Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds

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La Chaux-de-Fonds, capitale du Non Filtré en 2025

La Chaux-de-Fonds, capitale du Non Filtré en 2025

Photo : Neuchâtel Vins et Terroir

La Métropole horlogère accueillera l’unique dégustation des 50 ans de ce vin typiquement neuchâtelois, le mercredi 15 janvier aux Anciens Abattoirs. La taille et la qualité de ce lieu emblématique a convaincu Neuchâtel Vins et Terroir d’y organiser un événement de plus grande ampleur pour ce jubilé.

La Chaux-de-Fonds sera “the place to be” pour les amateur-trice-s de vin trouble début 2025. Une seule et unique dégustation publique pour tout le canton y sera organisée le troisième mercredi de janvier, date de sortie du Non Filtré, comme le stipule un arrêté cantonal datant de 1994. “Nous avions envie de faire quelque chose de plus important pour cet anniversaire spécial, et il nous fallait une grande salle. Étant donné qu’il n’y a rien de tel dans le bas du canton, nous remercions la Ville de La Chaux-de-Fonds pour la mise à disposition des Anciens Abattoirs et son soutien dans cette organisation”, explique Mireille Bühler, la directrice de Neuchâtel Vins et Terroir. Et visiblement, le succès est au rendez-vous. “Un nombre record de 36 vigneron-ne-s seront présent-e-s pour cet événement, alors qu’il-elle-s étaient une trentaine à faire l’une ou l’autre des dégustations habituelles à Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds”

Pour 15 francs, prix du billet d’entrée en vente en ligne ou à l’entrée des Anciens Abattoirs, il sera possible de déguster tous les Non Filtrés présentés. Petit plus de cette année, un after avec DJ sera aussi organisé dans la nef centrale. Un bar avec restauration sera également ouvert dès 18h30 avec des produits labellisés “Neuchâtel Vins et Terroir”, dont la bière chaux-de-fonnière La Gypaète de la Brasserie de la Meute. Au menu : raclette de la Crèmerie Les Martel, planchettes et hot-dog de la boucherie Schneiter (La Chaux-de-Fonds), une flammenküche du terroir des Cinq Sens et un risotto d’épeautre au Non Filtré par La Volonté du D.

Un vin qui s’exporte de mieux en mieux
L’histoire du Non Filtré prend racine en 1975 dans les ruelles du village viticole d’Auvernier. Plusieurs légendes y circulent, mais toutes s’accordent à dire que son inventeur est le vigneron
Henri-Alexandre Godet. L’une d’elles raconte qu’il se serait vu demander du Chasselas pour le mariage d’un client. Vu qu’il n’en avait plus en stock, il lui aurait proposé du vin blanc encore en cuves pas encore filtré. Les retours furent tellement positifs que le Non Filtré était né!

Le succès du Non Filtré ne se dément pas, à tel point qu’aujourd’hui il se vend de mieux en mieux et s’exporte toujours plus au-delà des frontières cantonales. Cela s’explique :”Pour les jeunes et les novices, c’est un vin abordable au niveau du prix et du goût “, complète Mireille Bühler. En quantité, il représente le 15 % du Chasselas cultivé dans le canton, mais ce pourcentage tend à augmenter. Environ 66 % des ventes se font dans la région, 23 % en Suisse alémanique, 10 % en Suisse romande et 1 % au Tessin. Nouveauté dans les habitudes, il se déguste aussi toujours plus tard, au point même de supplanter parfois le célèbre Œil de Perdrix sur les terrasses estivales.

Photo : Neuchâtel Vins et Terroir

Deux Non Filtrés chaux-de-fonniers sont en vente
Depuis 2010, le Non Filtré a rejoint l’assortiment du domaine de la Ville de La Chaux-de-Fonds, entièrement cultivé selon le cahier des charges de Bio Suisse. Depuis 2023, un nouveau Non Filtré sans sulfites ajoutés, nommé Haut naturel, vient compléter la gamme, qui rencontre toujours plus de succès. Comme d’habitude, les vins de la Ville seront présents lors de la dégustation publique de Neuchâtel Vins et Terroir. L’entier de l’assortiment du millésime 2024 sera ensuite en vente lors de la Fête de Mai, le 24 mai 2025.

