Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds

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Divers

Une cavité s’est soudainement formée dans le lit de la Ronde

Une cavité s’est soudainement formée dans le lit de la Ronde

Jeudi 22 juin 2023, il est 7h00. En direction de l’exutoire de la STEP dans la Ronde, on distingue un brouillard dense, s’apparentant à de la fumée. 

Une cavité assez profonde s’est formée dans le lit de la Ronde à une quarantaine de mètres de la sortie des eaux épurées de la STEP, dans laquelle ces eaux se perdent. 

Dans le contexte hydrogéologique du secteur, il s’agit d’un événement naturel provoqué par l’érosion progressive et la dissolution de la roche calcaire par les eaux de La Ronde.

Au fil des jours, la cavité s’agrandit pour atteindre un volume de près de 80 m³.

Depuis 1 mois environ, la cavité a cessé de croître, mais les pertes induites ont modifié durablement le régime hydrologique de la rivière plus en aval.

Le phénomène a, dès le 1er jour, vivement intéressé l’ISSKA (Institut Suisse de Spéléologie et de Karstologie) basé à La Chaux-de-Fonds. Ses spécialistes ont ainsi pu cartographier la nouvelle cavité et documenter son évolution au fil des semaines. Ils pourront ainsi conseiller notre commune sur les mesures sécuritaires éventuelles à prendre au cas où de nouveaux affaissements s’approcheraient trop du chemin pédestre.

Tout rêve d’un spéléologue serait de découvrir un vaste réseau de galeries visitables jusqu’au bord du Doubs dans lequel toutes ces pertes finissent, mais il faudra probablement attendre un temps géologique à défaut d’un temps à l’échelle humaine.

Quant à la conduite d’eau potable, elle ne pourra pas être maintenue dans son tracé actuel, sa réhabilitation nécessitera son déplacement sur une centaine de mètres.

Texte et photos : Didier Gretillat, responsable administratif de la station d’épuration des eaux usées (STEP)

Lors de cet effondrement « karstique », une conduite d’eau potable reliant Joux-Perret à Combes de Valanvron est percée, provoquant un puissant geyser.

Au rythme des fluctuations de débits en sortie de la STEP, cette cavité se vide, se remplit à la faveur de débit plus soutenu.

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Culture

TPR : Au théâtre pour d’inoubliables moments d’émotion !

TPR : Au théâtre pour d’inoubliables moments d’émotion !

Au TPR, l’émotion ne tourne pas le dos à la réflexion. Depuis sa création, le TPR affirme sa volonté de partager avec le plus grand nombre un théâtre d’art qui met en jeu tous les aspects de la vie sociale et intime. Dans une démocratie, chaque citoyen et chaque citoyenne est amené·e à faire régulièrement des choix pour la collectivité. Or, faire des choix, forger son opinion, n’est pas toujours chose aisée.

En dehors des lieux de culture (théâtres, cinémas, musées, bibliothèques et librairies) où sont les espaces qui permettent de prendre le recul nécessaire à élaborer une pensée libre ?

Le TPR souhaite contribuer à l’émancipation individuelle de chacune et de chacun, en proposant un large éventail de spectacles qui interrogent le monde et combattent les préjugés. En mêlant l’humour et la légèreté à l’exploration de grands thèmes de notre époque, la programmation du TPR cultive le goût de l’ouverture et la découverte.

Autre aspect important pour un théâtre populaire : sa politique tarifaire*. Avec un billet plein tarif à 35.-, un tarif réduit à 20.- et des offres de cartes et d’abonnements qui réduisent le prix de la place entre 19.- et 22.- (8.- pour un·e jeune de moins de 25 ans), l’institution rappelle que le soutien public aux institutions sert essentiellement à rendre la culture accessible à une grande partie de la population.

Cette saison, un papillon, symbole de transformation, colore l’affiche. Dès octobre, les créations de talentueuses artistes neuchâteloises (Camille Mermet, Juliette Vernerey) côtoient des spectacles d’artistes marquants de la scène internationale (Amir Reza Koohestani, Tatiana Frolova, Mathilde Monnier, la comédienne Dominique Blanc de la Comédie Française…).

