Les droits de douane imposés par Trump ont provoqué un électrochoc: comment un pays peut-il manier ses tarifs de façon si brutale ? Cela paraît anormal, et pourtant, c’est conforme à l’histoire. Le protectionnisme d’après-guerre s’est effacé de notre mémoire collective, remplacé par quarante ans de néolibéralisme où le libre-échange s’est érigé en dogme absolu. Cette idéologie, chérie par les marchés et reprise par nos dirigeant-e-s, a livré notre économie aux puissances capables d’imposer leurs règles.
À La Chaux-de-Fonds, dans un climat d’austérité, la gauche n’a jamais cédé : elle s’est battue pour défendre les conditions de travail, les prestations sociales et les producteurs locaux. La droite, fascinée par le marché, n’a cessé de réclamer baisses d’impôts et cadeaux fiscaux pour les plus riches — des mesures dérisoires qui ont fragilisé nos services publics et, avec eux, toute notre communauté.
Si les nouveaux tarifs s’avèrent aussi destructeurs qu’on le redoute, la survie de nos salarié-e-s ne se devra qu’aux combats menés par la gauche contre l’érosion de la solidarité. Ce sont nos assurances sociales et notre secteur public qui maintiendront un niveau de vie décent, une consommation bénéfique à tous-tes, et la cohésion de notre société.
Nous devons miser encore davantage sur la production locale. Par les subventions agricoles et l’utilisation de nos structures publiques — écoles, services, institutions — pour acheter local et soutenir nos producteur-rice-s, nous renforcerons notre indépendance et notre résilience. Ce réflexe, historiquement porté par la gauche face aux lobbies des grandes entreprises, doit devenir un impératif commun.
Enfin, diversifions notre économie, ramenons-la à nos besoins concrets et cessons de croire que le libre marché enrichira nos travailleur-euse-s. Car ces tarifs ne menacent pas les dirigeant-e-s, mais bien leurs salarié-e-s.