Après plusieurs mois d’attente, l’identité du ou de la remplaçant-e d’Anne Bisang, à la tête du Théâtre populaire romand (TPR) depuis 12 ans, est enfin dévoilée. L’actuelle directrice passe le relais au duo formé par Françoise Boillat et Guillaume Béguin, qui entre en fonction le 1er juillet 2026.
Originaires de La Chaux-de-Fonds, ils ont quasiment grandi ensemble professionnellement. “Nous collaborons sur des projets depuis longtemps. Même nos auditions pour entrer au Conservatoire, nous les avons passées ensemble. Nos identités ont été en partie construites conjointement, puisque nous étions au Conservatoire durant les mêmes années. En plus, nous étions colocataires à l’époque”, précise Françoise Boillat.
Il faut avouer qu’entre eux, les atomes crochus ne manquent pas. Alors que Françoise Boillat crée la Compagnie du Gaz, active depuis 2005, Guillaume Béguin lance la Compagnie de nuit comme de jour une année plus tard. Tandis que la première, malgré de nombreux séjours à l’étranger, a toujours gardé un pied dans sa ville natale, le second, qui a fait l’essentiel de son parcours professionnel entre Lausanne et Genève, n’a jamais coupé les ponts avec la Métropole horlogère.
Par ailleurs, le duo partage pour la scène une passion qu’il associe à trois mots : la joie, le soin et l’héritage. “Ce qui nous plaît dans ces trois valeurs, c’est leur transversalité. Elles se dynamisent l’une l’autre. Prendre soin du public en l’accompagnant bien dans la découverte des œuvres procure de la joie”, explique le metteur en scène. Et à la future co-directrice de compléter : “Le refus de la sinistrose s’exprime aussi dans une joie rebelle”.
L’héritage, quant à lui, peut être envisagé sous deux aspects. Historique d’abord, car autant le site de Beau-Site, qui est aussi le siège du TPR depuis 1983, que L’Heure Bleue, prouesse architecturale datant du 19e siècle, sont dépositaires du riche patrimoine culturel de la région. Populaire ensuite, car le fort ancrage local du TPR est aussi une forme de legs : “Pour créer, nous avons besoin d’hériter des gens d’ici et de l’histoire d’ici. Nous allons vraiment faire participer le plus possible les citoyennes et les citoyens de La Chaux-de-Fonds au développement de nos spectacles.”