On y revisite des classiques (La Douleur de Marguerite Duras, Ibsen, Quichotte d’après Cervantès) et on fait place à la création contemporaine à travers des spectacles burlesques (Inactuels et À L’affût), sensibles (Still Life – Monroe-Lamarr)… et musicaux (Afra Kane, Isabel Sörling, Yessaï Karapetian) !

Rendez-vous dans les salles du TPR (Beau-Site, L’Heure bleue, La Salle de musique) pour d’inoubliables moments d’échanges et de convivialité ! Toute la saison sur www.tpr.ch.

Anne Bisang, directrice du TPR
Photo : « Les Borkman » adaptation brute de l’avant-dernière pièce d’Ibsen / © Marc Debelle

BILLETS SOLIDAIRES

Avec le Service de la cohésion sociale et de l’intégration, le TPR facilite l’accès aux publics non-initiés par le biais de billets préférentiels et d’actions de médiation.

Par ailleurs, les Amis du TPR, mettent à disposition une tirelire permettant d’offrir des places à toute personne traversant des difficultés. 

info@tpr.ch

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Le Conseil Général vous parle

La Chaux-de-Fonds, capitale culturelle Suisse !

LA CHAUX-DE-FONDS, CAPITALE CULTURELLE SUISSE !

Notre belle ville a été choisie en tant que première capitale culturelle suisse par l’association éponyme !

Pour Le Centre, il s’agit là d’une extraordinaire chance pour notre ville qui a su saisir cette opportunité et qui va ainsi pouvoir démontrer toutes ses capacités !

Autant les autorités cantonales que communales ont salué les rapports d’information qui leur ont été respectivement présentés dernièrement.

Ce projet bénéficie largement aux milieux culturels. Durant l’année de capitale culturelle, les actrices et acteurs culturels augmentent le rayonnement de leurs activités, développent leurs réseaux par-delà les frontières régionales et accroissent leur renommée. L’événement permet d’attirer des artistes qui ne connaissaient ni la région ni la ville hôte ; celle-ci devient reconnue dans la cartographie internationale des villes de culture. Cette renommée – nouvelle – permet un rayonnement pendant plusieurs années et non uniquement pendant les 365 jours de l’événement.

Ainsi, les infrastructures culturelles de La Chaux-de-Fonds – déjà existantes – pourront rayonner tout comme de nouvelles manifestations caractéristiques de la culture helvétique, aussi bien dans le domaine de la création contemporaine que dans celui des traditions vivantes.

D’autres événements s’ajouteront, plus intimistes, dans les appartements chaux-de-fonniers, les quartiers ou les lieux insolites constitutifs du patrimoine de la ville afin de décentraliser la culture et irriguer l’ensemble du territoire communal.

Les infrastructures actuelles de notre ville seront utilisées en étant, pour certaines, rénovées (Anciens abattoirs).

Le financement sera public et privé. Des précisions seront apportées prochainement par les autorités politiques.

Le Centre ne peut que saluer cet événement qui aura lieu en 2027, mais qui saura faire rayonner notre ville pour de nombreuses années.

Cet événement, pour Le Centre, permettra la cohésion de toute la population autour de multiples projets culturels qui offriront la possibilité de transformer l’image de notre ville.

Le parti du Centre continuera d’apporter son soutien à ce magnifique projet en espérant toutefois que les coûts – prochainement budgétés – ne seront uniquement supportés par les finances de notre commune…

Groupe Le Centre
Manon Freitag

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La ville racontée à travers ses rues

La littérature au coin de la rue

La littérature au coin de la rue

Le quartier des Alérac, avec les rues du Cavalier-de-Paille et de l’Arrosoir-Rouge ainsi qu’une rue éponyme dans le quartier des Arêtes, mettent en lumière Monique Saint-Hélier. De son vrai nom Berthe Eimann, elle mène une carrière d’écrivaine et d’artiste peintre.

Née à La Chaux-de-Fonds en 1895, elle quitte la ville à 20 ans pour s’installer à Berne puis à Paris avec son mari. De santé fragile, partiellement paralysée, elle passe la plus grande partie de sa vie alitée et entretient des amitiés et des correspondances avec des écrivains et artistes de son temps. Elle meurt en 1955 des suites d’une crise cardiaque. 

