Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds
Quelle est la mission des Affaires culturelles ?
Le Service des Affaires culturelles accompagne le Conseil communal dans la définition de la politique culturelle de la Ville puis la met en œuvre sous le contrôle, en dernier ressort, du Conseil général. Le but est de faire de la Chaux-de-Fonds une ville à l’attractivité culturelle riche et originale. Contrairement à nos musées, nos bibliothèques ou la promotion du patrimoine qui sont des services à part entière de l’administration communale avec leurs bâtiments dédiés, leurs équipes et leurs propres programmes d’activité, nous nous appuyons sur des structures de droit privé : associations, coopératives, fondations, artistes individuels, etc. Ce sont elles qui produisent la vie culturelle foisonnante dans les théâtres, les salles de concerts, les espaces de création contemporaine, les salles d’exposition ou même les rues, pensez aux grandes fêtes populaires comme la Braderie ou La Plage des Six Pompes. Nous allouons des subventions aux institutions comme le Théâtre Populaire Romand, la Société de Musique, le Centre de culture ABC ou le Centre de Création Helvétique des Arts de la Rue qui accompagnent les artistes de notre ville et accueillent celles et ceux venus d’ailleurs. Il existe aussi des soutiens spécialement dédiés aux compagnies indépendantes de théâtre ou de danse, orchestres, fanfares, chœurs, collectifs de plasticiens, artistes de rue, etc.
Quels sont les critères d’attribution des subventions ?
Il y a un critère essentiel pour entrer en matière : le lien avec notre ville. Est-ce que le projet sera mené par des artistes qui habitent notre ville ? Est-ce que la ville en sera le sujet central ? Est-ce que les habitant·e·s de la ville pourront y participer ? Après le choix du soutien survient la détermination du montant à lui accorder. Le Délégué aux Affaires culturelles évalue alors la demande en fonction du nombre de personnes salariées recrutées ou du nombre de bénévoles impliqué·e·s, de la durée de production et de la durée d’exposition au public, des liens possibles avec les écoles, des collaborations avec les autres institutions culturelles… chaque dossier fait l’objet d’une grande attention. Mais il demeure un critère ultime : les moyens disponibles. Chaque année en décembre, le Conseil général autorise la distribution d’un montant maximum de subventions pour l’année suivante au moment du vote du budget et il délègue au Conseiller communal en charge de la culture la responsabilité de définir le nombre de soutiens et leurs montants. Le Délégué aux Affaires culturelles propose des arbitrages entre toutes les demandes des artistes, en veillant à ne pas dépasser les moyens accordés.
Y a-t-il des projets qui ne sont pas financés malgré leur qualité ?
Oui. Très souvent. Nos choix sont bien plus contraints par le cadre de la politique culturelle de la Ville que par la qualité des projets pris individuellement. Par exemple, pour 2.34 millions francs de subventions distribuées chaque année, nous ne pouvons consacrer que 22’000 francs au cinéma et moins de 100’000 francs aux musiques actuelles. La ville a construit de magnifiques théâtres et l’une des plus extraordinaires salle de musique du monde. Ces équipements sont utilisés de manière intensive et produisent des moments de grâce inouïs. À côté du théâtre, de la danse et de la musique classique, nos prédécesseur·e·s ont réussi à installer des soutiens pour la création contemporaine, mais il est aujourd’hui impossible d’accompagner d’autres formes d’expression sans se donner de nouveaux moyens. C’est la raison pour laquelle nous avons ouvert Villa Numa, la maison dédiée aux résidences artistiques à deux pas de L’Usine Électrique.
Le service a-t-il été exposé à des défis particuliers ces dernières années ?
Oui, nous faisons face à un défi majeur : le Covid a révélé une grande précarité dans les milieux culturels. Pour lutter contre cela, nous travaillons avec les autres villes, les cantons, les structures supra-cantonales, ou nationales. L’idée est d’aider les artistes qui le souhaitent à consacrer davantage de temps à la production et la vente de leurs œuvres afin d’accroitre la fréquentation et bénéficier ainsi de nouvelles recettes (billetterie, achats de peintures ou de sculptures…). Nous espérons ainsi pouvoir dégager davantage de moyens pour les nouvelles formes d’expression. À ce titre, Capitale culturelle suisse est un formidable accélérateur. Et sur ce terrain, le soutien du Canton est très précieux.
Pouvez-vous nous donner un exemple d’artiste.s subventionné·e·s ?
Cette année, la compagnie chaux-de-fonnière Surprise-lumière a été sélectionnée pour participer au célèbre Festival d’Avignon avec le spectacle Cadeau qui a été accompagné par le Centre de culture ABC, la Ville, le Canton, la Loterie Romande, et trois fondations. Beaucoup des artistes impliqué·e·s dans ce projet sont accueilli·e·s régulièrement au TPR ou dans les autres salles du canton comme Cargo, Le Passage, le Théâtre du Concert ou Le Pommier. Cette année, ils/elles passeront l’été devant les programmateur·trice·s de tous les théâtres francophones du monde. C’est une chance exceptionnelle ! Nous sommes fiers d’avoir apporté une petite pierre à cet édifice. Mine de rien, c’est tout le milieu culturel neuchâtelois qui a permis de réaliser collectivement cette prouesse. Plus qu’un travail d’équipe, c’est un véritable écosystème.
Jean Christophe Malou, rédacteur
Sophie Amey, rédactrice
Marc Josserand, chef des Affaires culturelles
Montant total des demandes de subventions reçues :
environ 3 millions de francs
Montant total des subventions distribuées :
2’343’982,25 de francs
Nombre de dossiers de subventions à traiter :
153
Nombre de subventions distribuées :
126
Nombre de salles subventionnées :
13
Nombre de manifestations culturelles de grande envergure subventionnées :
6
Nombre de groupes artistiques indépendants subventionnés :
83
Nombre de jours avant le début de Capitale culturelle suisse :
922