Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds

tempête du 24 juillet 2023 : LE BILAN

Avant
Après

Le 24 juillet 2023, une tempête d’une rare violence s’abattait sur notre région, laissant derrière elle des images de désolation qui laissaient difficilement imaginer un retour rapide à la normale. Pourtant, quelques semaines plus tard, la rentrée des classes a pu avoir lieu et, une année plus tard, on ne peut qu’être admiratif du travail accompli et de la résilience des Chaux-de-Fonnières et Chaux-de-Fonniers. À l’occasion du premier anniversaire de la tempête, nous proposons un bref rappel des dégâts occasionnés par ce que Météo Suisse a désormais identifié comme étant un orage hyper cellulaire avec tornade et des moyens mobilisés pour la sécurisation de l’espace public et la reconstruction. C’est également l’occasion d’évoquer les défis qui restent à relever.

L’ampleur des dégâts
Choc, stupeur, traumatisme, terreur, tels sont les termes fréquemment utilisés par les personnes qui ont vécu le phénomène. Le bilan des victimes sur le plan physique s’est élevé à un mort et une quarantaine de personnes blessées, mais il ne tient pas compte des conséquences psychologiques. Si ce dernier aspect est moins visible, les dommages sur les bâtiments et dans l’espace public, mais aussi sur des éléments à forte portée symbolique sont, eux, spectaculaires. On songe entre autres aux arbres centenaires des parcs des Crêtets, Gallet et du Bois-Noir ou encore au temple des Éplatures dont le clocher, amputé par la tempête, a été récemment rénové.

Les moyens mobilisés
La question des moyens fait immédiatement penser à l’aspect financier. Les besoins dans ce sens sont importants, en témoigne le montant de CHF 11’130’000 de crédit demandé fin août 2023 par le Conseil communal au Conseil général pour les coûts à charge de la Ville. Ou encore les donations reçues et promises qui se chiffrent à CHF 4’500’000. Mais les moyens mobilisés sont aussi humains. Du côté des services de la ville et des entités et collectivités partenaires, tous et toutes ont réagi d’une seule voix en s’impliquant à différents niveaux. Certains sont intervenus dans les minutes et les jours qui ont suivi la catastrophe, tandis que d’autres sont entrés en matière plusieurs jours voire semaines après. Le décompte des bâtiments touchés, celui des arbres abattus, la supervision des dons, l’évaluation en matière de finances, etc., se font dans des délais différents et sont encore en cours.

La Ville n’exprimera jamais assez sa gratitude envers les associations, les autres collectivités et partenaires, l’Armée suisse, les donatrices et donateurs privé·e·s, et tant d’autres, qui ont été d’un appui précieux et fait preuve d’une solidarité sans failles. Un grand merci également aux centaines de bénévoles qui ont donné de leur temps et de leur personne pour aider les sinistré·e·s dans un pur élan d’empathie. Un engouement perceptible jusque dans les rues, où l’entraide entre voisin·e·s et même envers de parfaits inconnu·e·s était de mise.
Dans ce contexte, préciser que la solidarité intercommunale a été salutaire est un euphémisme. Que ce soit pour la rénovation des parcs ou la replantation des arbres, en passant par la reconstruction de la ville, plusieurs dizaines de communes, sans égard à la taille, ont apporté des soutiens de diverses natures.

Les défis à venir
L’avenir réserve encore de nombreux défis, notamment en ce qui concerne le patrimoine arboré. 500 nouvelles plantations sont prévues en 2024-2025. Une étude de réaménagement des parcs des Crêtets et Gallet est en cours avec l’objectif de démarrer les travaux en 2025.

Du côté du parc immobilier, au vu de l’avancement des tâches, le solde à réparer à ce jour est de 58 % du patrimoine. Les rares cas clôturés sont majoritairement de petits ouvrages.

D’une certaine manière, cette catastrophe offre des opportunités, celle de favoriser la pose de capteurs solaires et de repenser la répartition des arbres à planter ainsi que de choisir des espèces adaptées aux changements du climat. Les travaux sur les toitures sont une occasion de passer à l’action. Afin d’encourager la population dans ce sens, les projets de rénovation et d’assainissement des espaces privés en vue de l’installation de panneaux sont soutenus financièrement au moyen du fonds communal des énergies.

Pour une ville qui se pensait protégée des principales catastrophes naturelles, car située en dehors des zones sismiques ou de lacs ou rivières, la tempête du 24 juillet 2024 représente une véritable prise de conscience des enjeux de la crise climatique. Il suffit de suivre l’actualité pour constater que ce type d’événement est de plus en plus récurrent et n’épargne aucune région.

Nous ne pouvons ainsi clore ce texte sans une petite pensée pour toutes les régions exposées à des catastrophes de cette nature, à l’instar du Valais et du Tessin qui, entre le 28 et le 30 juin dernier, ont été touchées par de violents orages et des inondations.

Rédacteur·rice·s :
Floriane Mamie
France Christen-Verdon
Patrick Jobin
Bekir Omerovic
Edgar Ramel
Grégory Duc
Jean Christophe Malou

Photos : Nadia Vuilleumier

QUELQUES CHIFFRES :

6 minutes 30 secondes, la durée de la tempête

217 km/h, la vitesse du vent (compteurs bloqués)

2’989, le nombre de sinistres déclarés à l’ECAP

1’698, le nombre d’appels à la hotline mise en place après la tempête

1’353, le nombre d’interventions des secours en 30 jours

CHF 117’000’000.-, le montant des dommages déclarés à l’ECAP

1’500, le nombre des arbres abattus dans l’espace urbain (10 % des arbres de l’espace urbain)

1’287, le nombre de donatrices et donateurs pour des montants allant de CHF 10.- à CHF 700’000.-

CHF 4’500’000.-, le montant des donations reçues et promises

60’000 m3, le nombre de bois cassé dans les forêts pour l’ensemble de la zone de la tempête (à titre de comparaison, le service forestier intercommunal traite chaque année quelques milliers de m3)

Une personne décédée et une quarantaine de personnes blessées