Les vins peuvent aussi être commandés en tout temps en ligne ou au guichet du Service des bâtiments et du logement (rue de la Serre 23), ainsi qu’auprès des commerces suivants : Vinothèque À La Grappe d’Or, Fromagerie Sterchi, Oenothèque N°9, Boucherie Christen Delicatessen, Kiosque Chez Lise, ainsi que Coop Entilles et Eplatures.

Plus d’informations et réservations:
www.neuchatelnonfiltre.ch

Léonard Reichen, chargé de projet de commerce et coordinateur de projet

Photo : Aurore Sande

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Une demoiselle épanouie

Une demoiselle épanouie

Le Jardin de la Demoiselle évoque l’ancien nom de la rue Numa-Droz, appelée rue de la Demoiselle jusqu’en 1899. Ce terme faisait référence à une jeune femme peinte sur un panneau de volet d’une ferme située alors au numéro 1 de la rue qui a été remplacée en 1892 par l’immeuble actuel. Le panneau, lui, se trouve dans les collections du Musée d’histoire. À la mort de Numa Droz, en 1899, les autorités ont souhaité honorer cet horloger et graveur devenu conseiller d’État, conseiller fédéral puis président de la Confédération ; la rue de la Demoiselle devient alors la rue Numa-Droz.

En 1989, afin de garder en mémoire cet ancien toponyme, les autorités choisissent de baptiser, du nom de Jardin de la Demoiselle, le petit parc situé au-dessous de la rue du Coq et commandent une œuvre au sculpteur Francis Berthoud. Intitulée Épanouissement de la demoiselle, cette sculpture haute de 2,8 mètres semble danser au cœur du petit parc. Un article de L’Impartial du 26 septembre 1989 rapporte que “de fer, matériau de prédilection du sculpteur, bien ancrée en terre, l’œuvre, puissante, a pris possession de l’espace”.

Né en 1930 à Bienne, Francis Berthoud a mené, jusqu’à sa mort survenue en 2016, une carrière discrète et engagée. Il a nourri l’espace public de la région de nombreuses sculptures monumentales en fer, dont L’Homme-Arbre, réalisé en 1979 et installé au cœur du parc Gallet. 

Sylvie Pipoz, déléguée à la valorisation du patrimoine

Photo : Alyssa Arricale

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Patrimoine

La Fontaine du Tricentenaire

La Fontaine du Tricentenaire

Photo : Alyssa Arricale

En 1986, la ville de La Chaux-de-Fonds célébrait les trois cents ans de l’établissement de la mairie. L’acte de naissance de la commune remonte ainsi au 2 décembre 1656, date à laquelle Henri II d’Orléans Longueville, alors Comte de Neuchâtel, signe l’autonomie de la communauté par rapport aux villages du Locle et de La Sagne.

Pour marquer cet anniversaire, les autorités souhaitent valoriser le nouveau quartier des Forges par une œuvre d’art. Elles commandent un aménagement d’envergure à l’artiste Hubert Queloz. L’Impartial du 13 décembre 1957 fait état du projet en cours, à savoir “un square avec promenoir, jet d’eau, et enfin la statue”. Hubert Queloz est alors un artiste bien installé qui possède un atelier à la rue de la Charrière et a plusieurs réalisations à son actif, dont le toboggan en pierre de la piscine des Mélèzes. 

Pour marquer le tricentenaire de la commune, il choisit de représenter l’autonomie du village par une femme portant un flambeau et entourée de colombes. Haute de 3,5 mètres, taillée dans un bloc de roc du Jura de neuf tonnes, la sculpture trouve sa place aux abords d’un carrefour important, à proximité de trois bâtiments récents : le Building 54, l’immeuble Numaga et le collège des Forges. Comme souvent dans son travail, Hubert Queloz donne des formes anguleuses et architecturées à son œuvre, lui conférant une abstraction apparente qui s’estompe lorsque l’on prend le temps de la regarder.

