Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds

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Intempéries 2023

Météo suisse fait le point

météo suisse fait le point

Webcamroundshot de La Chaux-de-Fonds , 11h20, roundshot.com.

Comment et pourquoi ce phénomène météorologique s’est-il formé?
L’orage violent qui a touché La Chaux-de-Fonds a pris naissance dans une masse d’air modérément instable au nord du Massif Central accompagné d’un flux en altitude de secteur ouest à sud-ouest particulièrement dynamique. L’orage s’est ensuite considérablement renforcé entre la vallée de la Saône et Besançon où il a produit par endroits de fortes rafales descendantes sous une forme de structure arquée. Ensuite, malgré une structure radar temporairement affaiblie dans la région du Doubs, il a continué à engendrer localement de violentes rafales linéaires. Sa structure sur les écrans radar s’est ensuite rapidement intensifiée à l’approche de la frontière franco-suisse, évoluant en orage supercellulaire. L’orage s’est ensuite abattu sur Le Crêt-du-Locle et La Chaux-de-Fonds occasionnant des rafales d’une rare violence et dévastant de multiples bâtiments, structures, sections de forêts et de parcs en l’espace de 15 minutes seulement. L’origine exacte des vents violents est encore en analyse chez nous, mais semble pour l’instant provenir essentiellement du courant descendant du flanc arrière de l’orage supercellulaire qui était noyé dans un vaste rideau de précipitations. Ce dernier s’est enroulé autour de l’orage lui-même occasionnant en son sein de violentes accélérations de vents descendantes connues sous le nom de « microrafales ». Conjointement à ce phénomène, nous supposons fortement qu’une circulation de plus petite échelle liée à une tornade a également évolué à proximité de cette microrafale. Nous entretenons cette hypothèse car de multiples sources de données (vidéos, nature des dégâts au sol, photos aériennes, données radar, témoignages) montrent ou font allusion à de rapides changements de direction de vent en quelques secondes seulement, accompagnés sur certains secteurs, de dégâts convergents au niveau de la végétation. L’analyse se poursuit et permettra d’élucider les incertitudes restantes liées à l’origine exacte de ces dégâts. Ensuite, en aval de La Chaux-de-Fonds, l’orage s’est progressivement affaibli après avoir une nouvelle fois évolué en tant que structure arquée.

Pourquoi a-t-il suivi cet itinéraire précis?
L’orage ayant pris naissance dans un fort courant d’altitude de secteur ouest à sud-ouest, il a été entraîné le long de cet axe. Il s’agit d’une trajectoire assez commune pour les cellules orageuses évoluant dans ce type de courant. En revanche, ce qui est plus remarquable, c’est la vitesse de déplacement de l’orage qui a été mesurée à environ 80 km/h et qui témoigne des forts courants d’ouest présents en altitude. De telles vitesses de courant d’altitude sont assez rares en été au-dessus de la Suisse car habituellement, le courant-jet évolue plutôt sur le nord de l’Europe durant cette période de l’année.

Faut-il s’attendre à voir de plus en plus de phénomènes de ce style en Suisse?
Pas obligatoirement au niveau de ces violentes rafales orageuses. Concernant les dangers liés aux orages, le réchauffement du climat a davantage d’effets sur les cumuls de précipitations, puisque plus l’air est chaud, plus il peut contenir de l’humidité. Concernant la grêle, des études scientifiques tendent à montrer que certaines régions du globe verront une augmentation du risque et d’autres une diminution. Une région qui semble voir une augmentation du risque grêligène significatif est le nord de l’Italie et une partie du secteur alpin, ce qui semble correspondre aux études menées. En ce qui concerne le phénomène venteux associé à l’orage qui a touché La Chaux-de-Fonds, celui-ci a tiré l’essentiel de son énergie du courant d’altitude anormalement fort pour la saison. Or, dans un climat plus chaud avec un courant-jet souvent affaibli et résidant à des latitudes plus septentrionales, on peut raisonnablement estimer que celui-ci sera, en moyenne, progressivement de plus en plus faible, du moins en été. Cela tendrait plutôt à diminuer le risque des phénomènes de type microrafales dynamiques ou de tornades.  En revanche, concernant toutes rafales orageuses qui seraient liées uniquement aux écroulements des cascades de précipitations au sein d’orages stationnaires, de type « microrafales humides », ces dernières pourraient augmenter avec davantage d’humidité condensée présente au sein de ces orages. Il faut aussi dire que le Jura a été par le passé déjà témoin de violentes rafales de vents liés aux orages, le Jura étant un couloir privilégié et naturel pour ceux-ci. De violentes tornades ont notamment déjà sévi le 19 août 1890 entre le Bois d’Amont et Croy en passant par Le Brassus, le 12 juin 1926 à La Chaux-de-Fonds, le 23 août 1934 dans le Jura Bernois et le 26 août 1971 dans la vallée de Joux.