À partir de 1927, elle publie plusieurs textes sous le pseudonyme Monique Saint-Hélier. Son œuvre majeure, le Cycle des Alérac, met en scène sa ville natale, sans pour autant la nommer. Composé de Bois-Mort, Le Cavalier de Paille, Le Martin-Pêcheur et L’Arrosoir rouge, romans publiés avant et après la Deuxième Guerre mondiale, le Cycle des Alérac évoque les atmosphères de La Chaux-de-Fonds dans la première moitié du XXe siècle. Monique Saint-Hélier s’attache particulièrement à évoquer le vécu et les souvenirs, souhaitant faire sentir à travers son écriture qu’elle est une enfant de la région.

Sa carrière d’artiste peintre reste davantage privée. Elle peint depuis son lit, principalement des bouquets de fleurs. Plusieurs toiles sont conservées au Musée des beaux-arts.

Sylvie Pipoz, déléguée à la valorisation du patrimoine
Photos : Malé Montini

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Divers

L’Hypnothérapie au service de l’épanouissement personnel

L'Hypnothérapie au service de l'épanouissement personnel

 Au pire, si ça ne marche pas, j’annule mes vacances »… Imaginez-vous en train de planifier vos vacances de rêve, mais au lieu d’anticiper les merveilleuses aventures qui vous attendent, vous êtes paralysé par la peur. La peur d’une toute petite créature, mais dont la simple pensée suffit à vous faire perdre vos moyens. C’est l’histoire de Marina, qui était prête à annuler son voyage, victime de sa phobie des araignées.

Plutôt que de renoncer à ces beaux moments, elle décida d’affronter sa peur et de s’en libérer grâce à l’hypnothérapie. Après quelques séances, les changements étaient spectaculaires. Un jour, en ouvrant sa fenêtre, une araignée est tombée aux pieds de Marina.

l’hypnose peut nous aider à surmonter nos peurs les plus profondes en reprogrammant notre esprit et en changeant notre perception des choses

Quelque temps plus tôt, sa réaction aurait été la panique. Au lieu de cela, elle est simplement allée chercher du papier pour l’aider à ressortir. Un exploit impensable pour elle auparavant. Encore mieux, lorsque c’est dans ses cheveux qu’une de ces petites bêtes se baladait, et qu’elle s’en est aperçu, elle l’a enlevée délicatement sans même se poser de question, sous les yeux ébahis de sa famille. À son retour de voyage, elle avoua avec humour une légère déception, car elle n’avait pas eu l’occasion de voir une seule de ces araignées qui lui faisaient si peur auparavant.

Magique, l’hypnose ? Non, mais efficace. Ce témoignage illustre la manière dont l’hypnose peut nous aider à surmonter nos peurs les plus profondes et à reprendre le contrôle de notre vie, en reprogrammant notre esprit et en changeant notre perception des choses.

Si vous êtes aussi limité∙e par des phobies ou des angoisses qui freinent votre épanouissement personnel, il existe des moyens de surmonter ces obstacles. C’est ce genre de transformation que j’accompagne chaque jour, pour vous permettre de vivre pleinement votre vie.

Mélissa Hotz, hypnothérapeute et Master Coach certifiée — Photo : Aurore Sande

Infos
Site inernet : www.mentalo.ch
Téléphone : +41 78 800 90 57
Atelier d’auto-hypnose :
Le 18 novembre, de 9h à 13h, Rte des Falaises 140, 2000 Neuchâtel

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Archives : avant-après

Avant / Après : Léopold Robert 1917 et 2023

Archives avant/après : Léopold Robert 1917 et 2023

Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds, Fonds cartes postales, Perrochet-Matile. Rue Léopold-Robert, un tram sur l’artère sud regagne la gare [1917]

Photo 2023 : Nolan Crelier

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L'établi

Atelier aeris : Gravure, sertissage & étampes « fait à la main, avec le cœur »

Atelier aeris : Gravure, sertissage & étampes « fait à la main, avec le cœur »

Photo ©Dose Pulse

Je m’appelle Maëlle Bertarionne. Je suis graveuse, sertisseuse et faiseuse d’estampes.

J’ai appris mon premier métier, la gravure, à l’école d’arts appliqués de La Chaux-de-Fonds. J’ai appris le second, le sertissage, sur le tas en entreprise.

J’ai travaillé durant 15 ans pour des grandes, moyennes et petites entreprises, au sein desquelles j’ai gravé et serti différents composants de montres et de bijoux pour de grandes marques faisant autorité en la matière. Après un licenciement économique, je me suis mise à mon compte en 2018 afin d’améliorer mes conditions de travail.

