Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds

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Arbres à lolettes

Arbres à lolettes

Depuis plus d’une année, les crèches communales ont mis à disposition des familles deux arbres pouvant accueillir les lolettes des enfants souhaitant s’en détacher. 

Ces petits arbres sont disponibles en tout temps et permettent aux jeunes enfants de passer cette étape tout en douceur. 

L’un des arbres est situé à côté de la crèche communale de la Ferme Gallet ; l’autre, à proximité directe de la crèche du Chat Telot. 

Pour plus d’informations : Cresco-neuchatel.ch

Alexandra Da Silva Capitão, responsable secteur préscolaire
032 967 63 18

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À votre service

Rencontre avec José Santos Silva au collège de l’Ouest

Rencontre avec José santos silva au collège de l'ouest

Nous sommes allés à la rencontre de José Santos Silva, concierge du collège de l’Ouest depuis 2019. Découvrez le bel échange que nous avons eu avec lui.

En quoi consiste votre travail et comment se passe-t-il au quotidien ?
Mon travail consiste avant tout à veiller à ce que la propreté du collège soit irréprochable, mais pas seulement. Je me charge aussi d’autres tâches comme de sensibiliser les enfants au triage des déchets.

Quels rapports entretenez-vous avec votre entourage dans l’école ?
J’ai un bon contact autant avec les enseignants qu’avec les enfants. L’ambiance est très bonne. Ce qui n’est pas gagné d’avance, car le collège compte presque 500 élèves. C’est le plus grand de La Chaux-de-Fonds.

Quelles difficultés rencontrez-vous ?
Je ne rencontre pas de difficultés particulières. Une personne vient l’après-midi m’aider pour le nettoyage des salles de classe. Assurer la propreté de tous ces espaces est quasiment impossible pour une seule personne. En cas de soucis, pannes ou encore manque de matériel, l’équipe des concierges polyvalents intervient. Ils sont aussi là pour nous remplacer quand nous sommes malades ou absents. C’est d’ailleurs leur première fonction.

Y a-t-il un événement qui vous a marqué en particulier ?
Celui qui me vient en tête est la chorale des élèves. Elle réunit chaque année 300 enfants qui chantent en chœur. C’est toujours un moment très spécial.

À votre avis, qu’est-ce que vous apportez en plus de votre travail ?
Quand je suis arrivé, il y avait quelques problèmes dans la cour de récréation, des petites disputes entre les gamin·e·s. Je m’étais dit qu’il leur manquait quelque chose. Ils sont nombreux et, quand ils sont livrés à eux-mêmes, la confrontation directe est presque inévitable. J’ai donc pris l’initiative de leur acheter des jeux : baby-foot, billards, balles, raquettes. Une dépense qui en valait la peine. Désormais, les chamailleries pendant la récréation sont très rares.

Vous arrive-t-il de travailler avec les autres concierges de la Ville ?
Pas vraiment. On fait ensemble des formations sur différents sujets pour améliorer la qualité de notre travail. C’est la seule occasion où nous nous retrouvons pour échanger nos idées, bavarder, partager nos expériences. Avoir des points de vue différents est toujours très enrichissant.

De quoi êtes-vous le plus fier dans votre travail ?
De ma complicité avec les enfants. Plus d’une fois, dans la rue, ils ont couru vers moi pour s’accrocher à mes jambes alors qu’ils étaient accompagnés de leurs parents. Quand ces derniers, étonnés, leur disent « Qui c’est ? », ils répondent « José, le concierge ». Ce sont des petites choses qui font plaisir.

Jean Christophe Malou
Photo : Aurore Sande

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Culture

Le Collège musical

le collège musical

Depuis 1924, la Ville de La Chaux-de-Fonds et le Collège musical œuvrent de concert pour promouvoir et encourager la pratique vocale et instrumentale au sein de la population, avec la volonté de décloisonner l’accès à la culture.

Forte de son statut d’institution communale bientôt centenaire, notre école est à même de proposer un enseignement musical à des tarifs très avantageux, proportionnels au revenu des parents.

Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 18 instruments qui sont enseignés à près de 400 élèves, par 25 professeurs diplômés. Dès la prochaine rentrée, nous sommes heureux d’annoncer l’ouverture de deux nouvelles classes : l’ukulélé et la guitare d’accompagnement.

Nos cours collectifs de solfège permettent d’acquérir les bases du langage musical. Ils sont conçus pour nourrir et renforcer le désir d’apprendre la musique et vont de pair avec la pratique instrumentale. Le cursus d’apprentissage, d’une durée de 4 ans, est conçu de façon progressive, créative et ludique.

Deux ateliers d’initiation musicale sont spécialement destinés aux enfants dès 4 ans : l’atelier Mille mètres d’histoires et celui de La Sonorie. Dès 5 ans, possibilité de rejoindre Le p’tit chœur, et dès 6 ans l’atelier Découverte des Instruments.

Enfin, notre offre se complète avec plusieurs cours d’ensemble. Citons Guitares en folie, le groupe rock The College Machine, l’ensemble d’accordéons Trampoline, ou encore l’ensemble 1000 Notes.

Il est possible d’acquérir des bons pour des cours d’essai à l’Espace musique de la Bibliothèque de la Ville, au prix de
CHF 10.- pour l’initiation musicale ou les ateliers, et de CHF 40.- pour deux cours d’instrument. Ces bons peuvent également être commandés via notre site internet.

Les inscriptions pour la rentrée 2023-2024 sont ouvertes… en avant la musique !


Nathalie Dubois, directrice

INFORMATIONS

Cérémonie de clôture et remise des titres : mardi 27 juin 2023, 18h30, Temple Farel, entrée libre.

Reprise des cours : 21 août 2023
Informations et formulaire d’inscription : www.collegemusical.ch

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Culture Loisirs

Un séjour à Winterthour à prix réduit

Un séjour à Winterthour à prix réduit

L’été est là et nous donne envie de voyager… C’est le bon moment pour sauter sur cette occasion qui invite les habitant·e·s de la ville de La Chaux-de-Fonds à passer deux jours, ou plus, à Winterthour, notamment du 9 au 20 août lors des Musikfestwochen, un festival de musique en plein air, avec 70 concerts gratuits. C’est l’équivalent musical de notre Plage des Six Pompes.

La Fondation Winterthour – La Chaux-de-Fonds soutient ce séjour pour 50 personnes au maximum, soit  CHF 70.- par réservation pour la première nuit et CHF 40.- par adulte, sous forme de bons « Culture et plaisir », valable dans les musées, les restaurants et pour des événements.

Pour profiter encore plus du séjour, une carte journalière pour les transports en commun est incluse dans l’hébergement à l’hôtel, ainsi qu’une carte de randonnées pédestres « Circuit Winterthur ». Les réservations se font dès le 1er juillet via le portail web de réservation d’hôtels de « Winterthur Tourismus ». 

Cette offre est valable du 23 juillet au 23 août 2023, uniquement pour les personnes ayant une adresse avec le code postal 2300 à 2305. Elle est disponible jusqu’à épuisement des CHF 5’000.- offerts par la Fondation.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site internet : 
winterthur-lachauxdefonds.ch/fr

Le Conseil de Fondation 

© Winterthurer Musikfetwochwen

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Divers Loisirs

Cartes journalières CFF

cartes journalières CFF

Une nouvelle formule pour la carte journalière CFF sera proposée en 2024, avec une ouverture des ventes prévue dès le 11 décembre 2023. Quels sont les changements ?

Contingent disponible : alors que chaque commune avait jusqu’à présent droit à une certaine quantité de cartes en regard de sa population (La Chaux-de-Fonds disposait de 10 cartes par jour), un seul contingent vaudra pour l’ensemble du pays dès 2024. Les cartes seront attribuées selon le principe du « premier arrivé, premier servi ».

Prix : jusqu’à présent, le prix des cartes était fixe. La nouvelle offre proposera des tarifs différenciés en fonction de la carte choisie (plein tarif, demi-tarif, 1re ou 2e classe) et du délai de commande. Les tarifs prévus varient ainsi de CHF 39.- pour un billet 2e classe, avec demi-tarif, réservé au moins 10 jours avant le jour de voyage, à CHF 148.- pour un billet 1re classe, plein tarif, réservé un jour avant le jour de voyage.