Y a-t-il des solutions?
Disons qu’il faudra simplement essayer de s’adapter au mieux aux effets liés à un climat en évolution. Par exemple, en adaptant les infrastructures pour mieux résister aux dangers associés aux orages en général et en prenant les mesures de protection adaptées. Concernant la prévision d’orages en général, cela reste une tâche relativement ardue car ce phénomène étant local par définition, les modèles de prévision numériques ont souvent de la peine à les simuler aux bons endroits et aux bons moments. Cela concerne même les modèles numériques pourvus de résolutions fines de l’ordre du kilomètre. De surcroît, la topographie hétérogène de la Suisse complique cette prévision en introduisant des hétérogénéités au niveau des valeurs des paramètres météo nécessaires pour le développement d’orages. Pour les météorologues, alors qu’il est souvent assez facile d’identifier à l’avance les masses d’air susceptibles de générer des orages violents sur des zones relativement larges, il est nettement plus difficile de savoir où et à quelle heure ils vont sévir exactement tant qu’ils ne sont pas encore formés. Et même une fois formés, ils peuvent s’intensifier rapidement et/ou passer entre les réseaux de stations au sol, laissant parfois peu d’indices sur leur intensité réelle, surtout si les images radars laissent entendre qu’ils sont plus faibles qu’en réalité.

Comment s’appelle cette tempête?
Cette tempête n’a pas de nom car les noms sont uniquement attribués aux dépressions des latitudes moyennes de large étendue ainsi qu’aux cyclones tropicaux. On ne nomme pas les orages individuels avec des noms même s’ils sont générateurs de phénomènes violents. En revanche, ce qui porte un nom c’est le « type  d’orages » qui a sévi à La Chaux-de-Fonds. Il s’agit d’un orage « supercellulaire » connu pour produire des phénomènes violents tels que parfois de gros grêlons, de violentes rafales de vent et parfois même des tornades. Ces orages sont de la même catégorie que ceux qui sévissent parfois sur les Grandes Plaines des États-Unis surtout au printemps et qui sont également assez fréquents sur le continent européen en saison chaude, pour autant que les ingrédients atmosphériques en place les favorisent. Pour le cas de La Chaux-de-Fonds, bien que l’entier du nord des Alpes était concerné par un préavis d’orages violents possibles pour cette journée, l’orage en tant que tel a évolué en structure supercellulaire seulement très peu de temps avant d’avoir frappé la ville, ce qui a uniquement permis d’avertir à très court terme les zones en aval de la ville.  

Lionel Peyraud
Météorologue-Prévisionniste
Centre régional ouest -Genève
MétéoSuisse

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L’orage arrivant par l’Ouest sur La Chaux-de-Fonds vu depuis l’aérodrome des Eplatures. © Autorités aéroportuaires LSGC
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GROUPE E — Solidarité face au chaos

GROUPE E — Solidarité face au chaos

Une quinzaine de pylônes pliés, des câbles électriques jonchant chaotiquement le sol : voilà le spectacle que Johannes Hayoz, coordinateur de lignes à haute tension chez Groupe E, découvre en arrivant à La Chaux-de-Fonds. « Lorsque l’on m’a averti ce jour-là par téléphone, j’ai pensé à une blague. Mais en arrivant sur place, j’ai pris la mesure de l’événement. C’était du jamais vu, quelque chose que l’on ne voit qu’une fois dans sa vie ».

