Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds

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LE JEU POLITIQUE FAIT DÉBAT

Le jeu politique fait débat

« Chers élèves, vous avez aimé les fédérales d’automne, vous allez adorer la collection de printemps, si proches du corps… électoral ! » Ne rêvons pas. Les élections ne passionnent pas plus les ados que la grande majorité de leurs aînés. À moins que…

Enseigner le civisme, une tâche de prime abord difficile. À l’époque, et bon nombre de lectrices et lecteurs comptent parmi ces rescapé·e·s, on enseignait le SEC (pour Séminaire d’éducation civique). C’est dire l’aridité de la matière. Oui, les institutions suisses sont complexes, et oui, le cours théorique sent un peu le renfermé. Il faut donc prendre l’air et les chemins de traverse…

Tout est politique ! De la neutralité carbone aux protections périodiques gratuites dans les toilettes publiques. Et les impôts, ce n’est rien d’autre que le porte-monnaie d’un gros ménage : combien allons-nous mettre pour la soupe et combien pour les vacances. Ça, à 14 ou 15 ans, on comprend. Maintenant qui décide ? Là, ça se corse. Ces fameux pouvoirs qui, à l’inverse d’une bonne fondue, doivent être séparés, portent des noms « chelous » et se multiplient à l’infini. Mais peu importe au fond la théorie, soyons pratiques.

Pour les élections fédérales, les élèves sont allés sur smartvote ; l’application permet de choisir les candidats en fonction des thèmes de campagne, qu’il faut expliquer, simplifier souvent, mais sans trahir le contenu, ni influencer – la tâche est périlleuse. Le scrutin est blanc, ils se prennent pourtant au jeu. Au final, leurs choix n’ont pas été vraiment suivis. Pas grave, on ne gagne pas à tous les coups.

Pour les communales, il faut débattre. Qu’attendent-ils concrètement de leur vie, de leur ville, et quel parti représentera au mieux leurs aspirations ? Au départ, ils dressent une liste de Père Noël évidemment : ils veulent un grand parc d’attraction ou de nouvelles chaînes de distribution rapide. Et puis ils rectifient (presque) d’eux-mêmes : la consommation n’est pas leur seule priorité ; il faut aussi penser par exemple à aider les entreprises pour qu’elles embauchent des apprentis, planter des arbres pour effacer les stigmates de la tempête, agir pour que cesse le harcèlement de rue…

Dans trois ou quatre ans, les élèves pourront recevoir leur carte d’électrice et d’électeur. L’école fait ce qu’elle peut pour qu’ils ne rejoignent pas la majorité silencieuse, pour qu’ils s’engagent même – soyons fous ! Et au moins pour qu’ils respectent celles et ceux qui s’engagent, ces femmes et ces hommes prêts à recevoir quelques roses et beaucoup, beaucoup de tomates. 

Pascale Béguin, enseignante
Photo: «Les institutions politiques suisses ? C’est compliqué… même avec Mix et Remix.»

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HÔTE D’HONNEUR DE LA MARCHE DU 1ER MARS

HÔTE D'HONNEUR DE LA MARCHE DU 1ER MARS

La Ville de La Chaux-de-Fonds était l’invitée d’honneur de la Marche du 1er mars 2024. Cet événement a ainsi été l’occasion de mettre en évidence les liens forts entre notre Commune et la Révolution républicaine. Terre connue pour ses idées progressistes, la Métropole horlogère a en effet vu se dérouler plusieurs faits déterminants de la naissance de la République et Canton de Neuchâtel.

En 1848, la place de l’Hôtel-de-Ville a notamment été l’un des centres névralgiques des événements. Galvanisés par les nouvelles venues de France voisine, les meneurs républicains se sont mobilisés sur cette place pour organiser le renversement du gouvernement, appuyés par un nombre important de sympathisants neuchâtelois et venus des régions voisines.

On peut toujours y observer l’aigle de Prusse écrasé par les révolutionnaires sur le bien-nommé « Monument de la République » situé au cœur de la place. C’est par ailleurs dans l’actuelle salle du Conseil général située dans le bâtiment de l’Hôtel-de-Ville que s’est constitué le gouvernement provisoire de la République neuchâteloise le 1er mars 1848.