J’exerce depuis lors dans mon propre atelier pour des clients très variés, tant en gravure qu’en sertissage.

Étant donné que mon travail au quotidien est composé à 99,9 % de mandats d’exécution, je me suis acheté une petite presse à cylindres en 2017 afin de retrouver l’aspect créatif de mon métier. Depuis lors, je grave, j’imprime et je vends des estampes. J’y mets mon cœur et je m’efforce de partager ce que j’aime, je m’inspire beaucoup de la nature.

Une estampe est l’impression d’une gravure que l’on obtient par encrage de la plaque en la transférant à l’aide d’une presse sur du papier. Mes techniques de prédilection sont le burin sur cuivre et la linogravure (la gravure sur lino, le revêtement de sol).

J’ai aujourd’hui une plus grande presse qui me permet d’imprimer de plus grands formats. Mes estampes sont disponibles sur rendez-vous à l’atelier directement. Un marché ou des portes ouvertes seront probablement organisés avant Noël également.

La gravure est un métier que j’aime car il est extrêmement vaste. Tant en estampe qu’en bijouterie ou en horlogerie, il regroupe une incroyable quantité de techniques que l’on peut explorer et mixer entre elles. Il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir, je n’aurai jamais fini d’apprendre.

www.atelieraeris.ch
www.instagram.com/atelier_aeris/

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Culture

le Musée d’histoire fête ses 100 ans

le Musée d'histoire fête ses 100 ans

Le 28 mai 1923, les collections historiques de La Chaux-de-Fonds sont présentées au public dans un bâtiment qui leur est entièrement consacré, la Villa Sandoz.

Pour célébrer ce jubilé, l’exposition « Un héritage au présent :
100 ans du Musée d’histoire » s’intéresse à l’histoire de l’institution, aux femmes et aux hommes qui l’ont marqué de leur empreinte, mais aussi à la relation que le public actuel entretient avec son musée. Ainsi, une centaine de témoignages accueille les visiteurs à leur arrivée dans l’exposition. Ces capsules ont été réalisées par quatre adultes en situation de handicap encadrés par leurs maîtres socioprofessionnels. Le Musée s’est également entouré de consultantes et consultants malvoyant·e·s pour penser la scénographie, la circulation et l’accès aux contenus. Enfin, pour la troisième fois de suite, le musée a adapté ses textes d’exposition en français facile, en collaboration avec la Fondation Les Perce-Neige.

Le Musée d’histoire vous propose donc, jusqu’au 30 juin 2024, une exposition accessible à toutes et tous qui retrace l’histoire d’un musée voué depuis cent ans à la réflexion sur le passé, l’actualité et l’avenir de La Chaux-de-Fonds.

Musée d’histoire, rue des Musées 31, ouvert du mardi au dimanche de 10h00 à 17h00. Site Internet : www.mhcdf.ch

Francesco Garufo, conservateur du Musée d’histoire de La Chaux-de-Fonds

Photo : Aurore Sande

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Le dossier du mois

Le Dossier: Service d’Incendie et de Secours des Montagnes neuchâteloises

Service d'incendie et de secours des Montagnes neuchâteloises

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Nous les considérons comme des héros, et pourtant, ces personnes ne se perçoivent pas de cette manière. C’est d’autant plus le cas suite à une catastrophe telle que la tempête du 24 juillet, que nous réalisons l’incroyable travail qu’accomplit le Service d’incendie et de secours des Montagnes neuchâteloises (SISMN).

C’est sans soupçonner qu’un événement bouleversera la ville cinq jours plus tard, que Le Tourbillon s’était rendu à la caserne du SISMN le 19 juillet, pour y réaliser “Le Dossier” de l’édition du mois d’août.

Quatre secouristes nous avaient accueillis le sourire aux lèvres ; Nicolas a fait son entrée au SISMN en 2001, lors de la création du service. Électricien et pompier volontaire à l’origine, il est devenu pompier professionnel et s’est ensuite spécialisé comme ambulancier. Coraline, est diplômée depuis 2022, elle a suivi des études d’infirmière afin de devenir ambulancière. Céline, travaille en tant qu’ambulancière depuis 6 ans au SISMN. C’est ici qu’elle s’est formée durant 3 ans après avoir mis un terme à sa carrière en ski alpin. Et enfin Émilie, c’est suite à un CFC d’assistante vétérinaire qu’elle s’est engagée comme pompier volontaire en 2014, avant de suivre la formation de pompier professionnel en 2016 et de technicienne-ambulancière en parallèle.