Ce lundi 24 juillet, date à laquelle la violente tempête s’est abattue sur La Chaux-de-Fonds, les équipes de Groupe E et Duvoisin-Groux se sont immédiatement engagées dans la sécurisation et la réparation des installations électriques endommagées. Les dégâts étaient considérables, touchant de nombreuses installations électriques majeures, avec dix pylônes électriques à haute tension, s’étendant sur 1.5 km de ligne à La Chaux-de-Fonds, et cinq pylônes sur la ligne au Crêt-du-Locle. Un travail complexe et inédit. Ce genre de dégât n’avait pas été observé depuis l’ouragan Lothar en décembre 1999.

À ces équipes s’ajoutent trente collaborateurs de Groupe E venus prêter main-forte à Viteos ainsi qu’aux entreprises Duvoisin-Groux et Arnold actives sur le terrain. Un travail collectif pour rétablir rapidement l’approvisionnement en électricité à l’ensemble de la population. 

Le résultat est sans équivoque : une exceptionnelle collaboration entre les différents corps de métiers et entreprises. Cette mobilisation montre la résilience et la coordination exemplaire pour surmonter des défis majeurs.

Pawel Limat, apprenti à Groupe E

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Unis face à l’adversité : La protection civile au cœur de la crise

Unis face à l’adversité : La protection civile au cœur de la crise

Dans le sillage de la tempête du 24 juillet 2023, la Protection Civile des Montagnes neuchâteloises (OPCMN), épaulée par les OPC du Littoral, du Val-de-Ruz, du Val-de-Travers et du Jura, a répondu avec détermination aux multiples défis qui se sont présentés.

Les missions confiées à la Protection Civile étaient variées et cruciales pour la population de notre région en cette période spéciale :

  • Assistance aux sapeurs-pompiers : faciliter la gestion de l’intervention pour les sapeurs-pompiers engagés, professionnels et volontaires.
  • Préparation et distribution de repas : confectionner les repas pour soutenir les équipes sur le terrain.
  • Soutien à l’agriculture locale : apporter un appui
    au service de l’agriculture de la commune du Locle avec pour objectif la remise en état des pâturages boisés.
  • Renfort en personnel pour la voirie : assister le service de la voirie de La Chaux-de-Fonds dans le cadre de la sécurisation de la ville.
  • Soutien aux services forestiers : collaborer avec les bûcherons des services forestiers pour sécuriser les zones de travail et remettre en état les zones touchées.

Afin d’accomplir ces tâches, les OPC ont mobilisé leur personnel astreint à la Protection Civile dans l’urgence, ces derniers ont répondu présent, ceci dès les premières heures, démontrant ainsi leur engagement sans faille.

Le détail des effectifs engagés se présente comme suit :

  • L’OPC des Montagnes neuchâteloises a déployé 91 astreints. Cela représente 365 jours de travail.
  • Les OPC du Littoral et du Val-de-Ruz ont, à elles deux, mobilisé 44 astreints. Cela représente 141 jours de travail.
  • L’OPC du Val-de-Travers a fait appel à 20 astreints. Cela représente 96 jours de travail.
  • L’OPC du Jura a contribué avec 10 astreints. Cela représente 50 jours de travail.

Grâce à un effort collectif soutenu sur une durée totale d’un mois, la Protection Civile a réussi à confectionner pas moins de 7’971 repas, offrant ainsi un soutien essentiel aux intervenant·e·s sur le terrain.

