Le Tourbillon – Journal officiel mensuel de la Ville de La Chaux-de-Fonds
À seulement 25 ans, le Chaux-de-Fonnier Émile Blant accède à la présidence du Grand Conseil neuchâtelois. Un record de précocité pour cet étudiant en philosophie, qui a fait de la lutte contre le réchauffement climatique et de la défense des droits des étudiant-e-s ses principaux chevaux de bataille. Dans cet entretien, il se confie sur son parcours et évoque les responsabilités qui l’attendent.
Pouvez-vous revenir sur votre parcours et l’origine de votre engagement en politique ?
C’est alors que je suis étudiant en bachelor à l’Université de Neuchâtel qu’on me propose d’intégrer l’association représentante des étudiant-e-s de philosophie pour défendre leurs intérêts au conseil d’institut. Sans trop savoir où je mettais les pieds, j’y ai trouvé un intérêt qui m’a conduit jusqu’au conseil de faculté, puis à l’Assemblée de l’Université. Parallèlement, je me suis approché des Jeunes Vert-e-s neuchâtelois-e-s pour mettre mon énergie à disposition d’un parti jeune qui reflétait mes valeurs. Et ce fut l’engrenage. J’ai très vite compris qu’à tous les niveaux, on pouvait faire changer les choses.
Pourquoi vous êtes-vous orienté vers le parti Les Vert-e-s ?
Cela a toujours été une évidence. Non seulement en raison de mon cadre familial, mais surtout en raison d’une idée très simple : je dois pouvoir être utile. Ce parti convenait parfaitement à cet égard. Une grande préoccupation de l’avenir de la jeunesse, de la biodiversité et de la formation ; il n’en fallait pas plus pour que je me jette à l’eau et, dès les premiers jours, j’ai pu – modestement – apporter une pierre à l’édifice.
Quelles seront vos responsabilités en tant que nouveau président du Grand Conseil ?
La fonction de président-e du Grand Conseil consiste en plusieurs volets : diriger les débats, s’assurer que le parlement fonctionne, permettre à tout-e-s les député-e-s, même nouvellement élu-e-s, d’avoir voix au chapitre ou encore faire le lien entre le Grand Conseil et la société neuchâteloise en allant à la rencontre des associations par exemple. Au-delà de ces tâches pratiques, la dimension symbolique est également importante. À ce titre, c’est un message particulièrement important pour les jeunes : « les fonctions politiques vous sont aussi accessibles. Lancez-vous ! »
Y a-t-il des causes qui vous sont chères et dont vous comptez être le porte-voix ?
Bien entendu ! Le lien entre le Grand Conseil et la société neuchâteloise est d’une importance majeure. Le Parlement doit entendre la population et travailler en prenant en compte sa responsabilité envers les générations futures. À ce titre, le lien avec les jeunes est une composante majeure. C’est pourquoi – avis aux enseignant-e-s qui lisent ceci – j’accueillerai autant que possible des classes au Grand Conseil pour discuter avec les élèves et tenter de montrer que la politique les concerne particulièrement.
Quel message souhaitez-vous transmettre aux Chaux-de-Fonnières et Chaux-de-Fonniers ?
À l’heure où tout se digitalise, La Chaux-de-Fonds garde son caractère profondément humain, dans toutes ses facettes. La proximité et la bienveillance comme seules règles de conduite en font une ville merveilleuse. Par mon travail, je me suis rendu dans beaucoup de villes différentes, mais rien n’égalera jamais le plaisir de rentrer à la maison pour retrouver ce caractère unique. Gardons cet esprit chaux-de-fonnier et chérissons-le : c’est notre ciment social.
Jean Christophe Malou, rédacteur
Photo: Patrick Chollet