Les présentations étant faites, entrons dans le vif du sujet et découvrons de plus près ces métiers hors du commun :

Pourquoi avoir choisi ce métier?

Émilie “c’est une attirance depuis petite, je ne croyais pas que c’était réalisable, car je pensais que c’était un métier d’homme. J’ai démarré la formation de pompier volontaire et comme ça me plaisait beaucoup, je me suis lancée en tant que pompier professionnel.”

Céline “personnellement c’est plutôt arrivé par hasard. Je pensais m’investir dans une carrière sportive et je me suis rendu compte que je ne pourrais pas faire ça toute ma vie. Un jour, une amie m’a dit que son rêve était d’être ambulancière, à ce moment-là je me suis demandé pourquoi je n’y avais jamais pensé. Mais comme j’avais la phobie des piqûres, j’ai pensé que c’était impossible. Par la suite mes parents m’ont encouragée à faire un stage et je me suis rendu compte que les piqûres étaient un problème sur moi, mais pas lorsque j’en fais aux autres.”

Nicolas “en tant qu’électricien je trouvais que la routine s’était installée dans ma vie professionnelle. J’étais attiré par le métier de pompier pour commencer, ensuite j’ai découvert celui d’ambulancier et j’ai croché.”

Qu’aimez-vous particulièrement dans votre travail et, au contraire, qu’est-ce qui est plus difficile à supporter, psychologiquement et physiquement?

Céline “Ce que j’aime beaucoup, c’est le fait de devoir analyser les situations et comprendre ce qui arrive pour aider au mieux les patients. J’aime aussi l’ambiance et l’esprit d’équipe qu’on retrouve au travail, nous sommes très soudés. Il ne faut pas oublier que nous vivons ensemble durant 24h. Pour ma part, ce qui m’impacte le plus physiquement, ce sont les nuits.”

Nicolas “Ce qui ressort le plus c’est le contact humain. Durant une intervention, il faut savoir créer une relation de confiance, être à l’écoute et rassurer, c’est ce qui me plait. J’adore également la vie en caserne. Le plus difficile pour moi c’est l’impact sur la vie familiale et sociale qui est mise de côté. “

Émilie “J’aime la polyvalence, surtout dans le métier de pompier où nous sommes amenés à faire plusieurs types d’interventions qui ne sont jamais les mêmes, nous ne savons pas quand nous devons partir ni ce qui nous attend, c’est très enrichissant.”

En caserne, nous pouvons compter les uns sur les autres pour parler, être écoutés et nous soutenir mutuellement. De manière plus formelle, lorsque des situations nous affectent davantage, nous pouvons faire appel à des cellules de débriefing. Nous n’avons pas de psychiatre en interne, mais nous y avons accès si besoin. Les loisirs permettent aussi de se décharger l’esprit.

De manière générale, il faut apprendre à se protéger et à prendre de la distance. Ce n’est peut-être pas très sain de créer des liens ou des amitiés suite à une intervention. Nous sommes en contact durant environ 1 ou 2 heures avec les patients, ensuite nous ne les recontactons pas en général. Lorsqu’une famille pleure, nous devons prendre du recul, leur tristesse et leur souffrance leur appartiennent. Une fois que l’intervention est terminée, nous la laissons derrière, ce n’est plus de notre ressort, nous devons repartir et rester opérationnels pour les interventions suivantes.

Parfois, les patients passent en caserne pour remercier les équipes, apporter une carte ou des chocolats. Si nous souhaitons demander des nouvelles ou un diagnostic de certains patients, nous pouvons appeler l’hôpital. Certains d’entre nous aiment le faire, d’autre pas.

À quoi ressemble une journée au SISMN?