L’OPCMN souhaite, à travers cet article, exprimer sa profonde gratitude envers toutes les personnes qui ont répondu à l’appel lors de cette intervention ainsi qu’à tous les employeurs les ayant libérées ; à remercier également vivement les Offices de Protection Civile voisins pour leur aide et leur soutien ainsi que tous les partenaires directs. C’est grâce à la solidarité qui a régné tout au long de cette crise que la gestion de cette dernière a pu se faire au sein de la Protection Civile.

Lieutenant-colonel Cédric Hirschi, Commandant de l’OPCMN – Capitaine Fabrice Lebet, Remplaçant du commandant de l’OPCMN  – Lieutenant Romain Licodia, Instructeur à l’OPCMN – Service administratif de l’OPCMN

Photo: Protection civile

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L’ECAP à votre service

L'ECAP à votre service

© Gasser

Bien involontairement en quelques minutes, l’ECAP (Établissement Cantonal d’Assurance et de Prévention) s’est retrouvé sous le feu des projecteurs et au centre des attentes de nombreux Chaux-de-Fonnières et Chaux-de-Fonniers. Fort des expériences de 2019 (Val-de-Ruz) et de 2021 (grêle et Cressier), une organisation de crise a immédiatement été mise en place et des mesures propres à l’événement ont été décidées pour simplifier le traitement des cas par les personnes sinistrées.

Un expert a été attribué à chaque sinistre, comme partenaire de contact. À ce titre, il sera à même de répondre rapidement à toute question liée aux travaux à entreprendre, aux procédures de remboursement ou à tout autre problème qui pourrait surgir.

Concernant les sinistres dont la réparation coûtera au total moins de CHF 10’000.—, il suffit d’adresser à l’ECAP des photos des dommages et la facture de l’artisan pour être indemnisé. Un accord de travail ou des devis comparatifs ne sont alors pas requis. Pour les cas où les dommages sont plus élevés, un contact avec l’expert permettra de définir les démarches spécifiques à entreprendre, mais dans bien des situations, il ne sera pas nécessaire de soumettre à l’ECAP des devis comparatifs.

La disponibilité des artisan·e·s et la possibilité de réaliser rapidement les travaux sont un autre sujet de préoccupation. Pour de nombreux bâtiments, les mesures de sauvegarde, en particulier le bâchage des toits, devront pouvoir résister à l’hiver, au vent et au poids de la neige pour éviter de nouveaux dommages. En outre, chaque propriétaire est responsable tant des éléments, tuile ou partie de ferblanterie par exemple, qui pourraient se détacher et tomber du toit que de la neige qui pourrait glisser d’une toiture provisoire et causer des dégâts. L’ECAP recommande aux propriétaires et aux gérances de veiller, plus que de coutume, à faire déneiger les toits et à contacter son assurance pour vérifier que la responsabilité civile couvre bien cette situation particulière, liée à un risque accru.

Par solidarité envers une collectivité profondément meurtrie dans ses bâtiments et ses espaces verts, la Chambre d’assurance immobilière a décidé de consacrer un million de francs à des mesures extraordinaires allant au-delà de la couverture légale de l’assurance. CHF 700’000.- seront en particulier consacrés à financer le reboisement des parcelles privées et des espaces publics tant dans un souci urbanistique qu’écologique.

Plus que jamais, l’ECAP est à votre service ! 

Jean-Michel Brunner, directeur ECAP

 
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Un réseau TRANSN mis à mal

Un réseau TRANSN mis à mal

La tempête survenue lundi 24 juillet a perturbé le réseau des bus en ville et les lignes ferroviaires 222 (La Chaux-de-Fonds – Les Ponts-de-Martel) et 224 (Le Locle — Les Brenets).

Desserte du réseau transN
Le lundi après-midi 24 juillet, un bus pouvait déjà circuler sur le tronçon Gare — Foulets. Les lignes interurbaines La Chaux-de-Fonds – Le Locle étaient desservies, déviées par l’autoroute. Deux bus transportaient des client·e·s sur les lignes 222 et 224.

