MON FRÈRE AVAIT DIT QU'EN ITALIE ILS NE DISENT PAS UN BONBON OU UN SORT MAIS UNE PIZZA OU UN SORT ET ILS DONNENT UNE PIZZA GÉANTE À CHACUN DES ENFANTS.
– ÉLOÏSE
Qui dit fin octobre dit Halloween. Cette fête, qui existe depuis près de 3000 ans, est originaire des îles Anglo-Celtes. Le 31 octobre, veille de la Toussaint, était le dernier jour du calendrier celtique. Ce Nouvel An s’appelait “fête de Samain”, nom du dieu de la mort. La légende raconte que durant cette dernière nuit de l’année, les défunts venaient rendre visite aux vivants. Les Celtes portaient alors des déguisements terrifiants, espérant effrayer et faire fuir les esprits. C’est au 19e siècle que les immigrés irlandais emportèrent cette tradition aux États-Unis avec eux.
Depuis plusieurs années, Halloween s’est également fait une petite place en Suisse… À la plus grande joie des enfants qui, plongés dans la peau de leurs monstres et créatures légendaires préférés, partent à la chasse aux bonbons.
C’est au collège Numa-Droz que quatre frimousses aux larges sourires m’attendent : Éloïse, Ilène, Wëndy et Selim (de gauche à droite) sont enthousiastes de parler de cette fête et d’histoires qui font peur. Ils en connaissent un rayon sur le sujet : comment faire du faux sang avec de la confiture ou du jus de tomate, les étranges bestioles qui sortent tout droit de leur imagination et les films d’horreur qu’ils ont vus, mais “c’est juste des marionnettes et des déguisements, tous les parents disent que ça n’existe pas alors c’est que c’est vrai !”, affirment-ils.
Ce qui est vrai en revanche, c’est que ces quatre phénomènes âgés de 6 ou 7 ans ne manquent pas de bagout et de fantaisie !
L'INTERVIEW EN PODCAST
POUR MOI, HALLOWEEN C'EST UNE FÊTE OÙ LES ENFANTS VONT CHERCHER DES BONBONS AUX PORTES, AUTREMENT JE N'Y TROUVE PAS TELLEMENT DE SENS, DANS LE TEMPS ÇA N'EXISTAIT PAS. ÉTANT CATHOLIQUES, NOUS FÊTIONS LA TOUSSAINT EN ALLANT SUR LES TOMBES DE NOS MORTS.
Halloween ayant débarqué en Europe dans les années 1990, cette fête reste peu, voire pas du tout, connue par une grande partie des générations plus anciennes. Une manifestation jugée principalement commerciale pour la plupart de la population d’aujourd’hui, elle se célèbre également en se recueillant sur la tombe de “ses morts” à la Toussaint, le 1er novembre.
C’est ce qu’explique Isabelle Salzmann, qui m’accueille dans sa belle chambre du home Les Arbres. Les murs sont tapissés de photos de famille et de son chat, des mandalas qu’elle aime colorier et des bricolages offerts par ses petits-enfants. Deux grandes fenêtres s’ouvrent sur un balcon baigné d’une lumière automnale.
D’une voix douce, cette dame se confie et retrace son histoire, ses récits m’impressionnent. Une enfant qui a grandi dans un milieu pauvre, dans une ferme isolée, faisant face aux difficultés qu’impose la vie…
Puis à 20 ans, elle s’achète un billet de train, et c’est avec 2 francs en poche qu’elle partit à Morges, où elle vécut durant 10 ans.
La vie ne l’a pas toujours épargnée, mais je sens qu’elle garde en elle les belles années, vécues et à venir, comme un cadeau. “J’ai beaucoup travaillé chez mes parents à la campagne. C’était une vie très saine, les aliments n’étaient pas traités, je n’étais jamais malade, la première fois que je suis allée chez le médecin, j’avais 20 ans. C’est sûrement grâce à tout ça que j’ai toujours eu une très bonne santé, encore maintenant. Je touche du bois, pourvu que ça dure !” me dit-elle en se touchant la tête.
Quelle grande dame j’ai eu la chance de rencontrer ce jour-là, de celles qu’on écouterait pendant des heures sans se lasser !
Textes : Sophie Amey Photos et audio : Nolan Crelier