Sylvie Pipoz, déléguée à la valorisation du patrimoine

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Patrimoine

Une girouette à la Croix-Fédérale

Une girouette à la Croix-Fédérale

Photo : Alyssa Arricale

On ne la remarque pas forcément en montant la rue de la Croix-Fédérale, mais elle est bien là, la Girouette d’Hubert Queloz, installée à l’angle de la rue Monique-Saint-Hélier en 1966. Cette structure mobile en métal tournoie en haut d’un mât en béton. Elle vient agrémenter un quartier alors en plein essor.

Après avoir accompagné le développement du quartier des Forges pour faire face à la poussée démographique des Trente Glorieuses, les autorités soutiennent un important projet piloté par la société coopérative immobilière de la Cité de l’Est. Plusieurs tours voient le jour, entourées de vastes espaces verts. Le 2 décembre 1966, lors de l’inauguration du gros œuvre de la sixième tour, le sculpteur présente son travail. Il a souhaité créer un élément mobile, donc vivant. Il l’a conçu afin qu’il occupe le plus juste espace dans cet ensemble architectural. Dans un article de L’Impartial du 3 décembre 1966, il explique les “efforts inlassables qu’il mène afin que la sculpture monumentale trouve sa place dans la cité par un accord parfait entre les constructeurs et les artistes.”

Un autre article de l’Impartial du 28 juin 1966 nous apprend que l’œuvre d’Hubert Queloz fait partie d’une démarche plus large “visant à décorer les quartiers et les bâtiments publics de la cité”. Dans la Cité de l’Est, l’art se retrouve également à l’entrée de plusieurs immeubles par la présence de larges bas-reliefs réalisés par les artistes en vogue à La Chaux-de-Fonds à la fin des années 1960.

Hubert Queloz est né au Noirmont en 1919 et mort à La Chaux-de-Fonds en 1973. Ce sculpteur, contemporain de Loewer, Ramseyer ou Froidevaux, laisse derrière lui de nombreuses œuvres monumentales à La Chaux-de-Fonds comme la fontaine du Tricentenaire dans le quartier des Forges ou le toboggan de la place de jeux à la piscine des Mélèzes.

Sylvie Pipoz, déléguée à la valorisation du patrimoine

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Patrimoine

Un totem pour les Forges

Un totem pour les Forges

« Bronze et béton trônent désormais au seuil de la ville ». C’est avec ce titre que L’Impartial du 2 juillet 1963 présente la nouvelle œuvre d’art installée à la rue du Locle 44, devant deux tours d’habitation.

À la fin des années 1950, la crise du logement est importante. Les autorités soutiennent de nombreux projets immobiliers dans le quartier des Forges, qui se développe alors à une vitesse fulgurante. Ces immeubles modernes, bénéficiant d’un maximum de confort, sont très prisés de la population qui cherche à quitter un centre-ville de plus en plus vétuste.

Intitulée Totem, cette sculpture monumentale est réalisée à l’initiative des architectes du projet immobilier. Elle est l’œuvre de deux artistes très actifs dans la région au milieu du XXe siècle : Claude Loewer, connu pour ses tapisseries et compositions décoratives, et Robert Jacot-Guillarmod, auteur de nombreuses sculptures intégrées à l’architecture et à l’espace public. Le premier réalise le projet et la maquette, le second travaille le métal pour faire naître formes et mouvements. 

Cette sculpture, aujourd’hui un peu cachée par le feuillage des arbres devenus grands, mesure 9,5 mètres et pèse près de 350 kilos. Elle est accrochée à une paroi de béton de plus de 13 mètres. Sa monumentalité répond à celle du bâtiment qui se trouve à l’arrière. Toujours dans L’Impartial, le journaliste précise que cette œuvre ne cherche pas à représenter un élément concret, mais à suggérer le mouvement par un mélange « de masses et d’élans dans un équilibre rigoureux ».

Sylvie Pipoz, déléguée à la valorisation du patrimoine

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Patrimoine

Sur un plateau

Sur un plateau

Située entre l’avenue Léopold-Robert et la rue Numa-Droz, la rue de l’Avenir est aménagée en 2019 pour la mobilité douce. Elle est ponctuée d’espaces de rencontre ; tables de pique-nique, fontaines et place de jeux permettent une respiration au cœur de la ville.