Mardi 25 juillet, les bus ont pu progressivement reprendre du service en ville. Le matin, seuls les secteurs nord-ouest et le quartier des Mélèzes n’étaient pas encore ouverts aux bus. L’après-midi, seul le tronçon Gare – Recorne restait fermé. Toutes les autres lignes étaient exploitées. Çà et là, des lignes ont cependant été ponctuellement déviées, à chaque fermeture de rues pour la sécurisation des bâtiments et des infrastructures. Jeudi 27 juillet, le quartier de la Recorne pouvait à nouveau être desservi, par un parcours dévié.

Dégâts sur les bus
14 bus ont été endommagés. Les dégâts sur leurs vitres et les toits ont été réparés au dépôt, dans la semaine, par les collaborateurs transN et une entreprise externe. Un bus, plus gravement touché, a été réparé dans un atelier tiers.

Dégâts sur la ligne de contact trolleybus
La ligne de contact des trolleybus a subi d’importants dommages. Des arbres s’y sont couchés, une vingtaine de mâts ont été cassés ou pliés.

Dégâts sur l’infrastructure ferroviaire des lignes 222 et 224
La voie, la ligne de contact et les installations de sécurité des lignes La Chaux-de-Fonds – Les Ponts-de-Martel et Le Locle — Les Brenets ont également été endommagées. Les équipes transN sont intervenues dès le 24 juillet, pour dégager les arbres tombés sur les voies. Près de 40 mâts de la ligne de contact ferroviaire ont été cassés ou pliés. La ligne était à terre sur plusieurs secteurs.

Communication transN
Photos : TransN

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Communiquer en temps de crise

Communiquer en temps de crise

Il a fallu agir vite, très vite même. Après le passage de la tempête, la police, puis la Ville et le Canton, ont travaillé main dans la main pour transmettre les premières informations à la population.

« C’est la cata à la Tchaux ». Ce message arrivé chez les communicants du canton constitue la toute première alerte donnée peu avant midi. La chancellerie cantonale s’est immédiatement mobilisée.

En cas de catastrophe dans une région, l’organe de conduite régional (OCRg) est activé. Ainsi, après les premières informations relatives à la sécurité transmises par la police, la Ville a pris le relais de la communication, soutenue par le Canton. À noter que l’organisation de gestion de crise et de catastrophe du canton de Neuchâtel (ORCCAN) n’est cette fois-ci pas entrée en vigueur. En effet, cette dernière est généralement déployée pour des phénomènes d’ampleur cantonale.

Une séance chaque matin
Pour gérer la communication, une séance quotidienne se met rapidement sur pied. Elle a lieu chaque matin au service d’incendie et de secours des Montagnes neuchâteloises. On y parle des priorités sur le terrain, d’urgence, d’opérationnel.

« Les séances de coordination ont été remarquablement conduites par le commandant Duc. Les personnes présentes étaient toutes de très bonne volonté. On voit que, dans la crise, on recherche l’efficacité. Et on s’investit pleinement », se rappelle le président du Conseil d’État Alain Ribaux qui s’en est rendu compte sur place.

Gérer les médias
Qui dit communication, dit gestion des demandes médiatiques qui affluent. Les sollicitations viennent de partout. Des médias régionaux bien entendu, mais aussi de la presse nationale et internationale. « Quand on est en crise avec autant de monde impliqué, il y a un côté émotionnel et humain. Il faut être précis dans ce qu’on communique », indique Salvatore Parata, communicant au Canton.

Il a soutenu Christophe Mirabile, le chef du Service de la communication de la Ville durant les premiers jours.

Les communiqués et les points presse s’enchaînent. « Le gros du travail fut de coordonner quatre niveaux : le communal, le cantonal, le fédéral et l’armée. Cela représente une myriade de personnes qui donnent leur avis ou relisent un texte », précise Pierre-Yves Jeanneret, également communicant au Canton.