Nous prenons notre service le soir à 19h, nous nous renseignons sur le programme et nous effectuons le contrôle des camions et des ambulances. De 8h à 12h et de 14h à 17h, nous nous occupons de l’entretien des ambulances, des appareils respiratoires, de la désinfection du matériel, du contrôle des dates de péremption, du nettoyage des locaux de la caserne, des travaux de rénovation… Nous sommes en pause de 12h à 14h, nous mangeons toujours ensemble. Chacun·e notre tour nous préparons à manger pour tout le monde. Durant l’après-midi, nous avons de l’instruction et nous sommes à nouveau libres de 17h à 19h. Lorsque nous parlons de “temps libre”, nous restons bien entendu en caserne, prêt·e·s à partir en interventions.

Nous avons également une salle de sport à disposition dans nos locaux. Les corps sont mis à rudes épreuves et pour prévenir autant que possible les blessures, des exercices de renforcement musculaire et d’assouplissement sont dispensés le matin par deux coachs.

Dans la semaine, le temps de travail s’organise de cette manière ; nous sommes de service durant 24 heures et ensuite nous avons 48 heures de congé. Chez les pompiers, nous avons 48 heures de piquets tous les 2 à 3 services. Nous sommes chez nous, mais nous pouvons à tout moment être rappelés en caserne. Nous sommes 11 le jour et en semaine, nous sommes 10 les nuits, le week-end et les jours fériés.

Est-ce difficile de concilier vie professionnelle et vie privée dans ce métier?

Ce n’est pas évident. Nous avons souvent congé lorsque les autres travaillent. Et comme nous prenons nos services en soirée, nous sommes décalés. La vie sociale est un peu chamboulée par ce rythme hors des horaires ordinaires de la société. Mais on s’habitue et ça a aussi ses avantages, comme le fait de pouvoir partir lorsque les autres travaillent. Aujourd’hui, il serait difficile pour nous d’avoir des horaires “standards”.

L’organisation quotidienne est aussi plus compliquée lorsque nous avons des enfants en bas âge. Il n’existe malheureusement aucune garderie en interne, avant, ce n’était pas quelque chose qui se faisait. Tout comme les temps partiels, ça n’existait pas. Nous espérons que cet aspect évolue et que de nouvelles structures ouvrent à l’avenir.

Et si c’était à refaire, choisiriez-vous la même voie?

 Céline et Coraline: “Oui, nous choisirions le même parcours. C’est différent de ce qu’on peut s’imaginer au début dans le sens où l’on se fait une image des métiers d’urgences, avec de grosses catastrophes, de grands accidents, beaucoup de sang… alors que ce n’est pas la réalité de notre métier. Mais sans hésiter, si c’était à refaire, nous le referions. Ce que nous découvrons de ce métier, nous l’aimons encore plus que ce que nous imaginions.”

Nicolas “Oui, je choisirais à nouveau cette profession, mais avec des aménagements pour la vie familiale.”

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent devenir pompier·ère ou ambulancier·ère?

 Coraline: C’est un beau métier, j’encourage les jeunes à s’engager sur cette voie. L’important c’est de faire un stage avant de se lancer. Comme nous l’avons expliqué, parfois nous avons de grosses interventions, comme on peut le voir à la télévision… mais la plupart du temps nous sommes face à des urgences gériatriques, sociales et psychiatriques. Les interventions ressembleront plus à l’appel d’une personne âgée qui est tombée durant la nuit. Cela représente 80 % de notre travail en tant qu’ambulancier.

Quelles études faut-il suivre pour devenir pompier ou ambulancier?

 Pour le métier d’ambulancier, il faut d’abord posséder un diplôme secondaire 2 ou un CFC et avoir 18 ans minimum. Ensuite c’est 3 ans d’école à temps plein ou en emploi. Il existe trois écoles : Genève, Lausanne et Bern. Au SIS nous accueillons des stagiaires et des étudiants.

Pour devenir pompier : il faut également être en possession d’un CFC et ensuite c’est un brevet fédéral qui s’obtient en 1 an et demi d’école. Au SIS nous avons un profil type : tous les pompiers sont également technicien ambulancier. Pour devenir technicien-ambulancier en plus, il faut ajouter 1 an et demi de formation. L’équipage conforme d’une ambulance est formé d’au moins un ou une ambulancier·ière diplômé·e et d’un ou d’une technicien·ne-ambulancier·ère, et éventuellement d’un ou d’une second·e ambulancier·ère diplômé·e.

Les femmes sont-elles acceptées et respectées au même titre que les hommes dans ces domaines?