Afin de conserver une trace durable des manifestations marquant les dix ans de l’inscription de La Chaux-de-Fonds et du Locle sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, un concours artistique est lancé par la Ville en 2019. L’espace proposé aux artistes se situe sur la rue de l’Avenir, entre la rue du Parc et la rue Jardinière. Le collectif franco-suisse Barbezat-Villetard remporte le concours avec Le Plateau. À la fois sculpture et mobilier urbain, Le Plateau est inauguré en novembre 2020.

L’œuvre, composée de bois, de métal et de béton, est inspirée des proportions du Modulor, chères à Le Corbusier. Le duo d’artistes explique son œuvre dans le quotidien Arcinfo du 13 novembre 2020. « L’idée était de lever cette structure carrée du damier et de la mettre à niveau par rapport à la pente de la rue, pour donner l’impression d’un tapis volant ». La composition de l’œuvre associe le motif carré de la grille urbaine de la ville à des mouvements circulaires évoquant les formes typiques des places publiques ou celles des mouvements horlogers. L’écran métallique quant à lui capte la lumière et renvoie le paysage environnant.

Sylvie Pipoz, déléguée à la valorisation du patrimoine

Photo : Aurore Sande

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Culture Le dossier du mois Patrimoine

Tout feu tout flamme: fête de l’urbanisme horloger

Tout feu tout flamme fête de l’urbanisme horloger

La Fête de l’urbanisme horloger célèbre cette année le 15e anniversaire de l’inscription de La Chaux-de-Fonds, et de sa voisine Le Locle, sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. À quelques jours de l’événement, Le Tourbillon a rencontré Léonard Reichen, coordinateur pour la Fondation Urbanisme Horloger, pour faire le point sur cette édition.

Que symbolise à vos yeux la Fête de l’urbanisme horloger ?
La Fête de l’urbanisme horloger est la célébration d’un instant historique qui a marqué nos deux villes. Le 27 juin 2009, La Chaux-de-Fonds et Le Locle obtenaient une reconnaissance mondiale, et entraient sur la Liste du patrimoine mondial lors du congrès de l’UNESCO à Séville. J’étais jeune lycéen à cette époque et je me souviens d’un instant de fierté et de reconnaissance au sein de la population, qui avait été fêté simultanément dans les deux villes.

À mes yeux, la Fête de l’urbanisme horloger mélange aujourd’hui plusieurs éléments. Il y a une mission de faire (re)découvrir le patrimoine à la population, de raconter l’histoire de ces maisons, de ces bâtiments, devant lesquels on passe tous les jours à pied sans y prêter forcément attention. L’autre mission est de maintenir une part de rencontres et de festivités à même la rue. C’est ce qui nous guide cette année encore.

Quelles sont les particularités de l’édition 2024 ?
Avec le thème « Tout feu, tout flamme », l’édition 2024 s’intéresse aux origines des villes telles que nous les connaissons aujourd’hui. Que ce soit La Chaux-de-Fonds en 1794 ou Le Locle en 1683, 1765 et 1833, les deux anciens bourgs ont été partiellement voire totalement détruits par de violents incendies. De ces drames ont émergé d’importantes réflexions au sein des autorités pour définir la manière de planifier la reconstruction puis le futur développement, particulièrement à travers les plans d’urbanisme de Charles-Henri Junod, ancien ingénieur des ponts et chaussées.

Un autre axe de la fête est l’événementiel, mêlé au culturel. La tenue du premier brunch de l’urbanisme horloger (sur réservation) le 30 juin à La Chaux-de-Fonds est aussi l’idée d’accueillir et d’intéresser un public plus familial au patrimoine. Chacune et chacun pourra bruncher à l’ombre des marronniers de la Promenade des Six-Pompes, au cœur de la vieille ville, avant pourquoi pas, de se rendre à un spectacle de marionnettes ou de visiter la ville avec un guide. Les Lunchs du patrimoine, mis sur pied une fois par mois par la Ville de La Chaux-de-Fonds, sur un format court, partagent aussi cet objectif.

