Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds

l'Enseignement, une véritable Vocation

© Logan Hintzy

C’est au collège de l’Ouest que Sylviane Quaranta raconte son quotidien d’enseignante et le rôle de cette profession qui a évolué au fil des ans.

À quoi ressemble une journée en tant qu’enseignante de 1re et 2e ?
Je m’occupe d’une classe de 18 enfants qui ont de 4 à 6 ans. Par petit groupe, les élèves participent à divers ateliers éducatifs puis ils ont du temps libre afin de jouer dans les différents coins à disposition. Nous avons par exemple le coin dessin, une salle avec un trampoline, des anneaux suspendus ou encore un petit mur de grimpe. Ces moments où les enfants jouent nous permettent de prendre du temps avec les élèves qui ont plus de difficultés et de mieux les guider de manière individuelle.

Quels sont les enjeux et les responsabilités en tant qu’enseignante à notre époque ?
Avec le PER (Plan d’études romand) les objectifs se sont complexifiés, les enfants doivent acquérir de plus en plus de choses tout en ayant des niveaux très différents. Dans une classe d’aujourd’hui, diverses cultures et langages sont réunis, les parcours de vie sont très différents, de plus en plus de troubles de l’apprentissage apparaissent également. Les écrans sont omniprésents, nous devons éduquer des enfants qui ont parfois peu manipulé d’objet. À cet âge-là, ce sont des pierres brutes que nous devons sculpter. Avec de la patience et un cadre bienveillant, tous progressent, une cohésion et un partage s’installent. Il ne faut pas oublier que ce sont des enfants, ils arrivent avec leur bagage, l’apprentissage doit être individualisé et ils n’arriveront pas tous au même endroit au même moment.

© Sophie Amey

Qu’est-ce qui est difficile dans votre travail ?
C’est durant la 1re et la 2e que les enseignant·e·s doivent repérer et différencier d’éventuels troubles. Nous devons cibler l’appui pédagogique approprié tels que l’orthophonie ou l’ergothérapie. Le plus difficile c’est de savoir si nous avons affaire à un trouble ou à un manque de stimulation, trop d’écrans, ou à un élève plus timide par exemple.

Notre rôle est aussi d’en parler aux parents. Notre intention n’est surtout pas de leur reprocher d’avoir fait quelque chose de « faux », mais d’expliquer ce qu’il est possible de mettre en place. Parfois ils sont surpris de réaliser les activités que leurs enfants sont capables de faire.

Qu’aimez-vous dans votre profession ?
C’est le plus beau métier du monde ! J’ai toujours souhaité travailler avec les enfants, c’est une véritable vocation. Je suis moi-même une grande enfant ! J’aime les voir s’épanouir, leur apprendre à devenir des écolier·ère·s, j’aime la complicité et les liens que l’on crée avec ses élèves. Ça fait 24 ans que j’enseigne et j’ai toujours la même passion et motivation. La créativité et un grain de folie sont deux ingrédients indispensables dans ce métier riche et varié, il faut savoir rester spontanée et garder, ou retrouver, son cœur d’enfant.

Sophie Amey