Cinq générations sur cette photo : Edemée Froidevaux, sa fille, sa petite-fille, son arrière petite-fille et son arrière-arrière-petite fille
1944. Alors que la Seconde Guerre mondiale touche à sa fin, La Chaux-de-Fonds est le théâtre d’un heureux événement. Edmée Alice Froidevaux, née le 24 avril 1925, a épousé le père de ses deux filles dont l’une est maman d’un fils et l’autre mère de plusieurs enfants. Rien ne laissait présager que cette jeune femme de 19 ans était en train d’écrire une page singulière de l’histoire familiale. En plus d’être entrée dans sa 101e année il y a quelques semaines, elle est aujourd’hui la doyenne de cinq générations, un fait assez rare pour être souligné. Une de ses filles, Josiane Leuba, qui réside dans le même immeuble, a accepté de relater la vie de cette femme qui a traversé les trois quarts du siècle précédent.
Edmée Froidevaux, sur la chaise, il y a un siècle
C’est avec beaucoup d’émotion qu’elle revient sur son enfance chaux-de-fonnière, marquée par des parents qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour leur offrir une vie digne. Edmée Froidevaux a travaillé pendant 34 ans dans des manufactures spécialisées dans les accessoires de montres. « Elle cousait les bracelets en cuir pour les montres », se souvient madame Leuba. Elle a notamment travaillé pendant 27 ans dans une fabrique située à la rue du Nord. « Durant toutes ces années, elle s’y rendait à vélo depuis notre maison, à la Place d’Armes. Elle ne prenait le bus qu’en hiver », ajoute-t-elle.
Aujourd’hui, Edmée Froidevaux est l’arrière-arrière-grand-mère d’une famille unie. « Si elle a atteint cet âge, c’est sans doute aussi grâce à tout l’amour qu’elle reçoit », estime sa fille. La longévité semble d’ailleurs familiale : l’un de ses frères a lui aussi célébré ses 101 ans. Le récit de Madame Leuba s’accompagne d’une série de photographies soigneusement datées, retraçant la riche vie de la matriarche. La plus ancienne remontant à 1925, alors qu’elle n’était encore qu’un nourrisson. Avant de quitter ce lieu empreint de souvenirs, une visite a été rendue à la principale intéressée, qui habite l’étage supérieur. Devant la télévision, la doyenne impressionne par une ouïe intacte et une acuité visuelle remarquable. Elle ne porte pas de lunettes, ce qui est exceptionnel à cet âge.
En quittant l’appartement, l’image d’un sourire bienveillant et d’un regard pétillant reste en mémoire. Une bouffée d’air frais en ce début de soirée.
Jean Christophe Malou, rédacteur Photos : Aurore Sande
Portfolio familial. Au centre, sur la photo en noir et blanc, la jeune Edmée Froidevaux et son époux