Y a-t-il une expérience qui vous a particulièrement marqué par rapport à cet événement ?
Je n’ai pas d’événements précis qui me reviennent en tête. Il s’agit davantage d’un ensemble. J’aime voir les rues de La Chaux-de-Fonds et les lieux du patrimoine vivre, s’animer et vibrer. S’ouvrir au grand public et aux curieux·ses. Il y a une telle richesse cachée derrière les façades parfois austères de notre ville, qu’elle mérite d’être rappelée et racontée à un large public. Depuis quinze ans, le but de la Fondation urbanisme horloger est de faire vivre l’inscription des villes du Locle et de La Chaux-de-Fonds sur la Liste du patrimoine mondial.
Locle samedi 29 juin, deux visites en petit train touristique emmèneront le public sur les traces des bâtiments qui ont été détruits, tandis qu’à La Chaux-de-Fonds, le public pourra découvrir seul, avec un guide papier, ou grâce à une visite guidée, seize bâtiments ayant résisté au grand incendie de 1794, il y a 230 ans. La Ville de La Chaux-de-Fonds inaugure à cette occasion une mise à jour de son parcours « Feu & Lieu », conçu en 1994 pour le bicentenaire de l’incendie.

En ce sens, nous avons aussi revu l’organisation de la fête depuis cette année. Chaque ville aura désormais sa journée (le samedi 29 au Locle et le dimanche 30 à La Chaux-de-Fonds). Nous encourageons vivement les Chaux-de-Fonnier.e.s à aller découvrir le patrimoine du Locle et vice-versa.

www.urbanismehorloger.ch

Jean Christophe Malou, rédacteur
Photos : Léonard Reichen

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Culture Patrimoine

LA VILLA FALLET

la villa fallet

Vous avez fréquenté la Villa Fallet ou en possédez des images extérieures ou intérieures ? N’hésitez pas à contacter l’Association :
info@villafallet.ch ou Association Villa Fallet, Chemin de Pouillerel 1, 2300 La Chaux-de-Fonds.

Prochaines ouvertures publiques :
– dimanche 9 juin 2024, 10h-17h, en lien avec la Journée mondiale de l’Art Nouveau ;
– dimanche 21 juillet 2024, 10h-17h, avec visite guidée gratuite à 11h.

La photo est un peu floue. En sépia et dans un léger contrejour, on parvient tout de même à y discerner une salle à manger boisée, meublée d’un buffet imposant orné de pives, d’une table et de quatre chaises dont le motif du dossier rappelle des sapins. Dans le fond, on aperçoit une petite niche, des boiseries crénelées, des peintures murales avec une frise rehaussée de feuilles d’érable voletant, et là, dans l’angle, un motif de chauve-souris. Du gui est suspendu au plafond, un pot d’oxalis posé sur le buffet, une petite estrade à côté de la fenêtre est surmontée d’une chaise qui attend qu’on vienne s’installer pour regarder pousser le jardin, tranquillement. 

Cette photographie, ainsi que ses deux compagnes provenant des archives de l’École d’art, sont les seuls témoins de ce qu’était, il y a plus d’un siècle, l’intérieur de la Villa Fallet. Maison représentative du Style sapin, elle fut la première réalisation architecturale sur laquelle a travaillé Charles-Édouard Jeanneret (futur Le Corbusier).

Mais ce n’est pas à défaut d’avoir fouillé — au contraire, nombre de chercheur·euse·s se sont échiné·e·s à dénicher des images qui viendraient compléter ce fragmentaire dossier.

Pour avancer sur les projets de restauration de ce patrimoine exceptionnel, l’Association Villa Fallet prend aujourd’hui le relai et mène des recherches matérielles sur la maison avec la collaboration de conservateur·trice·s-restaurateur·trice·s spécialisé·e·s. Les premiers sondages ont permis de redécouvrir notamment les couleurs originales que la photographie n’a pas su nous transmettre. Parallèlement, l’Association poursuit ses recherches historiques afin de compléter l’enquête. Mais pour cela, elle a besoin de vous !

