Un "Bang!" assourdissant au TPR

Vous aimez vous laisser emporter par la poésie, immerger dans des univers inspirants, défendre des idées engagées ou entrevoir les aspérités de la condition humaine ? Le festival Bang! , organisé par le TPR (Théâtre populaire romand), va forcément vous parler.
Peur de l’autre, discrimination, racisme, xénophobie ; l’altérité est questionnée à travers cinq magnifiques spectacles, essentiellement portés par des voix féminines.
Les 15 et 16 mai, le concert-spectacle Résonances lève le voile sur les affres du racisme et des expériences qui en découlent. Porté par la chanteuse de soul chaux-de-fonnière Florence Chitacumbi et par la percussionniste Béatrice Graf, le spectacle associe la voix de grandes autrices afro-descendantes pour aborder le rapport du pouvoir aux corps noirs et métisses.
Les 17 et 18 mai, White Spirit met en lumière les thèmes de la diversité et du féminisme. Hybridation, mixité, interculturalité, tous les aspects du métissage sont passés en revue à travers les textes de six autrices qui ont en commun leur appartenance à plusieurs cultures. Initiatrice du projet, Marine Bachelot Nguyen, d’origine française et vietnamienne, interroge le “white spirit”, la partie “blanche” / « l’héritage blanc » qui sommeille en chacune d’elles.
Les 22 et 23 mai, Sauvez Bâtard, brillamment mis en scène par Thymios Fountas, exprime le chaos du monde dans une langue poétique. Jugé pour meurtre, Bâtard, le personnage principal, utilise le pouvoir des mots pour assurer sa propre défense. Il en résulte un oscillement entre humour et tragédie grâce à un usage habile de la langue. Le sujet de la pluralité des identités sexuelles et de genre, plus actuelle que jamais, est évoqué, notamment à travers le profil du héros, un personnage queer qui transcende les frontières.
Le 24 mai arrive le moment d’y Voir clair avec Monique Wittig. À partir du livre culte de la philosophe, La Pensée Straight, le duo pop révolutionnaire DameChevalier, composé de la comédienne Adèle Haenel et la musicienne Caro Geryl, fait revivre cet esprit libre et pionnier dans sa lecture musicale pour faire advenir une langue puissante, dégagée des carcans.
Le 25 mai, Rage, dont l’équipe est intégralement composée de femmes, aborde avec férocité et humour la question des agressions faites aux femmes sous un angle inédit. Loin d’être passives, elles s’élèvent, glorieuses et virulentes, avec, pour arme, une rage sans concession.
Jean Christophe Malou, rédacteur

