Un jour de congé grâce à Fritz ? Le 1er mars 1848, une colonne révolutionnaire d’environ 800 personnes favorables à l’instauration d’une république se met en marche depuis La Chaux-de-Fonds en direction de Neuchâtel. À sa tête, Fritz Courvoisier.
Horloger né en 1799, Fritz Courvoisier découvre les idées libérales et républicaines lors de ses voyages en Europe. Il participe aux insurrections de septembre 1831 contre le pouvoir prussien et est condamné à deux ans de bannissement. De retour à La Chaux-de-Fonds en 1839, il y crée sa propre entreprise horlogère mais continue de militer pour l’émancipation du canton et l’instauration de la république.
Le 29 février 1848, il est nommé commandant de la troupe qui, le lendemain, marche sur le Château de Neuchâtel pour renverser le gouvernement royaliste et instaurer la république. Le gouvernement provisoire mis en place est alors présidé par Alexis-Marie Piaget. Deux jours plus tard, la Confédération reconnaît le nouveau gouvernement et la République et Canton de Neuchâtel est proclamée.
Après cet épisode révolutionnaire, Fritz Courvoisier reprend la direction de sa fabrique d’horlogerie et œuvre en tant que député radical au Conseil national et au Grand Conseil. En 1852, il devient lieutenant-colonel de l’état-major de l’armée fédérale. Il meurt prématurément à 55 ans d’une attaque d’apoplexie (ancien terme désignant une hémorragie cérébrale).
Sylvie Pipoz, déléguée à la valorisation du patrimoine. Photos : Aurore Sande