 
Marie Gaitzsch
Présidente de l’Association Villa Fallet

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Culture La ville racontée à travers ses rues Patrimoine

La ville racontée à travers ses œuvres d’art : maternité

la ville racontée à travers ses œuvres d'art: maternité

Le sculpteur André Huguenin-Dumittan a laissé une trace importante au cœur de la ville. De nombreuses sculptures et bas-reliefs sont visibles comme L’Étude, deux grands personnages à l’entrée sud de la Bibliothèque de la Ville, La Liseuse, accrochée à la façade de la rue Léopold-Robert 39, où se trouvait une librairie, ou La Baigneuse, au centre d’une fontaine dans le Parc Gallet.

En 1933, suite à l’aménagement du Parc de l’Ouest, ancienne place du marché, en jardin public, il réalise une sculpture monumentale en bronze : Maternité. Cette œuvre est une commande de la Ville. Lors de sa séance du 3 mars 1933, le Conseil général décide, malgré la crise, de prélever la somme de CHF 16’000.— au fonds d’encouragement des Beaux-Arts et à la réserve pour l’embellissement de la ville. Le monument est remis aux autorités le 7 juillet 1934 lors d’une cérémonie officielle. On peut lire dans L’Impartial du 9 juillet 1934 que « lorsque le voile qui cachait le monument tomba, la belle statue apparu dans son émouvante simplicité et fut fort admirée ».

 

André Huguenin-Dumittan travaillait dans un atelier au parc Gallet. C’est donc naturellement que sa Maternité est déplacée à proximité de cet atelier, en 2013, lorsque la Ville reçut de la part de la marque Chevrolet, qui fêtait son centenaire, une œuvre de Christian Gonzenbach représentant le buste de l’illustre constructeur de voitures né à La Chaux-de-Fonds en 1878. 

Sylvie Pipoz, déléguée à la valorisation du patrimoine
Photo : Ville de La Chaux-de-Fonds, Maternité, 1933, Parc Gallet

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Culture Patrimoine

Journée mondiale de l’Art nouveau : triple inauguration

Journée mondiale de l’Art nouveau: triple inauguration

Depuis 2013, la Journée mondiale de l’Art nouveau est l’occasion de mettre en valeur ce patrimoine international. Fixée au 10 juin, date anniversaire de la disparition de deux grands architectes de l’Art nouveau : le Catalan Antonio Gaudi et le Hongrois Ödön Lechner, cette journée est portée par un thème, cette année la lumière. C’est donc naturellement que les autorités ont choisi cette date pour une triple inauguration en lien avec l’Art nouveau : deux nouveaux toponymes féminins et l’installation de vitraux. 

Les vitraux, dont le lien avec le thème de la lumière est évident, sont ceux de Jules Courvoisier. Retrouvés début 2022 dans le dépôt d’un entrepreneur, ils proviennent de la chapelle de Cernier-Fontainemelon, décorée en 1907 par les élèves du Cours supérieur d’art et de décoration de Charles L’Eplattenier. Acquis par le Musée des beaux-arts et restaurés, ils sont à présent accessibles au public.

En 2023, la commission de toponymie a proposé au Conseil communal deux nouveaux toponymes féminins en lien avec l’Art nouveau et le Style sapin. Ainsi, la sculptrice Jeanne Perrochet donne son nom à une rue au sud de la Villa Fallet et Henriette Grandjean, céramiste, au jardin situé devant la maison où elle vécut de nombreuses années. Ces deux femmes à la carrière reconnue témoignent de la vivacité créatrice qui était celle de La Chaux-de-Fonds au début du XXe siècle. 

La journée du 9 juin est ainsi placée sous le thème de l’Art nouveau et du Style sapin. Chacune et chacun est invité·e à participer à cette triple inauguration et à rejoindre la Villa Fallet lors de ses portes ouvertes. La lumière y sera aussi à l’honneur à travers un atelier de cyanotype tout public proposé par le Musée d’histoire. 

Sylvie Pipoz
Déléguée à la valorisation du patrimoine.

Photo : Musée des beaux-arts

INFORMATIONS

Inauguration dès 09h30 à la chapelle du cimetière

Portes ouvertes de la Villa Fallet de 10h à 17h

Atelier cyanotype à la Ville Fallet de 14h à 17h gratuit, sans inscription