Où l’obtenir : il sera nécessaire de venir au guichet de la sécurité publique (place de l’Hôtel-de-Ville 1), seul point de vente habilité à éditer les cartes pour la Ville. La disponibilité pourra être vérifiée au préalable par l’utilisateur/trice sur le site www.cartejournaliere-commune.ch (ndlr : site Internet non disponible au moment de la rédaction de ce texte). Le billet étant nominatif, il ne pourra pas être transmis à une tierce personne.

La Ville de La Chaux-de-Fonds est heureuse de pouvoir encore proposer ce service très prisé par la population. Dès le 11 décembre 2023, date de l’ouverture des ventes, vous trouverez toutes les informations nécessaires sur le site de la ville : www.chaux-de-fonds.ch

Jérémy Vögtlin, chef de service, sécurité publique.

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La parole aux acteurs

ATOMIC : nouvelle création de Circo Bello pour célébrer ses 10 ans & ceux de Milvignes

ATOMIC : nouvelle création de Circo Bello pour célébrer ses 10 ans & ceux de Milvignes

Circo Bello présente la suite de sa programmation pour cet été et cet automne 2023, qui comprend de nombreuses représentations exceptionnelles : une création professionnelle présentée à l’occasion des 10 ans de la commune de Milvignes en août, des spectacles d’arts de rue à la Plage des Six Pompes qui fête ses 30 ans et la Nuit du Cirque en novembre !

Reconnu Centre Régional de Performance, le Centre des Arts du Cirque Circo Bello est le seul centre en Suisse à offrir une structure complète d’activités circassiennes : cirque pour tous les âges, formation semi-professionnelle, événements en tout genre, actions de cirque social et de médiation ainsi que programmation et création de spectacles professionnels et amateurs.

ATOMIC : une création professionnelle présentée les 23, 25 et 27 août à Milvignes
Après le succès de la première, le Centre des Arts du Cirque Circo Bello est sur le point de lancer sa deuxième création professionnelle : ATOMIC. Pour marquer les dix ans de la commune de Milvignes, cette pièce spectaculaire sera présentée sous le chapiteau de Circo Bello à Auvernier les 23, 25 et 27 août à tout public. Co-produit par la commune de Milvignes, le spectacle réunira six acrobates autour des compositions musicales captivantes de Stanislas Romanowski, pour une performance d’une heure qui sera créée pour la cérémonie d’ouverture officielle des festivités. Cette pièce époustouflante repose principalement sur une narration par le corps et la musique, sans paroles, pour une expérience immersive inoubliable.

La Nuit du Cirque : un événement européen organisé par Circo Bello
Mais ce n’est pas tout ! Circo Bello a également prévu une série d’autres événements circassiens passionnants à venir cet été et cet automne. Tout d’abord, la troupe de feu Groov’In Fire de Circo Bello, issue d’une collaboration avec la Boîte-à-frap’, sera présente à l’Imeriale à St-Imier le 1er juillet pour un spectacle de feu sensationnel. Ensuite, la troupe de cirque de rue de Circo Bello se produira à la 30e édition de la Plage des Six Pompes à La Chaux-de-Fonds les 29 et 30 juillet. Et enfin, la Nuit du Cirque, événement européen réparti sur plus de 14 pays et représenté par Circo Bello en terres neuchâteloises, aura lieu à La Chaux-de-Fonds et à Neuchâtel en novembre, avec notamment la participation de Groov’In Fire pour présenter leur spectacle « Hestia, déesse du feu ».

« Au chapeau » — Démarche inclusive et de participation culturelle
Poursuivant sa démarche socioculturelle, Circo Bello permet à toutes tous d’assister à ses spectacles en proposant une contribution volontaire.

