Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds

La Maison blanche de La Métropole horlogère

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Lorsque le jeune Charles-Edouard Jeanneret se mit à dessiner les plans d’une nouvelle maison pour ses parents, il n’imaginait sans doute pas le destin qui l’attendait, même si son ambition artistique était déjà bien affirmée.

En 1912, lorsque la maison commençait à être érigée aux abords du chemin menant à Pouillerel, la ville, en pleine expansion, se développait essentiellement du côté de la rue de la Fusion qui marquait l’ancienne limite entre les communes, fusionnées en 1900, des Eplatures et de La Chaux-de-Fonds, ou au sud des voies de chemin de fer. Cette villa cossue se retrouvait ainsi quelque peu isolée, dominant un majestueux panorama embrassant les crêtes du Jura et, dans la vallée, les rues rectilignes de la cité horlogère.

Celui qui deviendra quelques années plus tard le célèbre Le Corbusier fit de ce premier chantier, dont il avait pour la première fois seul la responsabilité, un vaste terrain d’expérimentation architecturale qui comprend les prémices des grands principes qui guideront toute son œuvre. En ce sens, la Maison blanche, aussi nommée la Villa Jeanneret-Perret, occupe une place particulière dans le corpus de l’architecte, à la fois par l’aspect intime du maître d’ouvrage – ses parents – et par la liberté qu’il s’y octroie. Œuvre de jeunesse, ce bâtiment n’a malheureusement pas toujours été considéré à sa juste valeur.

La Maison blanche, aussi nommée la Villa Jeanneret-Perret, occupe une place particulière dans le corpus de l'architecte

Moins expressive que la Villa Turque, plus sobre que les villas de Style sapin qui parsèment le quartier de Pouillerel, la villa de la famille Jeanneret a failli subir les affres de promoteur-trice-s peu sensibles au patrimoine. Heureusement, il y a un quart de siècle, une petite équipe de passionné-e-s s’est réunie pour fonder l’Association Maison blanche, avec comme but fondamental de sauver ce bâtiment emblématique négligé, à cette époque, par les autorités et largement méconnu du public.

Heureuse mobilisation citoyenne qui, après bien des aléas, des efforts, et avec beaucoup de conviction et de persévérance, a réussi l’exploit d’acheter ce bien d’exception, de le restaurer en appliquant une éthique patrimoniale exemplaire et enfin de le faire vivre et découvrir à de nombreux curieux-ses venu-e-s du monde entier. Aujourd’hui, nous sommes fier-ère-s et reconnaissant-e-s de voir rayonner la Maison blanche de La Métropole horlogère !

Le Conseil communal