Oui, elles ont vraiment leur place à part entière et beaucoup de femmes travaillent au SISMN, c’est vraiment un métier mixte.

Nicolas “Quand j’ai commencé au tout début du SISMN, il n’y avait aucune femme. Elles ont commencé à y travailler à partir de 2015 environ. Ça a apporté une dynamique très positive et bénéfique, tant au niveau de la vie en caserne que pendant les interventions.”

Émilie “Pour ma part, c’était un peu plus compliqué car je suis la première femme pompier au SISMN. Chez les jeunes c’est quelque chose qui était bien accepté, mais d’autres personnes était plus réticentes, j’ai dû faire mes preuves et ce n’était pas évident au début.”

Concernant la population, il n’y a pas trop de problèmes en général. L’obstacle que l’on peut rencontrer, c’est la religion ; parfois les patients préfèrent que l’intervention soit réalisée par un secouriste du même sexe qu’eux. Mais nous sommes généralement des équipes mixtes, nous nous adaptons.

Dans les dernières volées, il y avait 80 % de femme ambulancière. Chez les pompiers, il n’y a pas énormément de femmes pour le moment. Mais les jeunes ne doivent pas hésiter à se lancer, les femmes sont les bienvenues, tout comme les hommes.

Coraline et Céline: Durant les examens d’entrée, nous passons des tests physiques. Que ce soit pour devenir pompier ou ambulancier, nous devons porter un mannequin sur trois étages par exemple et ce sont les mêmes épreuves pour les hommes que pour les femmes. C’est aussi important d’avoir une bonne condition physique pour une question de sécurité personnelle, plus nous sommes en forme, moins nous risquons de blessures, de problèmes de dos, d’articulation, etc. C’est bien dommage de ne pas avoir d’ostéopathe ou de masseur en interne.

EN CHIFFRES

Nombre d’employé·e·s au SISMN: plus de 60 collaborateurs·trices

Nombre de véhicules: Une trentaine de véhicules. Du camion-échelle au transport de personnel, en passant par le véhicule tout-terrain et les véhicules tonne-pompes.

Nombre d’interventions ambulances: En 2022 environ 4’000 par an / 11 par jour

Nombre d’interventions feu: En 2022 environ 700 par an / 2 par jour

Nombre de mètres de la plus grande échelle du SISMN: 42 mètres

 Temps d’intervention à justifier : 10% de chance de survie en moins chaque minute sans massage cardiaque

Nombre de litres d’eau utilisés pour maîtriser un incendie (un exemple): Cela dépend du type d’incendie, de son ampleur et de ce qui brule. Un tonne-pompe utilisé au maximum de sa capacité (volume d’eau de la citerne et capacité de la pompe) peut être vide en 1 minute s’il n’est pas ravitaillé.

 

Infos

Secours 24h/24, 7 j/7

Organisation:

Le Service d’incendie et secours est composé d’un poste permanent (professionnels), qui assume les secours dans le domaine pré-hospitalier (ambulance) et le domaine du service incendie (pompier).

Missions:

Intervention du domaine sanitaire en cas de malaise, de détresse ou d’accident.

Intervention du service du feu en cas d’incendie, d’inondations, d’épandages accidentels d’hydrocarbures, d’accidents mettant en cause des produits chimiques et radioactifs, d’accidents de la route, du rail, d’avions, et lors de toutes catastrophes naturelles ou technologiques.

– Comment signaler une urgence, les informations à donner?

  • Localisation, qui, quoi (nombre de victimes, quel problème, danger…)
  • Le 144 demande des renseignements au fur et à mesure, prendre le temps d’écouter et de répondre. Même si le téléphone n’est pas fini, l’ambulance est en route dès que le lieu est donné.

– Numéros d’urgence:

Ambulance: 144 – pompiers: 118 – police: 117 – urgences: 112 – la main tendue: 143 – intoxication: 145 – aide pour enfants & jeunes: 147

– Où apprendre les gestes de premiers secours?

  • Sur la page Instagram du SISMN qui publie régulièrement des gestes qui sauvent
  • Dans les entreprises privées. Malheureusement le SISMN ne peut pas être présent dans les écoles, ni ne peut dispenser de cours de premiers secours et de préventions, faute de ressources nécessaires.
  • Cours BLS samaritains

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Les métiers de pompier et d’ambulancier fascinent la population, comment vivez-vous ce regard et l’admiration qu’on vous porte? Est-ce agréable et valorisant ou épuisant?