Hugo Beretta / Photo : Brigou

DATES À RETENIR

L’Imériale : 1er juillet à St-Imier

ATOMIC : 23 août à 17h, 25 août à 20h, 27 août à 17h sous le chapiteau de Circo Bello à Milvignes

Plage des Six Pompes : 29 et 30 juillet à La Chaux-de-Fonds

Inscription aux cours et calendrier des spectacles : www.circobello.ch

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L'établi

Studio digital L’Araignée

Studio digital l'araignée

Photo ©Dose Pulse

Ouvert en février 2021, le Studio digital l’araignée se veut innovant et créatif. En effet, les compétences de son fondateur, Mickaël Morel, s’articulent autour de plusieurs domaines d’activités liés aux technologies WEB, mais pas que…

En 2010, il termine son école supérieure (ES) en informatique et se spécialise déjà dans la programmation WEB. Dans le cadre de son travail de diplôme, il développe une application de gestion d’horaires pour une fondation institutionnelle du Canton. C’est autour de ce projet qu’un cadre légal fut créé et qu’il démarra son activité d’entrepreneuriat.

Son esprit créatif n’a jamais réussi à se cantonner à la logique cartésienne de la programmation. C’est pour cette raison qu’il a toujours eu besoin d’explorer des domaines plus libres et ouverts en termes de créativité.

L'internet serait une toile comme les autres si elle n'avait pas ses millions d'araignées

Maxime Alain

Alors, se dit-il, pourquoi ne pas mélanger les deux mondes ? Pourquoi un commerce en ligne doit-il forcément ressembler à une grille d’objets parfaitement alignés ? Serait-il possible de créer un algorithme susceptible de produire une quelconque forme d’art ?

Pour répondre à ces questions, Mickaël a dû expérimenter. Par exemple, en 2015, il développe un logiciel qui récupère les pixels d’une image afin de les trier et de les réorganiser au niveau de leurs luminosités en utilisant un filtre spatial qui calcule en chaque pixel, la médiane des niveaux de gris. Finalement, les pixels sont restitués et surexposés avec l’image de base. L’interprétation du rendu est propre à chacun ! À l’heure des IA, la question reste en suspens…

Dans son bureau à la rue de l’Industrie 20, Mickaël met à profit son expérience et ses idées afin de créer des projets sur mesure pour une clientèle désireuse d’une communication digitale audacieuse et affirmée. Il réussit à mixer le côté technique et créatif pour produire des sites Internet et des plateformes WEB élaborées et originales. Lors de projets ambitieux, il n’hésite pas à s’allier avec d’autres prestataires, créant ainsi des partenariats dynamiques. Il voit un grand avantage et de belles opportunités dans le fait de combiner les compétences de chacun•e•s. Chaque projet est unique et le fruit d’une synergie et d’une réflexion partagée.
Confiant, Mickaël se réjouit des défis futurs et d’évoluer dans ces domaines qui ne cessent d’évoluer et de se réinventer. 

Photos et mockups : Mickaël Morel

Studio Digital L’araignée
E-commerce — Website
UX/UI | Digital marketing
Rue de l’Industrie 20
Tél : 032 521 07 93
www.laraignee.ch

L’association « Industrie 20 » fête ses 40 ans !

L’épopée d’une lutte contre la dénaturation du quartier
Le 4 mai 1983, l’association « Industrie 20 » a réussi à mettre en échec un projet immobilier impliquant la démolition de seize maisons du quartier pour y construire un grand ensemble commercial.
Depuis lors, cette maison témoigne de ce que peut être la rénovation douce d’un immeuble ancien, d’une participation active des locataires à la gestion de leur habitat et des loyers ayant été soustraits à la spéculation.
La vitrine de la façade nord vient d’être entièrement rénovée. Elle est issue d’un relevé des tracés originaux datant de la construction de l’immeuble en 1861.

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Culture Le dossier du mois

STEP : nouvelles installations à la pointe de la technologie

Station d'épuration : nouvelles installations à la pointe de la technologie

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Les visites guidées des nouvelles installations de la Station d’épuration des eaux usées ont rencontré un franc succès. Photo Aurore Sande

L’accès à l’eau est nécessaire au développement des villes. L’évacuation des eaux usées aussi. Cet aspect, certes moins élégant mais fondamental, est peu documenté. L’évacuation des eaux usées a rapport à l’invisible, au caché, voir au sale. Une machinerie invisible, pour reprendre les mots de l’historien Jean Vigarello, se développe et permet aux villes de se constituer grâce à des infrastructures camouflées.