« Même l’invraisemblable est possible »
Il a également fallu s’assurer que la population reste au courant des différentes étapes de sécurisation. Puis de l’arrivée de l’armée et de la venue de la conseillère fédérale Viola Amherd qui a nécessité une étroite collaboration entre les autorités communales et cantonales. « La visite démontrait l’intérêt du Conseil fédéral pour la région et pour ce qui lui est arrivé. Sa présence a mis en évidence, symboliquement, toute la pertinence du renfort de l’Armée dans la crise subie », se réjouit le conseiller d’État Alain Ribaux.

« Je retiens de la crise que, désormais, même l’invraisemblable est possible. Plus concrètement, je suis satisfait de constater que les services des administrations tant cantonales que communales fonctionnent vite et bien, avec une excellente coordination, et en toute confiance réciproque », poursuit-il.

Du côté de la Chancellerie cantonale, on retient également une bonne collaboration entre les différents services du Canton et de la Ville. Bon nombre de collaborateurs·trices du Canton ont en effet œuvré sur le terrain, que cela soit dans les forêts, sur les routes ou encore au sein du service de la santé publique. « On doit toujours penser au pire, s’y préparer, en espérant que cela ne se produira pas. Cela demande un peu d’endurance », sourit Pierre-Yves Jeanneret.

Amélie De Tomi, Chancellerie cantonale

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Contribution de l’armée, protection de la population

Contribution de l’armée, protection de la population

 À La Chaux-de-Fonds, les militaires ont sécurisé des toitures et des bâtiments endommagés par les rafales de vent et protégé ainsi les habitants de la ville.

L’Armée suisse a soutenu les forces d’intervention civiles pour sécuriser des toitures endommagées à La Chaux-de-Fonds. Pour ce faire, en plus des effectifs qu’elle a mis à disposition, elle a eu recours à des prestations inédites. L’Armée et le Canton ont évalué positivement l’engagement des militaires.

Soixante militaires en service long du bataillon d’intervention d’aide en cas de catastrophe, six militaires du bataillon de sapeurs de chars 11 et dix militaires en service long et soldats de milice du Centre de compétences du service alpin de l’armée ont été engagés depuis le 2 août 2023 à La Chaux-de-Fonds. Ils ont principalement sécurisé des toitures et des bâtiments abîmés par les violentes rafales de vent et protégé les habitant·e·s de la ville de chutes de débris.

Pour remplir leur mission, les militaires ont travaillé en collaboration avec des partenaires civils tels que la protection civile, la police, les sapeurs-pompiers, des entreprises privées de construction et des exploitations forestières. Ils ont utilisé un mini-drone pour balayer les toits de manière ciblée à la recherche de risques.

Soutien au dispositif déjà en place
Le conseiller d’État neuchâtelois Alain Ribaux tire un bilan positif de l’engagement de l’armée : la collaboration entre les partenaires cantonaux et communaux et la division territoriale 1 a fonctionné de manière exemplaire, les militaires ont rapidement soulagé le dispositif en place. À cela s’ajoute, selon Alain Ribaux, la « valeur symbolique et rassurante de l’Armée », cette institution suisse solide qui vient au secours des gens pour les aider à faire face à l’adversité.

Notre système de milice : une richesse
Rétrospectivement, le colonel EMG (État-major général) Jacques de Chambrier, chef de l’état-major de liaison territoriale pour le canton de Neuchâtel, estime, lui aussi, que l’engagement a été très positif. Dans son bilan, il a souligné que l’armée a mis en œuvre des prestations inédites telles que l’engagement de spécialistes de montagne en binômes avec les sapeurs-pompiers ou d’un mini-drone en zone urbaine.

Le colonel EMG s’est dit également très impressionné par la parfaite collaboration entre les intervenants communaux, cantonaux et fédéraux, ainsi que par la richesse de notre système de milice. Il a remercié les militaires, issus de différentes régions linguistiques et de diverses professions, d’avoir rempli leur mission avec autant de motivation.

Toujours prête
L’Armée a mis un terme à son service d’appui le 22 août 2023. La troupe a accompli près de 700 jours de service dans le cadre de cet engagement et a rappelé ainsi qu’elle se tient toujours prête lorsqu’on a besoin d’elle.

