rencontre avec la plus ancienne patrouilleuse scolaire
- septembre 26, 2024
- À votre service
Ce mois, nous avons le plaisir de vous présenter Mme Josiane Bohrer, qui a la particularité d’être la plus ancienne patrouilleuse scolaire de La Chaux-de-Fonds. Dans une interview marquée par son enthousiasme communicatif, elle revient sur ces années passées au service de la Ville.
Depuis combien de temps êtes-vous patrouilleuse pour la Ville ?
Officiellement, c’est à partir de 1983. Donc l’année passée, j’ai fêté mes 40 ans à ce poste.
Pourquoi avez-vous choisi ce travail ?
J’ai été contactée à la suite de l’accident d’un enfant vers l’usine électrique. Il s’agissait d’aider les élèves du collège du Cernil-Antoine à traverser la chaussée. Il y avait aussi trois autres femmes, et nos enfants à toutes les quatre étudiaient dans ce collège.
À quels moments de la journée êtes-vous en poste ?
Nos horaires dépendent de ceux des écoles. Le matin, nous sommes présent·e·s de 7 h 50 à 8 h 20, puis de 11 h 40 à 12 h 10, et l’après-midi de 13 h 15 à 13 h 45 et de 15 h 15 à 15 h 45.
Quelle est la différence entre l’époque de vos débuts et aujourd’hui ?
La grande différence, c’est qu’il y a beaucoup plus de circulation aujourd’hui. C’était plus calme il y a 40 ans. Maintenant il faut être plus attentif·ve. Les automobilistes ne s’arrêtent pas spontanément. Ceux et celles qui ont l’habitude d’emprunter ce passage sont très prudent·e·s, mais on en voit qui sortent du rond-point et ne font pas attention.
À quels détails doit-on faire attention quand on patrouille ?
Il faut savoir anticiper et, comme je viens de dire, être très attentif·ve, surtout dans certaines situations délicates, notamment concernant la circulation des bus. Quand l’arrivée du bus 304, qui vient des Éplatures, à l’arrêt Cernil-Antoirne, coïncide avec celle du bus de la même ligne venant en sens inverse, il peut se passer beaucoup de choses. Dans ces cas-là, il faut veiller à arrêter les automobilistes et retenir les gens, car il y en a souvent qui se précipitent et un accident est vite arrivé.
En dehors des enfants, y a-t-il d’autres personnes prioritaires ?
La priorité est donnée aux enfants, mais nous sommes tenu·e·s de faire passer tout le monde. Bien entendu, nous accordons plus d’attention aux personnes en situation de handicap ou avec des chiens d’aveugle.
Vous arrive-t-il de discuter avec les gens ?
Oui. Les passant·e·s s’arrêtent quelquefois pour me parler. En général, c’est pour poser des questions. Où se trouve la clinique Volta ? Comment se rend-on à tel endroit, ou tel autre ? Nous les aidons quand c’est possible.
Quels sont les aspects les plus gratifiants de votre tâche ?
Le fait de savoir qu’on ne vous a pas oubliée. Des personnes qui ont été élèves au collège du Cernil-Antoine m’interpellent parfois à la COOP. Puisque je ne les reconnais pas, elles me rappellent que quand elles étaient petites je leur ai permis de traverser la chaussée en toute sécurité. Ils, elles, sont devenu·e·s adultes, mais se souviennent encore de moi. Ceci me rend heureuse.
Jean Christophe Malou, rédacteur
Photo : Aurore Sande