Ainsi, au fil du 19e siècle, les villes vont être assainies grâce au développement des nombreuses infrastructures souterraines. L’eau, vecteur de vie mais aussi de maladie voir de mort, va être maitrisée, ses débits vont être calculés. L’ingénieur devient un acteur essentiel du développement des villes et de ses infrastructures souterraines. Ces infrastructures camouflées racontent tout un pan de l’histoire de la ville, elles participent au patrimoine local.

Je vous invite à un petit retour en arrière, à l’époque où le territoire de La Chaux-de-Fonds n’est encore qu’une forêt, irriguée en sous-sol par quelques sources souterraines. Vous le savez, les Montagnons s’installent ici petit à petit, au milieu du 14e siècle. Notre voisine Le Locle existe déjà. La Sagne aussi. Le village se développe autour de l’actuelle Place de l’Hôtel de Ville. Il y a peu d’eau. On se débrouille avec les sources souterraines comme la Ronde, l’eau de pluie et de fonte des neiges.

La source de la Ronde fait surface au numéro 33 de la rue. C’est alors en dehors du village. Ses eaux s’écoulent lentement vers l’est pour se perdre dans les emposieux de la Combe du Valanvron. Le lit de la Ronde reçoit alors les eaux pluviales et, petit à petit, les eaux ménagères. C’est le seul exutoire pour ces eaux usées.

Le village, lui, grandit, se déploie autour de la place centrale qui est souvent décrite comme un lieu humide où l’eau stagne et génère une certaine puanteur. Puis arrive cette fameuse nuit du 4 au 5 mai 1794, durant laquelle un incendie ravage 52 maisons, détruit le temple, et met à la rue près de 170 familles. L’histoire de La Chaux-de-Fonds aurait pu s’arrêter là.

Mais c’était sans compter sur la volonté des autorités à reconstruire rapidement, sur la générosité des villages avoisinant, et sur l’importante entreprise de collecte de dons menée à travers le pays par Moïse Perret-Gentil et quelques autres. On a reconstruit. En pierre, avec de larges espaces entre les maisons. Et on commence de se poser la question de l’évacuation des eaux usées.

C’est alors une compagnie privée, la Compagnie du Village, qui gère les questions de voirie pour le village. On lui doit la première canalisation vers 1805. L’administration communale, elle, ne prendra cette mission à sa charge qu’à partir de 1840.

En 1852, l’écrivain Martin Laracine parcourt le village et décrit ce qu’il voit. Arrivé à la Place neuve, actuelle Place du Marché, il alerte le lecteur : je cite : ” Je vous ferai grâce de la rue de la ronde qui n’a d’ailleurs pas d’issue ; c’est la rue qui a le plus de peine à devenir propre.” Et plus loin, il ose une critique :  “La Chaux-de-Fonds pêche essentiellement par l’eau et le pavé, et c’est de ces deux choses que les habitants ont le plus à souffrir. Pourtant, ce sont des inconvénients auxquels on pourrait facilement remédier. On a su trouver des fonds pour construire un collège, bâtir un hôpital, pour créer des établissements de bienfaisance et d’utilité publique, tandis que l’on n’a pas encore songé au point le plus essentiel de la salubrité publique : l’eau”. Mais les habitants devront encore patienter.

Vers 1860, des moulins et une scierie sont installés à l’entrée de la Combe des Moulins, à l’emplacement actuel de Bikini test. Ils sont actionnés par des roues souterraines et le débit d’eau est régulé par des bassins de rétention installés en amont des emposieux. L’évacuation des eaux entre la rue de la ronde et les emposieux se fait alors à ciel ouvert. Une première tentative de canalisation de la Ronde a lieu en 1868. Un canal est construit le long de la Ronde depuis la rue du collège afin maintenir les eaux de source dans un canal séparé des eaux usées.