Roland Studer, Communication Défense
Photo : © VBS/DDPS, Patrick Thöni 

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Sapeurs-Pompiers: Ensemble, nous sommes plus forts !

sapeurs-Pompiers: Ensemble, nous sommes plus forts !

Dès les premières heures après la tempête du 24 juillet 2023, et tout au long de l’intervention, plusieurs services de secours neuchâtelois ou de cantons voisins nous ont rapidement proposé leur soutien. Nous avons donc pu compter sur le renfort de nos collègues neuchâtelois, genevois, vaudois, fribourgeois, bernois et jurassiens. Des renforts en personnel et en moyens aériens (camion échelle) ou de levage (camion-grue), mais également possédant des compétences particulières en ingénierie civile.

Nous avons également pu compter sur le renfort des hommes de la protection civile. Ces derniers ont assuré le rôle « d’aide à la conduite » en tenant à jour les cartes et journaux d’intervention. Les soldats des troupes de montagnes de l’Armée suisse, habitués au travail sur corde, ont été engagés à notre profit. Nous avons également bénéficié de l’appui d’une équipe de pilotes de mini-drones. Nous avons eu, en tout temps, un effectif suffisant pour répondre aux missions liées à la tempête et pour assurer les interventions courantes de notre service.

Tout au long de l’intervention, nos missions ont été diverses et variées. Dans un premier temps, nous avons répondu aux interventions urgentes uniquement, lorsque des vies étaient potentiellement menacées. Dans un deuxième temps, nous avons organisé la sécurisation de l’espace public, ceci en collaboration avec différents partenaires (voirie, forestiers, sécurité publique, etc.). Les toits de la ville ont été contrôlés à l’aide de camions à échelles ou au moyen des drones, en commençant par les secteurs les plus touchés ; au nord-ouest de l’avenue Léopold-Robert.

Dès que cela s’avérait nécessaire, des équipes composées de sapeurs-pompiers professionnels ou volontaires, et de militaires, étaient engagées sur les toitures pour les sécuriser. De nombreux éléments instables comme des cheminées, des amas de tuiles, des morceaux de ferblanterie ou de panneaux solaires ont été démontés et évacués. Durant cette période, nous avons effectué plus de 1’020 interventions sur les toits chaux-de-fonniers pour des interventions liées à la tempête. Certains toits ont nécessité plusieurs visites à cause des rafales de vent qui ont compliqué notre travail en levant ou en déplaçant de nouvelles tuiles.

À noter encore que nous n’avons eu aucun accident à déplorer, malgré le nombre important de personnes engagées pour la sécurisation des éléments de toitures, certaines fois dans des conditions difficiles. Nous remercions chaleureusement tous nos collègues sapeurs-pompiers pour leur engagement sans faille ainsi que toutes les personnes avec lesquelles nous avons collaboré lors de cet événement particulier.

Capitaine Alexandre Jacot, Capitaine Patrick Feremutsch, Capitaine Stéphane Niederhäuser, Officiers d’État-major, responsables de l’engagement pompiers
Photo: SISMN

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Reconstruire pour l’avenir

Reconstruire pour l'avenir

© Gasser

Pour vivre à La Chaux-de-Fonds, il faut y avoir grandi, dit-on. En effet, vivre dans cette ville est un privilège. Le 24 juillet 2023, en moins de cinq minutes, les arbres de Muzoo ont été déracinés (par chance, le parc reste encore bien vert), les baies vitrées de la patinoire ont volé en éclat, la piscine dévastée n’ouvrira plus cette année et le téléski à l’avenir incertain fait peine à voir.

Les écoles ont été très touchées également, les parcs, les sapins de notre enfance, les vitres des musées… Par la destruction, partielle ou totale de ces lieux, c’est non seulement notre histoire, mais aussi une partie de notre identité qui se sont envolées.