Ce 1er mars 2024, c’est dans une ambiance plus sereine, mais animée par le même état d’esprit républicain que plusieurs centaines de marcheurs et marcheuses ont pris le départ en milieu de matinée pour rejoindre le Château de Neuchâtel. La commémoration de la Révolution, organisée depuis plus de 30 ans sous forme d’une marche depuis plusieurs endroits dans le canton avec comme point d’arrivée commun le Château de Neuchâtel, est avant tout l’occasion de mettre en avant l’unité et la cohésion cantonale dans un état d’esprit convivial.

Placée sous le signe de la solidarité, cette édition était l’occasion pour la Ville de La Chaux-de-Fonds de rappeler les multiples initiatives solidaires qui ont été exprimées dans le cadre de la tempête du 24 juillet dernier.

La date de la révolution neuchâteloise concordant avec les premiers signes du printemps : les marcheurs et marcheuses ont reçu à leur arrivée à Neuchâtel, en clin d’œil aux abeilles chaux-de-fonnières, des sachets de graines mellifères pour qu’ils et elles puissent semer, aux quatre coins du Canton, comme symboles de résilience et de renouveau, les fleurs de la République !

Que vive La Chaux-de-Fonds ! Et que vive la République!

Floriane Mamie, chancelière
Photo: Quentin Perrenoud

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Droit de vote: participation et vivre-ensemble

Droit de vote: participation et vivre-ensemble

Participation sociale, économique, culturelle et citoyenne sont les vecteurs clés pour le vivre-ensemble et le sentiment d’appartenance.

S’agissant de la citoyenneté, elle est fondamentale et revêt une histoire particulière dans notre région. Neuchâtel fait partie des cantons qui, avec le canton du Jura, accordent les droits civiques les plus étendus aux étrangères et aux étrangers alors même qu’elles et ils en sont exclu·e·s dans de nombreux cantons suisses.

Plus de 70% de la population étrangère de notre ville est au bénéfice d’un permis C et a donc le droit de vote. De manière générale, les personnes issues de la migration ont une activité civique moindre que les ressortissant·e·s suisses, souvent par méconnaissance, parfois par crainte. Une récente étude de l’Université de Neuchâtel a démontré que certaines communautés ne votaient pas, se sentant “locataires” dans leur pays d’accueil. Aussi, il est primordial de leur rappeler leurs droits tant la participation politique est un vecteur important d’inclusion, pour faire société.

De nombreuses communautés migrantes font un important travail pour inciter leurs membres à voter, atténuer les appréhensions et valoriser l’importance de participer à la chose publique. La Fédération Neuchâteloise des Communautés immigrantes (FéNeCi) a récemment lancé son projet “Je vote aussi” tandis que le service de l’intégration et de la cohésion sociale soutient les associations dans leurs projets. La tradition d’accueil de notre ville passe aussi par la citoyenneté, dans le sillon du canton. Faire de la diversité une richesse passe donc aussi par un acte citoyen !

Sandrine Keriakos Bugada, déléguée à l’intégration et à la cohésion sociale

Infos : 

Au niveau fédéral, seuls les citoyens et citoyennes suisses dès 18 ans peuvent voter, élire et être élus.

Ce qu’il faut savoir à notre échelle : seules les personnes étrangères au bénéfice d’un permis C, majeures, établies dans le canton depuis plus de 5 ans et dans leur commune depuis au moins 1 an sont concernées.

Le droit de vote

  • Il existe depuis 1849 au niveau communal, à l’époque où la Ville accueillait des personnes venues d’ailleurs, le plus souvent des communes voisines ou des cantons alémaniques.
  • Après une tentative infructueuse en 1970, il a fallu attendre la révision de la Constitution neuchâteloise et son entrée en vigueur en 2002 pour que les étrangères et les étrangers puissent voter au niveau cantonal.

Le droit d’éligibilité

  • S’il existait au niveau communal dès 1875, ce droit a été retiré en 1888. Il faudra attendre plusieurs initiatives (1980, 2003 et 2007) et un projet de loi (1988) pour que le droit d’être élu soit finalement introduit en 2007.
  • Les tentatives pour permettre aux étrangères et aux étrangers d’être élu·e·s au niveau cantonal n’ont pas abouti. La dernière date de 2016.