Les Moulins sont rachetés par la Ville puis désaffectés. Les autorités souhaitent utiliser les emposieux uniquement pour évacuer l’eau des égouts et supprimer les bassins de rétention car ils dégagent de fortes odeurs. Le Conseil d’Etat met en garde les autorités locales. Les emposieux risquent de s’obstruer rapidement par la suppression des bassins de rétention qui jouent un rôle de décanteur naturels. Les autorités ne suivent pas ces mises en garde et, 4 ans plus tard, les emposieux sont bouchés.

Les eaux usées chargées en débris et autres immondices, voir du goudron et de la houille provenant de l’usine à gaz se déversent donc dans le lit naturel de la Ronde et la Combe du Valanvron, sur près de 7 km, à ciel ouvert, jusqu’au lac du Cul des Prés. On imagine facilement les conséquences comme la puanteur, et la propagation d’épidémie de choléra à cause de la pollution de la nappe phréatique. Les propriétaires dont le terrain est pollué seront indemnisés par la commune.

Les autorités cherchent des solutions. Un ambitieux projet de canalisation par tunnels jusqu’au lac du Cul des Prés est refusé par l’Etat de Berne, en 1886. Tous les projets de traverser la roche en direction du Doubs s’avèrent irréalisables. Le village, lui, devient ville de près de 30’000 habitants et se dote de l’eau courante à partir de 1887. Cela entraine une nette augmentation de la quantité d’eau à évacuer, sans que l’on ait trouvé de solution à la question de l’évacuation des eaux.

Au même moment, un premier collecteur est construit sous l’Avenue Léopold-Robert. Un deuxième grand collecteur sera installé en 1895. C’est au conseil communal d’origine bernoise, Hans Matthys, aux affaires durant 38 ans, que l’on doit le formidable développement des infrastructures des services industriels. A titre de comparaison, en 1906, 42 km de canaux sont installés. 25 ans plus tard, en 1930, on en compte 63. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 144 km de collecteurs et canaux qui permettent l’évacuation des eaux usées.

Mais revenons à nos emposieux toujours bouchés. Ils sont finalement retrouvés et nettoyés. La vidange est menée entre 1907 et 1909. Deux crédits sont nécessaires pour mener à bien ce travail colossal. 12’000.- sont votés en 1907 par le conseil général et 65’000 en 1909. En 1909 toujours, dans une conférence donnée lors de la réunion d’été de la Société des sciences naturelles, le Dr Henri Schardt parle même de ruisseau-égout. La capacité d’évacuation faible, la profondeur des installations souvent insuffisante rend l’évacuation à la Combe des Moulins très difficile. Le risque d’inondation est réel.

Les rapports et études se suivent en 1934, 1954 et 1960. Il faut attendre la fin des années 60 pour que de nouvelles études permettent la création d’une centrale d’épuration des eaux.

Les emposieux sont alors définitivement mis hors service et les installations construites près de 1500m plus à l’est, entre la Combe des Moulins et la Combe du Valanvron, là où nous nous trouvons aujourd’hui. La STEP est inauguré en grande pompe en 1975. Je cite L’Impartial du 19 septembre 1975 “Un point noir subsistait dans l’épuration des eaux du canton. La Chaux-de-Fonds. Il sera officiellement effacé aujourd’hui.”

Pour conclure, je dirais que s’intéresser à l’histoire de l’évacuation des eaux d’une ville, c’est s’intéresser au patrimoine souterrain, invisible, mais absolument nécessaire au développement et à la survie d’une ville.

Il y a là un intéressant un sujet de recherche pour des étudiantes ou des étudiants en histoire ou dans un domaine scientifique.

Les invité-e-s étaient attendu-e-s pour la partie officielle, suivie d'une visite des nouvelles installations, pour terminer par un apéritif.

La STEP a inauguré deux nouveaux bâtiments. Quels travaux ont été réalisés et quels sont les avantages de ces aménagements ?
Les micropolluants organiques tels que les restes de médicaments, de pesticides ou encore de fongicides posent des problèmes de santé publique et pour le milieu naturel. Dès lors, toutes les STEP d’une certaine importance doivent désormais traiter ces substances pour en éliminer au moins 80 %. Début juin, la STEP de La Chaux-de-Fonds a ainsi mis en service sa nouvelle unité de traitement de micropolluants, la 1re du canton et la 3e en Suisse romande.

