Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds

Journal officiel mensuel
de la Ville de La Chaux-de-Fonds

Se donner les moyens d'investir, pour l'avenir

Notre Ville prévoyait un déficit de CHF 14 millions. Au final, celui-ci n’aura été « que » de CHF 6,7 millions. Un résultat en demi-teinte.

Tout d’abord, il est utile de le rappeler, notre Ville fait face à plusieurs circonstances qui rendent l’équilibre budgétaire délicat. Emprunts toxiques, péréquation fédérale mal redistribuée, etc. De plus, comme tous les centres urbains, elle souffre de la concurrence fiscale puisqu’elle propose des infrastructures au bénéfice de tous (Muzoo, bibliothèques, piscines, etc.), mais financées par nos seuls contribuables. Enfin, une bonne partie des finances de la Ville dépend de décisions prises à l’échelon cantonal. La situation est la même pour les autres communes, Neuchâtel ne devant par exemple son résultat positif qu’à la réévaluation de son patrimoine, lui évitant d’afficher un déficit de CHF 16 millions.

Nos comptes 2022 suscitent tout de même quelques interrogations.

Tout d’abord, il y a une différence importante entre le budget et les comptes relatifs aux investissements, de l’ordre de CHF 20 millions. Si l’on peut comprendre des reports de projets, leur ampleur questionne. La Ville n’effectue pas des investissements de luxe, elle met bien souvent à jour une infrastructure vétuste. Dès lors, il y a lieu de craindre que ces reports ne pèsent sur l’attractivité et sur le fonctionnement quotidien.

Ensuite, le nombre d’EPT de la Ville est bas. 622 contre 864 à Neuchâtel. Ce sous-effectif est l’une des causes des investissements repoussés, faute de personnel pour les porter. Il conduit également à de nombreux arrêts maladie et à un turnover important en raison de la surcharge de travail. La Ville devrait pourtant se montrer exemplaire et le POP espère qu’elle prendra les mesures qui s’imposent.

Pour terminer, soulignons que le maintien sous pression du personnel communal n’est pas gage de maîtrise des coûts. En effet, la Ville recourt alors à des partenaires externes chers. À ce titre, certains projets d’urbanisme prévoient des cabinets d’architectes pour près de 20 % de l’enveloppe totale.

Si l’on souhaite que notre ville attire de nouveaux habitants et s’ancre définitivement dans une dynamique positive, elle doit s’en donner les moyens. Sa situation actuelle semble indiquer qu’elle n’en prend pas le chemin. Une tendance que le POP compte bien inverser.


Groupe POP
Nicolas Turtschi