenne, chaque mois, plus de 3’000 transactions (achat-vente), pour un montant total de près de CHF 70’000.-. On peut aussi relever le fort soutien des entreprises situées sur le territoire chaux-de-fonnier, qui offrent régulièrement de la monnaie locale à leurs collaborateur•trice•s et/ou client•e•s. La somme totale chargée en Abeille devrait dépasser les CHF 3 mios de francs d’ici la fin de l’année 2022 ! Quant au nombre de cartes Abeilles en circulation, il se situe aujourd’hui à environ 15’000.

Pourquoi avoir mis sur pied un nouveau système ?
Un système de recharge simplifié était souvent sollicité par les utilisateur•trice•s. Des problèmes avec les terminaux de paiement et les coûts engendrés par les changements de ces derniers, voire leur acquisition, ont aussi joué un rôle dans la mise en place du nouveau système.

Depuis ce 25 octobre, les consommateur•trice•s ont désormais le choix entre une nouvelle carte Abeille équipée d’un système sans contact et une application mobile à installer sur leur téléphone portable. Il sera également possible de recharger des Abeilles en ligne au travers de sa carte ou de son application. Du côté des commerçants, seul un simple téléphone portable muni de l’application sera nécessaire afin qu’ils puissent accepter les Abeilles dans leurs points de vente.

Quels sont les avantages du nouveau système ?

  • Le choix du support de paiement : soit une application mobile, soit une nouvelle carte Abeille (avec système sans contact NFC).
  • La consultation rapide de toutes les transactions effectuées et du solde.
  • Une solution 100 % chaux-de-fonnière.
  • Pour le commerçant : seul un téléphone portable (ou une tablette) sera nécessaire pour encaisser des Abeilles.
  • Aucun frais de transaction, ni pour le client, ni pour le partenaire commercial.

Comment ca fonctionne ?
Les détenteur•trice•s de l’ancienne carte Abeille, ou toute autre personne intéressée par la monnaie locale, peuvent télécharger l’application mobile “L’Abeille” (sur Google Play et App Store), ou échanger leur carte actuelle contre une nouvelle, auprès des points de recharge habituels. Ensuite, il suffit de charger son application, ou sa nouvelle carte, du montant souhaité. Cela peut être effectué en ligne ou auprès des 23 points de recharge actuels. Nous recommandons de ne pas déposer plus de CHF 500.- sur sa carte, car en cas de perte, elle n’est pas remplacée.

Que faire de son ancienne carte Abeille ?
Deux options possibles : soit de dépenser simplement le montant restant auprès des 124 partenaires Abeille, ou alors faire transférer le solde de sa carte sur une nouvelle, ou sur l’application, en se rendant à la Caisse communale.

Les anciennes cartes Abeille seront bien entendu valables durant une période transitoire, mais il ne sera plus possible de les recharger.

Comment les entreprises peuvent-elles commander de la monnaie locale ?
Comme auparavant, les demandes sont à adresser par mail à l’adresse sume.marketingurbain@ne.ch, en précisant le nombre de cartes ou de bons souhaités, ainsi que les montants en monnaie locale. De plus, nous proposons toujours le kit cadeau : monnaie locale, flyer hexagonal avec la liste des partenaires Abeilles, et une enveloppe-cadeau.

La seule différence avec le nouveau système est le choix possible entre le support de la monnaie locale, à savoir soit un bon-cadeau (avec code QR), qui peut être scanné sur l’application Abeille, soit une nouvelle carte Abeille.

Et quelles sont vos ambitions futures ?
Qu’elle poursuive son essor et qu’elle capte une clientèle supplémentaire habituée à régler ses achats avec son téléphone portable. Qu’elle continue de mettre en lumière les commerçants qui contribuent, par leur diversité et leurs savoir-faire, à dynamiser notre ville. Nous espérons de plus que la monnaie locale puisse être utilisée, dès 2023, comme moyen de paiement lors de manifestations organisées sur notre territoire, comme par exemple la Fête de mai, la Plage des Six-Pompes

Texte : Nancy Kaenel Rossel, chargée de projet commerce et tourisme

Photos et vidéo : Aline Henchoz, Nolan Crelier et Quentin Perrenoud

L'interview en vidéo