La STEP reçoit la totalité des eaux du territoire communal, tant les eaux usées que les eaux de pluie, le réseau d’assainissement étant en système « unitaire ». Par temps sec ou faiblement pluvieux, nous traitons la totalité des eaux à l’entrée de la STEP, soit au maximum 550 litres par seconde. Dès que les pluies sont plus soutenues, une partie des eaux ne peut pas être traitée par la STEP, mais subit tout de même un prétraitement en étant déviée dans un bassin d’eaux pluviales, permettant de retenir une partie des boues par décantation et des déchets par dégrillage. La transformation de ce bassin d’eaux pluviales permet désormais de quadrupler la capacité de dégrillage, soit 8’000 litres par seconde, réduisant ainsi de 95 % les déchets inesthétiques et bien visibles dans la Ronde où se rejettent ces eaux.

De manière très simplifiée, pouvez-vous nous expliquer le processus d’assainissement des eaux usées ?
1. Traitement mécanique : l’eau commence par traverser successivement plusieurs grilles, toujours plus fines, pour se débarrasser de ses déchets plus ou moins solides (graviers, papiers, objets divers, sables, etc.). Les matières minérales sont lavées puis stockées avant de partir en décharge. Les autres déchets sont essorés et évacués vers l’usine d’incinération.

2. Traitement chimique : l’eau est additionnée de chlorure ferrique auquel se fixent les phosphates. Ces sels devenus insolubles sont ensuite éliminés avec les boues.

3. Traitement biologique : celui-ci est identique aux mécanismes d’épuration qui ont lieu dans la nature. Ce traitement de l’eau assure un rendement supérieur à 90 %. Les bactéries et micro-organismes, cultivés sous contrôle dans les bassins, éliminent tout ce qui est biologiquement dégradable (matières organiques et ammonium). Ces bactéries, qui forment « les boues activées », sont ensuite dirigées vers un second bassin, où elles décantent. Les boues qui se sont déposées au fond du bassin sont, quant à elles, pompées, pré-épaissies, digérées (production de biogaz permettant de couvrir la totalité des besoins en chaleur et les 50 % des besoins en électricité), déshydratées par centrifugation et pour finir évacuées vers l’usine d’incinération. L’eau surnageant se clarifie petit à petit et, lorsqu’elle est totalement épurée, est acheminée vers le traitement ultime : celui des micropolluants.

4. Traitement des micropolluants : le procédé retenu est un dosage de charbon actif en poudre dans les eaux qui passent ensuite à travers des filtres bicouches (sable/anthracite).

Il aura fallu en moyenne 22 heures à une goutte d’eau pour effectuer le cycle complet d’épuration, avant de rejoindre le cours de la Ronde.

Les eaux usées sont-elles assainies à 100 % ? Si ce n’est pas le cas, que deviennent-elles ? Et comment sont traités les déchets qui se trouvent dans ces eaux ?
– Eaux arrivant à la STEP : environ 8 mios de m³ par an (moyenne des cinq dernières années).

– Eaux traitées totalement : environ
6 mios de m³ par an (3 litres sur 4).

– Eaux déversées, non traitées : environ
2 mios de m³ par an. Toutefois, la quasi-totalité des eaux non traitées, soit 99 %, est dégrillée et en partie décantée afin de ne rejeter que très peu de déchets résiduels dans le milieu naturel (seule 1 pluie par an, en moyenne).

Travailler à la STEP, d’un point de vue extérieur, semble difficile et éprouvant. À quoi ressemble le quotidien d’un ou d’une employé·e ?
Ce travail n’est pas très difficile et éprouvant dans la mesure où nous travaillons en équipe, bénéficiant ainsi de compétences professionnelles différentes et complémentaires.

Outre les tâches de contrôles des installations, largement automatisées, nous prenons du temps à l’entretien et la révision des machines afin d’éviter au maximum des pannes.

Textes : Sylvie Pipoz et Didier Gretillat

Prises de vue photo : Aurore Sande et Sophie Amey
vidéo : Quentin Perrenoud

 

Didier Gretillat, responsable administratif de la STEP.