Mais le peuple chaux-de-fonnier est solidaire et résilient. À peine le vent tombé j’ai croisé des gens hébétés déambulant dans les rues en se demandant si ce qu’ils voyaient était vrai. Quelques heures plus tard, certains aidaient déjà leurs voisins à débarrasser les objets qui avaient atterri dans les jardins et dans certains appartements. Les semaines suivantes, les services communaux ont fait un travail magnifique pour nettoyer les rues et sécuriser les écoles. Aujourd’hui, pratiquement tous les stigmates ont disparu, l’ordre est revenu, ou presque…

Pour le service des bâtiments et du logement, le travail n’est pas terminé, on pourrait dire qu’il commence à peine. À la tête de ce service depuis moins d’un mois lorsque la tempête s’est abattue sur notre ville et sur nos vies, j’ai pu compter sur une équipe soudée, efficace et précise. Je tiens à le souligner en remerciant tous les collaborateurs·trices présents sur le moment, ceux et celles qui sont revenus de leurs vacances et les autres qui ont repris le flambeau dès leur retour alors que la fatigue se faisait sentir. 

Après avoir paré au plus pressé, bâché, nettoyé, sécurisé les bâtiments, le travail de reconstruction commence à présent pour nous. C’est un travail titanesque qu’il faut exécuter, de surcroît dans des lieux habités ou occupés. Une stratégie qui permet à chacun·e de passer l’hiver au chaud et au sec a été élaborée, nécessitant de rebâcher plus solidement les bâtiments qui ne pourront pas être réparés cette année et d’engager, sans attendre, une course contre la montre pour les autres. 

Un travail passionnant par lequel « être au service de la population » prend tout son sens. 

France Christen-Verdon, architecte communale, cheffe du service des bâtiments et du logement

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Intempéries 2023 Le Conseil Général vous parle

Le Conseil Général vous parle

le conseil général vous parle

© A.Sande

Tout d’abord, le Conseil général tient à adresser ses condoléances aux proches de la victime ainsi que tout son soutien aux personnes blessées, à celles qui ont subi des dommages ou qui ont été marquées par la catastrophe.

La tempête a meurtri les cœurs et âmes des habitantes et habitants. Certains espaces ou objets de notre ville ne sont plus : arbres, places de jeux, infrastructures emblématiques… Ces éléments, marqueurs du paysage qui nous étaient familiers, et également écrins de nos souvenirs, faisaient partie de notre identité et contribuaient à notre fierté de chaux-de-fonnières et chaux-de-fonniers ! Sans oublier que cette tempête aura également privé la population d’une édition de la Plage des Six Pompes, rendez-vous annuel fort de culture et de convivialité.

Le Parlement de la Ville représente ses citoyens et citoyennes et ne peut, à ce titre, qu’être profondément bouleversé par les dégâts causés par cet événement. Il est également de sa responsabilité, dans son rôle de législateur, de participer à la dynamique qui s’est mise en place dès les premiers instants après la tempête afin de regarder vers l’avenir.

Lors de sa séance du 29 août 2023, le Conseil général a accepté un rapport octroyant un crédit pour permettre à la Ville de faire face aux dépenses engagées et à venir. L’objectif est de se relever rapidement et avec agilité. L’acceptation à l’unanimité du rapport est un acte symbolique fort qui entérine la volonté partagée de ne pas laisser cet événement entraver les projets à venir. Les crises sont également des opportunités de changement ainsi que de prise de conscience de ce qui compte vraiment.

Dans leurs interventions, tous les groupes politiques ont souligné la force et la solidarité extraordinaires qui se sont manifestées, et salué toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisé·e·s dans les jours qui ont suivi la catastrophe pour gérer la crise.

C’est avec émotion et abnégation que des remerciements sont une nouvelle fois adressés à l’ensemble des personnes, professionnelles, bénévoles, liées à la ville ou de régions voisines ou amies. Tous et toutes se sont allié·e·s pour accomplir, ensemble, un travail colossal de sécurisation et de réparation.


Le Conseil général