Nicolas “J’ai toujours essayé de démystifier ce métier et cette image de super-héros. De temps en temps nous avons la chance de sauver une vie de manière incroyable, mais notre quotidien est complètement différent des reportages qui passent à la télé.

Lorsqu’une personne vit une situation peu banale, pour elle c’est exceptionnel alors que pour nous ça fait partie de notre travail et de notre quotidien. Je pense que c’est ce qui propage cette image de super-héros.”

Céline “Je trouve que chaque métier est difficile. Dans les domaines des secours et d’urgences, nous sommes simplement plus visibles. La population nous voit intervenir sur un accident, ce qui peut être impressionnant. Chaque métier à sa charge mentale ou physique qui lui est propre. Dans chaque secteur on rencontre des difficultés au quotidien, et tous ont du mérite. Par exemple, j’ai été vendeuse en boulangerie durant un an et pour moi ça a été l’année la plus dure de ma vie. Le fait de devoir rester 8 heures debout à être disponible, à servir les clients, pour moi c’est plus facile d’exercer mon métier actuel. Tout le monde n’est pas fait pour toutes les professions, c’est en fonction de notre caractère et de notre personnalité.”

Avez-vous une anecdote, un souvenir à partager avec nous?

Nicolas “Parfois nous avons des situations cocasses, j’ai déjà passé une nuit entière ou il faisait très froid à démonter un chéneau dans lequel un chat était coincé. Les interventions qui m’ont le plus marqué ne sont pas forcément les plus impressionnantes, parfois c’est juste l’échange, le regard, une phrase avec le patient qui fait qu’une complicité s’installe. J’ai eu l’occasion de transporter un jour, au tout début du SIS, une personne née en 1899. C’était en 2001, ce monsieur avait donc 101 ans. Lorsque je l’ai annoncé à l’hôpital en remplissant le formulaire, ils pensaient que je m’étais trompé de date de naissance.”

Céline “Un jour nous avons été appelés chez une dame qui ne répondait pas, nous avons fait appel aux pompiers pour qu’ils ouvrent la porte d’entrée. La dame avait simplement oublié de prévenir qu’elle était partie en vacances. Elle avait une caméra installée chez elle, je me suis toujours demandé ce qu’elle a dû penser en voyant les vidéos de deux pompiers, deux ambulanciers et deux policiers qui entrent chez elle…”

Texte: Sophie Amey, Stéphane Niederhäuser, SISMN

Photos : Sophie Amey — Vidéo : Quentin Perrenoud

 

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Les événements du Club 44

Les événements du Club 44

La considération donne le pouls à la demi-saison du Club 44 avec des événements marquants prévus cet automne.

Christelle Taraud, historienne, ouvrira le mois de novembre avec une conférence sur les féminicides suivie d’un dialogue avec Eglantine Jamet, spécialiste des questions de genre. Il s’agira-là du premier volet d’un triptyque dédié à cette thématique.

Puis, le créateur de SIRI, Luc Julia, présentera son point de vue sur l’intelligence artificielle, qui selon lui n’existe pas.

Une table ronde mettra en lumière l’auteur chaux-de-fonnier Yves Velan à l’occasion de la réédition de deux de ses ouvrages tandis que le sociologue Alain Caillé abordera le convivialisme, un courant de pensée pour « vivre ensemble ».

De décembre à janvier, le Club 44 invitera le public à reconsidérer sa lecture du monde par le biais de la géopolitique avec Hamit Bozarslan, de l’économie avec Jean-Pierre Danthine et de la philosophie avec Claire Marin. La trajectoire de certaines figures locales sera revisitée par Eric Burnand et Marc Perrenoud au travers de leurs bandes dessinées historiques.

Pour terminer ce programme, Corine Pelluchon évoquera la considération avant tout comme une attitude particulière, propice à la réparation.

Club 44

Photo : « Yves Velan installé à sa machine à écrire » © Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds, Département audiovisuel, Fonds Claire Schwob

INFOS

Prochains événements :
Christelle Taraud, 9 novembre
Luc Julia, 15 novembre

Programmation complète :
www.club-44.ch