LA STEP EN QUELQUES CHIFFRES

Prix des nouveaux aménagements :

  • traitement des micropolluants: CHF 10 mios (subventionné à hauteur de 90 % par la confédération et par le canton, soit CHF 1 mio restant à la charge de la Ville).
  • traitement des eaux déversées :
    CHF 2.7 mios (subventionné par le canton à 30 %, soit environ CHF 1.9 mio restant à la charge de la Ville).

Nombre de mètres cubes d’eaux usées traitées :
environ 6 mios de m3 par an.

Pourcentage d’eaux épurées et déversées dans la nature 

  • 75 % d’eaux traitées totalement.
  • 24.75 % d’eaux déversées
    dégrillées.
  • 0.25 % d’eaux déversées sans
    aucun traitement.

Nombre d’employés à la STEP :
Actuellement 5 employés, représentants 4.8 équivalents plein temps. D’ici la fin de cette année, un 6e collaborateur sera engagé pour remplacer un départ à la retraite.

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Le jeu-concours de l'Abeille

Mots cachés de la Chaux-de-Fonds

Mots cachés de la Chaux-de-Fonds

Grille : Christophe Mirabile

Montagnes

Patrimoine

Temples

Tourbillon

Urbanisme

Piscine

Théâtres

Unesco

Braderie

Corbusier

Horlogerie

Abeilles

Chevrolet

Culture

Espacité

Ludesco

Musées

Parmi les 17 mots ci-dessus, lequel ne figure pas dans la grille ? Envoyez votre réponse jusqu’au 17 juillet 2023.

Parmi les bonnes réponses, la personne tirée au sort remportera un montant de 

CHF 30.- en Abeille.

– Participez par e-mail à sume.marketingurbain@ne.ch

– Ou à l’adresse : Marketing urbain, Passage Léopold-Robert 3 2300 La Chaux-de-Fonds en indiquant  : concours Abeille, nom et prénom, adresse complète et numéro de téléphone.

Retrouvez les solutions des jeux-concours sur notre site internet « letourbillon.ch » au début du mois suivant et dans la prochaine édition imprimée. Le ou la gagnant·e sera avisé·e personnellement.

Les réponses du jeu de mai étaient : A — 3 ou 7/ B – 5/ C — 2 / D — 4 / E – 3 ou 7/ F – 1/ G – 6 

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Divers

ÉPICERIE PARTICIPATIVE LE RUCHER

Épicerie participative Le Rucher une 1re à La Chaux-de-Fonds

Fondée en juin 2021, Le Rucher est la première épicerie participative de La Chaux-de-Fonds. À l’origine de cette aventure : un atelier « Conversation carbone » de l’association Artisans de la transition, en vue d’un meilleur équilibre écologique.

Le Rucher a ouvert ses portes à la rue de l’Industrie 22, le 1er octobre 2022 grâce au travail collaboratif de tous ses membres et au soutien d’autres épiceries. Elle rencontre aujourd’hui un beau succès. L’entier de l’assortiment est issu d’une agriculture biologique et éthique, les produits locaux et de saison y sont privilégiés.

Ainsi, Le Rucher participe à un mode de consommation respectueux du climat, du vivant… et des producteurs·rices.

De plus, en favorisant les circuits courts, le lien entre consommateurs·rices et producteurs·rices est enrichi et les marges adoucies, ce qui permet aux membres de bénéficier de prix bas.

L’épicerie propose toutes sortes de produits ; alimentaires, cosmétiques et ménagers. Elle fonctionne grâce au bénévolat, qui représente 3h par mois, de ses membres et est ouverte uniquement à ces derniers.
Le Rucher peut encore accueillir quelques membres, si vous désirez vous aussi participer à cette belle aventure, prenez contact sans trop tarder !

Texte et photo : l’équipe du Rucher

INFORMATIONS

N’hésitez pas à venir nous rendre visite à la rue de l’Industrie 22 durant les heures d’ouverture ou à nous écrire à l’adresse mail : epicerie@lerucher.ch pour partager notre projet bourdonnant d’idées.


Pour tous renseignements complémentaires, rendez-vous sur www.lerucher.ch