Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds

Journal officiel mensuel
de la Ville de La Chaux-de-Fonds

Des Bénévoles viennent en aide aux agriculteurs dépassés

La famille Droz, propriétaire de la ferme et la maison d’hôtes du Gros-Crêt, témoigne de l’aide reçue de la part de bénévoles et de cet événement qui laisse des traumatismes indélébiles sur leurs terrains, mais également dans leur esprit.

Sonia Droz explique « Ce jour-là, durant la tempête, je n’ai pas compris ce qui arrivait, on ne peut pas se rendre compte de ce qui se passe, j’ai pensé que c’était simplement un gros orage. Ici, au Gros-Crêt, nous sommes coupés du monde, nous n’avons pas de voisin. À la ferme, nous sommes restés un jour et demi sans électricité et sans eau. Tout de suite, Viteos a réalisé un travail incroyable afin de faire le nécessaire, c’est eux qui nous ont appelés, ils nous ont demandé comment nous allions et l’aide dont nous avions besoin. »

Il a donc fallu revenir à la réalité et s’occuper des animaux, une priorité pour les agriculteurs·trices. Malheureusement, cinq bovins sont morts écrasés par des arbres durant la tempête. Exploitante aux Eplatures, aux Endroits et au Chapeau-Râblé, la famille Droz n’a pas été épargnée, leurs prés semblent avoir été la cible de la tempête. Au total, environ 140 hectares de pâturages boisés ont été touchés dont 60 hectares qui appartiennent à la famille Droz, ce qui représente entre 50 % et 100 % de perte dans la partie boisée.

La solidarité à l’honneur
Mais l’élan de solidarité de chacun·e a redonné du baume au cœur et du courage durant cette catastrophe ; « Après une journée d’évacuation des déchets, nous avons regardé autour de nous et nous avons pensé que c’était impossible, nous ne pouvions pas tout débarrasser en étant que quatre… Par la suite, la commune nous a contactés en nous informant que des bénévoles étaient à disposition, sans cette aide précieuse, nous n’y serions jamais arrivés ! ». Des bénévoles qui répondent présents et de bonne humeur, même si les conditions sont parfois pénibles : des terrains en pente, la pluie, un thermomètre dépassant les trente degrés… l’ambiance reste toujours bon enfant et le travail accompli remplit de fierté, et de plus des repas sont servis au SISMN aux courageux·ses qui s’investissent toute la journée. Une organisation qui s’est mise en place grâce au bouche-à-oreille, aux réseaux sociaux, à la Ville, à des citoyen·ne·s engagé·e·s et à certaines entreprises.

Les personnes intéressées à s’inscrire en tant que bénévoles peuvent contacter Monsieur Christophe Ummel au 079 322 22 86

La famille Droz garde le moral malgré cette terrible épreuve, et est reconnaissante envers toutes les personnes qui offrent de leur temps. « Nous remercions les entreprises qui proposent à leurs employé·e·s de venir nous aider tels que Brasport, Ulysse Nardin et Procadrans. BMS, une usine pharmaceutique à Boudry, met à disposition une trentaine de personnes toutes les semaines. Un motard qui se promenait, nous a vu ramasser des débris dans nos champs, il s’est arrêté et nous a aidés. Un dernier exemple de générosité, Thierry Cano, qui est très actif sur les réseaux, nous a fait profiter de ses talents de leader en rassemblant beaucoup de monde et a consacré ses vacances aux agriculteurs·trices. »

Un travail loin d’être terminé
Les deux premières semaines étaient consacrées à l’évacuation des déchets provenant des usines, des maisons, des panneaux solaires, des tuiles, etc. La 3e semaine, le bois a pu être débarrassé. « Et c’est loin d’être terminé » précise Sonia Droz « il reste beaucoup à faire. J’insiste sur ce détail, car la population peut s’imaginer que la vie a repris son rythme normal. Tant que les dégâts sont visibles, au bord des routes, dans les champs, on se rend compte du travail à accomplir. Mais maintenant que les nettoyages se passent dans la forêt avec des branches à évacuer, la plupart des gens pensent que c’est terminé. Or, ramasser tout ce bois représente un grand labeur. Les forestiers coupent les arbres, mais les branches restent sur place, les animaux ne peuvent pas manger ni se déplacer en ces lieux, l’herbe ne peut pas pousser, provoquant de la perte de fourrage. Nous avons également 8 km de clôture à refaire. Il faut encore compter des mois de travail, il était nécessaire que nous engagions un employé et nous espérons que de nombreuses personnes s’inscriront encore pour venir en aide aux agriculteurs·trices touché·e·s ».

Sonia Droz tient également à faire un rappel à la vigilance « malgré les pancartes et les sensibilisations aux dangers, des personnes se promènent dans les bois, parfois avec leurs écouteurs sur les oreilles… Les arbres et les branches craquent et risquent de chuter, les bûcherons tronçonnent, c’est dangereux, restez prudents et prudentes ! ».

Une dernière note positive
Dans l’ensemble, la famille se dit soutenue et touchée de toute l’aide reçue. Elle tient à saluer le grand travail de coordination effectué entre les demandes des agriculteurs·trices et la commune de La Chaux-de-Fonds, concernant les bénévoles. Elle valorise le travail remarquable accompli chaque jour par les forestiers et remercie chaleureusement Monsieur Christophe Ummel, président de la société d’agriculture, qui s’investit également beaucoup.


Sophie Amey
Photos: Malé Montini
Photo ci-dessous : B.Droz