Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds

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de la Ville de La Chaux-de-Fonds

Regards croisés : lES TRADITIONS DES FÊTES DE FIN D'ANNéE

Mes parents étaient catholiques, à Noël nous allions à la messe de minuit. Quand on rentrait, ma maman nous préparait de la tresse, du café et de l’Ovomaltine avant d’aller au lit.

Les fêtes de décembre arrivant à grands pas, ce dernier “ Regards Croisés ” de l’année nous invite à plonger dans l’ambiance de cette belle période. Le prochain numéro du Tourbillon proposera une édition spéciale et consacrera sa double page centrale à des photographies de “ rétrospective de La Chaux-de-Fonds 2022 ”.

Pour découvrir comment se passaient ces fêtes il y a 80 ans, j’ai rencontré Jacqueline Vuilleumier, qui conte l’histoire de sa vie : “ J’ai eu 90 ans cette année, je suis née en 1932, j’ai vécu la guerre quand j’avais un peu plus de 10 ans ”. 90 ans… Je suis stupéfaite par l’énergie et la mémoire impressionnante de Jacqueline. Elle se rend au foyer de jour du home Le Temps Présent tous les mardis, et ce, depuis environ trois ans.

Un programme qui lui plaît : rendez-vous à 10h pour le café, s’ensuit d’une matinée de jeux, un bon repas à midi et rebelote, on joue jusqu’à 16h puis nous sommes reconduits·es à la maison.

L’âme de ses souvenirs n’a pas pris une seule ride, ses yeux expriment chacune de ses émotions qui ravivent le passé.

Elle se rappelle les ambiances de son enfance : la “ pétoche ” qu’elle avait lorsque le père Noël venait à la maison, et aussi sa maman qui préparait un rôti avec des “ schtok ”, une expression qui désigne la purée de patate. “ À Nouvel An, la soirée se passait en famille, à faire des jeux, on se souhaitait la bonne année et nous allions au lit. Dans le temps ce n’était pas une grosse fête, les gens n’avaient pas d’argent, chacun restait chez soi. “

Une fois, ma cousine est venue dormir, on n’avait pas le droit, mais on s’est levées tout doucement la nuit. On est retourné au lit, car si on ne dort pas ou si on fait semblant de dormir, le père Noël ne vient pas  ! – Clémentine

Parler Noël et fêtes de fin d’année plus de vingt jours avant la date, c’est visiblement trop tôt pour les trois “petits monstres” de la classe 3FR112 que j’interroge au collège Numa-Droz.

Willow, Clémentine et Satinka, par ordre d’apparition sur la photo, ne sont pas encore dans l’ambiance, mais ils racontent tout de même leurs histoires au sujet des calendriers de l’Avent et des cadeaux que préparent les parents. Cette tradition datant du 19 e siècle et d’origine germanique, permet aux enfants de patienter jusqu’à Noël. Une image religieuse était offerte chaque matin durant les
25 premiers jours de décembre. Aujourd’hui la tradition se perpétue, mais les enfants trouvent généralement des surprises gourmandes ou ludiques dans leur calendrier.

Le Saint-Nicolas est toujours aussi populaire, il dépose des chocolats et des cacahuètes dans les pantoufles en se rendant dans les écoles. Mais bien entendu, ces trois rigolos de la classe 3FR112 ont été sages, ils ne risquent pas la visite du père Fouettard… Ils savent même déjà ce qu’ils demanderont au père Noël cette année.

Le père Noël tiendrait ses origines du Saint-Nicolas, son histoire s’est ensuite mêlée avec diverses traditions et légendes. Certains disent qu’il est relié à la mythologie nordique, d’autres pensent qu’il vient de Sibérie et de rituels chamaniques… Qui saurait dire exactement, peut-être vit-il au Pôle Nord, comme le racontent certains parents. Entouré de lutins et de ses rennes, appliqué à lire les listes de souhaits envoyées par des millions d’enfants… Après tout, c’est ça, la magie des fêtes.

Textes et audio : Sophie Amey
Photos : Sophie Amey et Nolan Crelier